Exploiter en tandem les technologies SIG et la BIM : La voie technique de l’intégration
Conjuguer contexte spatial et précision de conception. Dans ce billet, vous découvrez comment l’intégration SIG-BIM permet aux équipes d’architecture, ingénierie et construction (AIC) de travailler intelligemment, de réduire les délais et de réaliser des projets plus résilients fondés sur des données.
Aperçu
L’intégration des technologies de système d’information géographique (SIG) et de modélisation des données du bâtiment (BIM) est devenue une priorité pour le secteur de l’architecture, de l’ingénierie et de la construction (AIC). D’une part, la technologie SIG fournit le contexte spatial nécessaire à la planification à grande échelle. D’autre part, la technologie BIM propose des modèles 3D détaillés essentiels à la conception et à la construction. La combinaison de ces deux technologies permet une approche de la gestion de projet à la fois complète et intelligente. Si certains obstacles techniques à une intégration SIG-BIM transparente peuvent représenter un défi, des solutions adéquates permettent de les contourner afin d’obtenir d’excellentes occasions d’innovation et de croissance.
Ce billet explique comment les professionnels de l’AIC peuvent intégrer avec succès les solutions d’Autodesk et d’Esri, les défis à relever et les meilleures pratiques pour assurer un processus d’adoption efficace et sans heurts.
La nécessité d’une intégration SIG-BIM
Les projets d’AIC nécessitent à la fois une conscience géospatiale et des détails de conception précis. Auparavant, les technologies SIG et BIM évoluaient dans leur propre silo; la collaboration ainsi limitée créait des redondances de données et rendait difficile d’aligner les projets sur les contextes environnementaux et réglementaires.
En intégrant ces systèmes, les organisations bénéficient de plusieurs avantages clés :
1. Amélioration de la prise de décision
Les professionnels de l’AIC obtiennent une vue d’ensemble des environnements de projet en incorporant des données spatiales et des données de conception. Les SIG permettent une compréhension des facteurs à grande échelle comme le terrain, l’utilisation du sol, l’impact environnemental et les réseaux de transport, tandis que la BIM donne de l’information à petite échelle sur un bâtiment ou un élément d’infrastructure particulier. L’un des principaux avantages communs de cette intégration est l’amélioration de la détection des conflits de conception, qui permet de déceler les problèmes et de les résoudre à un stade précoce afin d’assurer une exécution plus harmonieuse du projet et d’éviter les erreurs coûteuses.
Par exemple, il est possible de mieux aligner les projets d’urbanisme qui intègrent des données SIG sur les services publics existants, les règlements de zonage et les risques d’inondation sur les modèles BIM afin d’éviter des modifications coûteuses pendant la construction. Les ingénieurs peuvent analyser l’adéquation de la nouvelle structure avec l’infrastructure urbaine dans son ensemble, en veillant à ce qu’elle s’intègre parfaitement dans les systèmes de transport, de gestion de l’eau et d’intervention d’urgence.
2. Bond d’efficacité des flux de travaux
Les flux de travaux traditionnels de l’AIC demandent souvent une duplication importante des efforts, puisque les équipes transfèrent manuellement les données entre les plateformes SIG et BIM. Le résultat : incohérences, pertes de données et inefficacités.
Grâce à une intégration transparente, les planificateurs en aménagement de sites, les ingénieurs civils et les architectes travaillent en collaboration dans un environnement de données commun avec des ensembles partagés qui combinent des données spatiales et des données de conception. On réduit ainsi les redondances, en plus d’assurer que les mises à jour apportées à un système le sont automatiquement dans l’autre. Par exemple, lorsqu’un ingénieur en environnement met à jour les limites d’une plaine d’inondation dans un ensemble de données SIG, les concepteurs BIM peuvent instantanément incorporer ces données dans leurs modèles afin d’ajuster la conception des fondations en conséquence.
3. Optimisation de la gestion des actifs
Si les technologies SIG et BIM sont utiles pendant les phases de planification et de construction, elles sont certainement essentielles pour la gestion à long terme des actifs. Lorsque SIG et BIM sont liés, les gestionnaires d’actifs sont en mesure de suivre le cycle de vie de l’infrastructure dans un contexte spatial.
