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Des techniciens bénévoles utilisent les SIG pour collaborer aux interventions d’urgence sur le plan international

Mme Shannon Cox (@shanzepp) travaille actuellement comme analyste SIG dans le cadre de notre programme Associate GIS Professional. Malgré son horaire chargé à Esri Canada, elle trouve le temps de faire du bénévolat et d’offrir ses compétences en SIG pour assister aux activités de PeaceGeeks, une organisation basée à Vancouver. Je lui ai demandé si elle voulait bien écrire un billet expliquant comment les SIG sont utilisés pour contribuer aux activités de secours en cas de catastrophe. Elle a accepté de bon cœur. Nous espérons que ce billet vous inspirera à vous porter également volontaires et à proposer vos compétences en matière de SIG aux organisations qui pourraient en avoir besoin.

Intervention d’urgence numérique

Il existe une tendance émergente et croissante dans le domaine de la gestion de crise, que nous pourrions appeler « volontariat numérique ». Quand se produit une catastrophe, les équipes d’intervention d’urgence et les organisations humanitaires sur le terrain peuvent se retrouver sans l’information, voire sans l’infrastructure nécessaire pour gérer le désastre. Les « volontaires numériques » détiennent l’information, les technologies et les compétences techniques qu’il faut pour évaluer à distance l’état d’une urgence.

Les intervenants numériques sont chargés d’obtenir les données, de les vérifier, de les synthétiser et de les géolocaliser. En outre, ils classent les messages et les photos des médias sociaux de manière à ce qu’ils indiquent les secteurs et les personnes touchés par un événement. Ils dirigent les sinistrés en marquant l’emplacement des abris d’urgence et des établissements de santé. Ils vont même jusqu’à établir des cartes de base du réseau routier afin d’aider les travailleurs humanitaires à atteindre les zones frappées par un événement catastrophique. Des technologies SIG telles que la cartographie Web d’Esri jouent dans le monde entier un rôle précieux dans le cadre des interventions d’urgence.

Népal, avril 2015

Une telle situation d’urgence est survenue lorsqu’un tremblement de terre dévastateur de magnitude 7,8 a frappé le Népal et ses régions avoisinantes. Plus de 7000 décès et deux fois plus de blessés ont été signalés. Immédiatement après le désastre, des dizaines d’organisations humanitaires se sont portées volontaires pour apporter leur aide, s’appuyant fortement en cette occasion sur un grand nombre d’intervenants numériques bénévoles. Ces derniers ont travaillé à acquérir et à synthétiser des renseignements et des photos afin d’aboutir à une représentation visuelle géographique de l’événement, et nombre d’entre eux ont utilisé ArcGIS Online pour accomplir la tâche.

Après le séisme, des milliers de photos, d’articles de presse, de gazouillis et d’autres messages de médias sociaux ont été versés sur le Web. Les intervenants ont ainsi pu s’appuyer sur d’importants indicateurs, sur des rapports et sur des points de données leur permettant d’évaluer la situation au Népal. Ces renseignements ont conduit à de touchantes réussites, et les intervenants ont pu retrouver les proches de certaines personnes en usant de fonctionnalités de géolocalisation alimentées par les rapports provenant de la communauté.

À l’aide la plateforme ArcGIS, un formulaire d’information géographique a été créé, qui permet d’ajouter des photos à une carte par l’intermédiaire d’une interface de notification. Les résultats sont versés dans une application de cartographie Web d’ArcGIS Online, et ils sont présentés sous la forme d’une carte contenant les liens aux photos ainsi que des couches de données portant sur le tremblement de terre. Ces renseignements sont ensuite vérifiés en profondeur avant d’être envoyés aux organisations humanitaires à l’étranger.

L’équipe d’intervention d’urgence d’Esri s’est montrée également prompte à réagir à l’événement. Elle a créé un certain nombre de cartes de mesures d’intervention destinées à aider les organisations ayant besoin de données portant sur le tremblement de terre.

Application de cartographie Web ArcGIS Online du réseau Standby Task Force – tremblement de terre au Népal en 2015. Autres crises dans le monde au cours des derniers mois

Depuis quelques années, les technologies SIG d’Esri – particulièrement les outils basés sur le Web – ont été utilisées dans le cas d’autres catastrophes naturelles et situations d’urgence humanitaire. Parmi les plus récentes utilisations, citons les deux collectes de données numériques effectuées pour répondre aux situations suivantes : le cyclone Pam qui s’est abattu sur le Vanuatu en mars 2015 et l’épidémie d’Ebola ayant sévi en Afrique de l’Ouest à l’automne 2014.

Cyclone Pam au Vanuatu

En mars 2015, un violent cyclone tropical a dévasté le Vanuatu, un état insulaire situé au sud du Pacifique, causant de graves dommages dans 22 îles de l’archipel. Des centaines de milliers de personnes se sont retrouvées sans domicile et recherchaient un refuge d’urgence. Étant donné qu’il est difficile de se rendre aux îles du Vanuatu, il était essentiel de pouvoir effectuer à distance la collecte de renseignements.

Les principales tâches associées à cette intervention consistaient principalement à acquérir des renseignements, notamment l’emplacement des blessés, les dommages aux infrastructures, l’état des installations de soins de santé et l’état de l’approvisionnement en eau et nourriture.

