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Le potentiel d’une cartographie précise de campus

La plupart des gens sont des penseurs visuels. Donc, vous ne voulez vraiment pas communiquer à votre public une mauvaise représentation visuelle. « L’on rate la cible quand on diffuse une image désuète d’un bâtiment particulier. »

Deux jeunes femmes debout, l’une tenant une carte et fixant le vide d’un air dubitatif, tandis que l’autre, tenant un téléphone portable dans une main, examine intensément cette carte. Ses sourcils sont froncés alors qu’elle essaie de déterminer un emplacement.

Il peut être assez compliqué de trouver son chemin sur un campus universitaire ou collégial. Je dois dire qu’en ce qui me concerne, le campus de mon université comptait moins de 10 bâtiments au cœur du centre-ville du Caire. C’est plutôt dans les rues de la ville que vous vous seriez perdus.

Imaginez que vous êtes nouveau venu sur un campus et que vous essayez de vous rendre à votre prochain cours dans un complexe universitaire comptant plus de 30 bâtiments répartis sur 26 hectares de terrain. Sans une carte précise, vous pourriez arriver juste à temps pour les cinq dernières minutes. Et vous passeriez le reste de la journée à vous plaindre à tout le monde de l’inexactitude de la carte, y compris aux services du campus.

Rich McEvoy, gestionnaire des systèmes d’information sur les installations, et Samuel Adanyi, analyste de l’information sur les installations au collège Fanshawe à London, en Ontario, ont souvent vu le campus de Fanshawe mal représenté sur les sites web et les applications publiques, qui ne tiennent jamais compte des nouveaux bâtiments ni des agrandissements. Les tentatives de correction de ces inexactitudes se sont étendues sur de longs mois, voire des années. Comme vous pouvez l’imaginer, cette situation frustrait l’équipe de quatre personnes agissant à titre de gardiens des dessins techniques du collège. En fait, cette équipe supervise tous les systèmes logiciels de gestion des installations qui contribuent à la circulation de l’information entre les départements, les collèges et avec le ministère.

La vision du collège Fanshawe est simple. « Libérer le potentiel. » Peu de mots. Mais des mots puissants, reposant sur un pilier pentagonal de valeurs : les étudiants en premier, des communautés impliquées, des ressources bien utilisées, une culture du changement, un engagement les uns envers les autres. J’ai vu chacune de ces valeurs comme une étape dans l’histoire de la façon dont Rich et Samuel ont introduit les SIG dans la gestion des installations d’un établissement d’enseignement. Mais pas dans le même ordre.

 Une culture du changement

Depuis plusieurs années, Rich a vu des exemples impressionnants d’application de la technologie cartographique et de la géoanalyse pour améliorer la gestion des installations. Des exemples qu’il peut certainement comprendre, surtout du point de vue de l’espace. « Nous avons fait des expériences avec cette technologie en la mettant en œuvre dans certains de nos systèmes internes, mais nous n’avons pas réussi à lui donner de l’ampleur. Nous n’arrivions pas à la faire fonctionner facilement, ou elle était trop encombrante pour nous », explique-t-il.

 Rich a vu l’occasion de gagner le terrain nécessaire grâce à une invitation à participer au programme de carte communautaire du Canada. Ce programme alimenté par les communautés vise à cartographier les données officielles aux fins de création d’un fond de carte très détaillé et actuel du pays. « Cela semblait être une très bonne initiative pour vous aider (Esri Canada) à améliorer la précision de votre carte avec certains de nos renseignements, tandis que nous pourrions nous-mêmes apprendre à creuser dans votre propre information. »

 Des ressources bien utilisées

Selon Samuel, la technologie SIG constitue le meilleur outil de communication, car la plupart des gens sont des penseurs visuels, et vous ne voulez vraiment pas transmettre à votre public une mauvaise information. « L’on rate la cible quand on diffuse une image désuète d’un bâtiment particulier. » En outre, les gens vont cesser d’en tenir compte.

L’équipe de Fanshawe a été impressionnée par le temps gagné en exploitant directement les fichiers AutoCAD existants dans ArcGIS. Une fois publiées sur la carte communautaire du Canada, les données de Fanshawe (comme les contours de bâtiments et les places de stationnement individuelles) étaient non seulement visuellement attrayantes, mais surtout précises. Les autres fonds de carte qui avaient fait l’objet d’essai ne permettaient pas d’afficher intégralement les données de Fanshawe, selon Samuel.

Une image comparative de trois fonds de carte montrant le campus du collège Fanshawe avec différentes informations. Elle met en évidence la précision des données de la carte communautaire du Canada par rapport à Google Maps et OpenStreetMap.

Image fournie par l’équipe des installations de Fanshawe montrant le détail de leurs bâtiments sur différentes cartes.

Avec la carte communautaire du Canada, tout changement de données se reflète rapidement dans le fond de carte dans les 72 heures. Voilà le facteur clé qui a convaincu l’équipe de Fanshawe de continuer avec ce programme.

