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Pourquoi les gouvernements devraient-ils rendre leurs données spatiales accessibles à tous?

La Carte communautaire du Canada constitue une carte Web multiéchelle qui couvre entièrement le pays à de petites échelles cartographiques et plus de 60 pour cent des régions habitées aux plus grandes échelles cartographiques. Ce projet est rendu possible grâce en grande partie aux données du gouvernement. Si votre communauté se retrouve dans les 40 pour cent des régions non affichées parce que votre organisation ne rend pas accessibles ses données, il est peut-être temps de revoir votre stratégie en matière de données ouvertes pour voir ce que vous manquez.

Pendant plusieurs décennies à la suite de la Deuxième Guerre mondiale, les organisations gouvernementales du monde entier considéraient les cartes papier comme des secrets ou, du moins, comme des renseignements confidentiels qui ne devaient pas être échangés, sauf avec les personnes qui avaient besoin de les consulter. Dans certains pays, il était même nécessaire d’obtenir l’approbation d’un haut fonctionnaire pour regarder une carte topographique du pays. En outre, un grand nombre de gouvernements (y compris le Canada) facturaient souvent des frais pour accéder aux données recueillies et les utiliser.

Dans les années 1970, une collection de données numériques sur le climat et les territoires a été élaborée pour les plateformes associées aux aéronefs et aux satellites. Durant cette même décennie, la collecte de données sur n’importe quel lieu du monde a véritablement commencé de façon régulière. Il est devenu rapidement évident que tout élément visible (qu’il soit naturel ou créé par l’homme) pouvait être observé par les capteurs en mouvement. Il est dès lors inutile de tenter de cacher les renseignements contenus dans les cartes. À partir du 21e siècle, de nombreux gouvernements ont commencé à fournir activement des données de carte et autres données spatiales au public, et ce, sans frais et avec peu de contraintes.

Nous voici donc maintenant en 2015, près de 15 ans après qu’un volume important de données spatiales a été rendu accessible. Toutefois, les données spatiales de certaines organisations gouvernementales, principalement de niveau sous-national et local, ne sont toujours pas ouvertes.

Pourquoi? Parce qu’il s’agit de données confidentielles? Ou bien existe-t-il d’autres raisons ésotériques?

Aucune de ces réponses. La plupart du temps, deux principales raisons empêchent les organisations gouvernementales de rendre leurs données accessibles au public. La première est économique : le gouvernement reçoit peu d’argent en vendant ses données. La deuxième porte sur la qualité. Il arrive parfois que l’organisation gouvernementale ne soit pas certaine de l’état des données. Elle ne souhaite donc pas les offrir aux autres.

Certaines données ouvertes sont disponibles, mais en petite quantité

De nos jours, la plupart des organisations gouvernementales recueillent et utilisent des données spatiales dans le cadre de leurs activités quotidiennes. Plusieurs d’entre elles fournissent ces données à d’autres organisations par l’intermédiaire d’une politique de données ouvertes. Au Canada, le gouvernement fédéral a exigé que toutes les données recueillies par des organismes gouvernementaux fédéraux soient ouvertes, y compris les données spatiales, ce qui représente un grand nombre de renseignements. Quelques provinces ont également adopté une politique de données ouvertes, alors que d’autres les mettent tout juste en place. En résumé, le gouvernement fédéral et quelques gouvernements provinciaux du Canada offrent leurs données spatiales. Il existe néanmoins une exception. Les données cadastrales ne sont en général pas offertes par les provinces, et aucun plan n’est en place pour les rendre accessibles à la nation à court terme. Par exemple, en Ontario, les données cadastrales sont créées et gérées par Teranet, une entreprise privée qui vend l’accès à ses données.

On remarque une nouvelle tendance du côté des municipalités. Plusieurs administrations municipales progressistes ont rendu leurs données accessibles sans frais, de sorte qu’elles servent à créer des applications et d’autres services qui profiteraient aux citoyens. On peut citer de nombreux exemples, notamment des applications indiquant l’horaire des transports en commun, des applications de localisation de rues, des cartes de zonage, etc. Esri Canada emploie des données ouvertes dans le cadre de l’initiative nationale visant la création de la Carte communautaire du Canada, un fond de carte Web à partir duquel des utilisateurs peuvent développer des applications utiles.

À l’heure actuelle, la Carte communautaire du Canada couvre plus de 60 pour cent des régions peuplées du pays à de grandes échelles cartographiques. Cette carte affiche les communautés qui ont fourni leurs données spatiales ouvertes afin de compléter le fond de carte Web du pays.

Les données ouvertes : indispensables aux gouvernements

Pourquoi les diverses administrations municipales ne rendent-elles pas leurs données accessibles gratuitement? Nous avons entendu toutes sortes de réponses à cette question. Peu importe la préoccupation des municipalités à ce sujet, les administrations n’ont aucune raison valable de refuser de fournir leurs données.

En fait, il y a même un programme du gouvernement fédéral qui promulgue l’accessibilité des données ouvertes. Il existe également un mouvement canadien et international visant à rendre plus accessibles les données gouvernementales. De plus, plusieurs conférences sur les données ouvertes seront tenues ce mois-ci à Ottawa. On y présentera et décrira les avantages et les utilisations des données ouvertes. Espérons qu’elles accroîtront la popularité de la communauté des données ouvertes au Canada.

En outre, un guide sur les données ouvertes (en anglais) a été élaboré afin de présenter les aspects légaux, sociaux et techniques associés aux données ouvertes. Bien que ce guide puisse être consulté par tout le monde, il a toutefois été conçu particulièrement pour les organisations souhaitant rendre leurs données accessibles. Il décrit les avantages de l’accessibilité des données, ce qu’elle signifie et la façon de l’établir.

Si vous travaillez pour une organisation gouvernementale ne disposant pas de politique sur les données ouvertes, l’heure est venue d’en élaborer une. Informez-vous sur Internet et posez des questions à l’interne et à l’externe sur l’ouverture de vos données spatiales. Les avantages sont nombreux : efficacité, transparence, innovation. En rendant ses données accessibles au public, votre organisation obtiendra plus de succès.

Quels sont les problèmes ou les préoccupations qu’entraîne pour votre organisation l’accessibilité des données? Faites-nous part de vos commentaires ci-dessous.

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