L’organisation PeaceGeeks de Vancouver a collaboré avec le GISCorps d’URISA et l’organisation Humanity Road pour créer au moyen d’ArcGIS Online une carte des premiers indices fondée sur les rapports provenant des médias sociaux. Cette carte a servi d’outil de référence rapide aux fins d’évaluation des dommages et de répartition des ressources dans les jours suivant le cyclone. ArcGIS for Desktop a été utilisé pour télécharger et traiter les fichiers SHP illustrant les régions administratives de Vanuatu. Il a également servi à publier les résultats sous forme de couches d’entité dans ArcGIS Online. La carte Web contient à la fois des couches d’entités incorporant les fichiers SHP et les données relatives à l’état de la situation, directement mises à jour dans une feuille de calcul Google Documents.

Les renseignements provenant des médias sociaux ont également été classés et géoréférencés au moyen de la plateforme MicroMappers, et les résultats ont été publiés par le réseau Standby Task Force dans une tournée cartographique ArcGIS Online. Cette information s’est avérée très précieuse pour les travailleurs d’urgence à Vanuatu en dirigeant efficacement leurs efforts sur les zones les plus fortement touchées et sur les rapports les plus alarmants.

Carte des premiers indices créée par le GISCorps d’URISA et par Humanity Road

Ebola en Afrique de l’Ouest

En octobre 2014, le réseau Digital Humanitarians Network a été activé par Médecins Sans Frontières (Doctors Without Borders) au Royaume-Uni et la Croix-Rouge britannique (British Red Cross, ou BRC). Le réseau Standby Task Force (SBTF) coordonne les activités s’appliquant à cette carte qui sert à gérer l’information relative au problème que pose actuellement la maladie à virus Ebola. Ce projet est un des rares qui porte directement sur gestion et la collecte de données destinées à assister les organisations dans leur travail sur le terrain.

Les bénévoles numériques ont été chargés de créer une base de données répertoriant les établissements de soins de santé. Les intervenants locaux en Guinée, par exemple, rapportent que trois cliniques par jour peuvent être inspectées en personne, étant donné les obstacles que constituent les infrastructures de transport actuelles et le nombre limité de cartes de la région. La communauté SBTF s’est vu confier le mandat d’effectuer tout le travail à distance par Internet : constitution d’une base de données intégrant des renseignements provenant d’une variété de sources en ligne; géolocalisation des établissements de soins de santé (leurs positions sur une carte); géolocalisation inverse (trouver ce qui se situe en un point précis de la carte); suppression des doublons (plusieurs organisations et sources peuvent avoir mentionné dans leur liste le même établissement de soins de santé); vérification approfondie des données pour en assurer l’exactitude.

Le Digital Humanitarians Network a réussi à créer le jeu de données le plus exhaustif qui soit en ce qui concerne les installations de soins de santé, qui sert à gérer la crise de l’Ebola dans les pays touchés. Cette base de données est devenue une ressource inestimable pour de nombreuses organisations, y compris l’Organisation mondiale de la Santé. Elle permet de déployer efficacement les équipes d’intervention sur le terrain dans les régions frappées par la maladie. Voyez cette base de données sous sa forme visuelle en consultant la carte des installations de soins de santé en Afrique de l’Ouest.

Une connexion locale, une portée mondiale

Ces projets ont été rendus possibles grâce à la coordination d’un très grand réseau d’organisations et de bénévoles. Les demandes d’assistance en situation d’urgence proviennent habituellement d’organismes internationaux ou des Nations unies. Elles sont prises en charge par des membres du réseau Digital Humanitarians Network (DHN), entre autres le réseau StandBy Task Force, les GISCorps d’URISA et l’organisation PeaceGeeks de Vancouver.

Il est fréquent que ces réseaux de centaines de volontaires passent par plusieurs déploiements sans jamais se rencontrer face à face. L’équipe d’intervention d’urgence PeaceGeeks travaille à renverser cette tendance en procurant aux bénévoles des occasions de travailler ensemble sur des projets partout dans le monde. Des bénévoles qui connaissaient les îles de Vanuatu ont été déployés dans cet État par l’intermédiaire de PeaceGeeks, ce qui a permis de régler efficacement les problèmes relatifs à la traduction, aux noms régionaux et à la vérification de l’information. Pour la première fois, un déploiement du réseau DHN visait spécifiquement à recruter des personnes connaissant déjà une région, et il a été largement admis que cela a substantiellement amélioré la qualité des renseignements fournis. Plus le réseau de volontaires internationaux et locaux prendra de l’expansion, plus les organisations et les personnes seront en mesure de mieux répondre aux situations d’urgence de l’avenir en une région donnée en raison des connaissances déjà détenues par des membres.

ArcGIS Online s’est avéré l’outil par excellence pour synthétiser et communiquer des renseignements essentiels lors de situations d’urgence, ainsi que pour faire le suivi des cas d’urgence dans le monde entier. Lorsque la technologie Esri est combinée avec la passion de centaines de bénévoles et avec de grands volumes de renseignements basés sur le Web, les efforts de secours peuvent être considérablement améliorés, ce qui signifie que d’innombrables vies seront sauvées.

Remarque : en raison de la nature de ces situations d’urgence, la plupart des cartes ArcGIS.com sont dynamiques, temporaires et privées. Elles sont créées précisément pour les organisations d’aide et les intervenants dans les premières semaines suivant l’établissement de l’état d’urgence. Pour cette raison, de nombreuses cartes sont devenues confidentielles ou ont été supprimées.

Shannon Cox

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