Un engagement les uns envers les autres

1. Application de durabilité

L’équipe de durabilité a demandé l’aide de Samuel pour créer un outil de visualisation qui ferait la promotion des efforts de durabilité de Fanshawe sur le campus. Cette carte interactive publique comprend sept catégories d’entités (par exemple, vélos, capteurs, eau et déchets) que l’on peut facilement explorer pour voir en détail la façon dont Fanshawe assure la durabilité de son campus.

Une capture d’écran d’une application web à fond clair montrant les initiatives de durabilité sur le campus de Fanshawe. À gauche se trouvent une liste de couches, la légende et des encadrés sur les faits intéressants. Au milieu figure une carte occupant les deux tiers de l’écran, qui illustre tous les bâtiments du campus dans des couleurs différentes. Alors qu’à droite, il y a une boîte de dialogue ouverte avec une image et une description d’un élément durable. Un bouton rouge au bas de l’écran invite à répondre à un bref sondage.

L’application de durabilité de Fanshawe, qui explique comment le collège gère son empreinte écologique.

2. Rapport d’évaluation de l’état des bâtiments

Avec un budget limité et 1 600 recommandations qui traitent de l’état de plus de 30 bâtiments, la priorisation des projets devient une nécessité. Un défi bien connu des gestionnaires d’installations. Comment l’équipe a-t-elle abordé la question de la priorisation tout en impliquant efficacement les collègues non-techniciens et la direction? Grâce au rapport d’évaluation de l’état des bâtiments. Un coup d’œil rapide sur ce rapport permet de connaître l’état d’un bâtiment, sa taille, la date des derniers travaux dont il a fait l’objet et les changements apportés. « Il s’agit d’un grand nombre de recommandations. C’est beaucoup d’espace. C’est beaucoup de personnes. Comment condenser tout cela en un visuel que vous pouvez communiquer? Le fond de carte est le point de départ », déclare Rich.

 Un tableau de bord noir intitulé « Fanshawe Building Condition Assessment » (évaluation de l’état des bâtiments à Fanshawe) qui affiche les besoins différés d’entretien des bâtiments du campus de Fanshawe à London au mois de mai 2021.  À gauche, il y a l’image d’un bâtiment. En dessous se trouve un compteur nommé « Facilities Condition Index » (indice d’état des installations) dont la flèche pointe sur une zone jaune et une valeur d’environ 0,2. Sous ce compteur, il y a un graphique à barres horizontales. Au centre, une carte représentant des bâtiments de différentes tailles, marqués d’une variété de couleurs : jaune, brun et différentes nuances de vert. La carte est entourée de cases indiquant diverses mesures comme l’année d’évaluation, l’année de construction du bâtiment et la valeur totale de remplacement actuelle.

Les étudiants en premier

Un placement coopératif au sein de l’équipe d’information sur les installations, pendant ses études en technologie de l’architecture, a permis à Samuel d’obtenir un poste permanent. Un bel exemple de la façon dont Fanshawe a tiré parti de son expertise interne en se concentrant sur ses étudiants. Une grande partie du succès souligné ici témoigne de la compétence technique de Samuel. Là-dessus, Rich intervient pour expliquer : « Samuel fait preuve d’une grande modestie. Il est très, très compétent dans l’utilisation d’AutoCAD et de Revit. Donc, ce n’était pas un grand saut lorsque je l’ai mis au défi de voir ce qu’il pouvait faire avec ArcGIS. Il a saisi les rênes comme pas un. »

Des communautés impliquées

L’avenir qui se pointe annonce deux initiatives que mèneront Rich et son équipe :

1) Un modèle libre-service qui intègre les différents systèmes logiciels permettant aux demandeurs de renseignements d’accéder facilement à ce qu’ils recherchent. Une interface géoréférencée que tout le monde connaît et avec laquelle on peut interagir. Par exemple, un membre du service financier peut examiner les dépenses d’un projet à l’aide d’une simple application.

2) La stratégie de gestion des informations sur les bâtiments (BIM) de Fanshawe. Bien qu’en retard par rapport à la grande industrie, l’équipe explore les moyens d’intégrer les nouvelles technologies à sa stratégie BIM. Par exemple, pour intégrer un plus grand nombre de modèles 3D aux cartes 2D ou pour se servir d’éléments de réalité augmentée, ce que les étudiants de Fanshawe commencent à apprendre.

Conseils aux autres établissements d’enseignement

Quatre conseils utiles pour vous aider à intégrer la technologie de cartographie sur votre campus :

1. Déterminez ce que vous essayez de faire.

2. Consacrez-y une ressource.

3. Donnez-lui toute latitude de faire le travail nécessaire.

4. Utilisez des technologies facilement accessibles.

Un tableau noir où sont écrits les mots « Faites quelque chose de grand ». Trois bâtons de craie se trouvent à l’avant-plan.

« Avec une ressource dédiée, le coût de lancement est très bas », précise Rich. De son côté, Samuel vous dira : « N’ayez pas peur d’adopter les outils et la technologie. Ce sera plus facile que vous le pensez. »

Ai-je piqué votre curiosité? Voulez-vous en savoir plus? Envoyez-moi un courriel à akotb@esri.ca ou trouvez-moi sur LinkedIn et discutons-en.

Ce billet a été écrit en anglais par Alia Kotb et peut être consulté ici.