Par exemple, pour la gestion des ponts et des autoroutes, une ville peut avoir recours à un SIG intégré à des capteurs IdO afin de surveiller en temps réel les flux de circulation et les conditions environnementales. Appliqués en parallèle, les modèles BIM fournissent un historique détaillé de l’entretien des différentes structures. Grâce aux deux systèmes exécutés en tandem, les gestionnaires d’installations peuvent planifier les réparations de manière proactive selon les données en temps réel, et ainsi réduire les temps d’arrêt pour prolonger la longévité de l’infrastructure.
4. Développement de villes et d’infrastructures intelligentes
À l’heure de la transformation numérique des villes et des administrations, l’intégration SIG-BIM est au cœur des projets d’infrastructures intelligentes. Les villes intelligentes s’appuient sur des sources de données connectées pour gérer efficacement les ressources, optimiser les réseaux de transport et améliorer les services publics.
En reliant les modèles BIM des bâtiments, des routes et des espaces publics aux données SIG, les décideurs sont capables de simuler différents scénarios d’aménagement urbain, d’optimiser l’utilisation de l’énergie et d’accentuer les efforts en matière de développement durable. Un tel aménagement proactif des infrastructures réduit l’impact sur l’environnement, en plus de renforcer la résilience au changement climatique.
Les défis de l’intégration SIG-BIM
Malgré ses avantages évidents, l’intégration SIG-BIM présente plusieurs défis techniques et opérationnels.
1. Incompatibilité des données
L’un des principaux obstacles à l’intégration SIG-BIM est la différence fondamentale entre les structures de données sur laquelle repose chaque technologie. En effet, les SIG utilisent des systèmes de coordonnées géospatiales et gèrent des ensembles de données géographiques à grande échelle, tandis que la BIM s’appuie sur des modèles 3D détaillés fondés sur les objets avec des spécifications de conception précises.
Pour combler cette lacune, les spécialistes du secteur doivent utiliser des formats interopérables comme IFC (Industry Foundation Classes), CityGML ou openBIM, qui fournissent un format de données commun d’échange entre les systèmes.
2. Absence de flux de travaux normalisés
De nombreuses organisations éprouvent des difficultés à intégrer les technologies SIG et BIM, faute de méthodes claires et de processus standardisés. En l’absence de flux de travaux et de modèles définis, les efforts d’intégration risquent de s’avérer incohérents et de nuire au bon déroulement du projet, notamment en raison de données fragmentées.
Afin de surmonter ce problème, les entreprises doivent développer de saines pratiques de gestion des données, trouver des cas d’utilisation clairs pour l’intégration et mettre en place une équipe de spécialistes SIG-BIM pour promouvoir et soutenir la collaboration.
3. Anciens systèmes et silos de données
De nombreuses entreprises en AIC s’appuient sur d’anciens systèmes informatiques qui ne sont pas conçus pour une intégration SIG-BIM moderne. Dans ces systèmes désuets, les API, la connectivité au nuage ou la puissance de calcul nécessaire pour traiter des ensembles de données complexes risquent d’être insuffisants.
Une migration progressive vers des plateformes SIG-BIM infonuagiques peut aider les organisations à moderniser leurs flux de travaux tout en assurant la rétrocompatibilité avec les ensembles de données antérieurs.
4. Absence de normes gouvernementales pour le travail dans le secteur public
L’absence de normes imposées par le gouvernement pour l’intégration SIG-BIM dans les projets du secteur public constitue un défi de taille. Comme les réglementations et les normes sont peu précises, les organisations du secteur public sont souvent confrontées à des incohérences dans la qualité, le format et les pratiques d’intégration des données. Ce manque d’encadrement est susceptible de générer des inefficacités et d’entraver le plein potentiel de l’intégration SIG-BIM.
Pour y remédier, les principaux intervenants du secteur peuvent promouvoir l’adoption de normes internationales, telles que la norme ISO 19650, axée sur la gestion de l’information dans les projets BIM, et d’autres normes SIG pertinentes.
Esri et Autodesk : Un écosystème connecté
Conscients de ces défis, Esri et Autodesk ont développé une suite de solutions d’intégration qui comble le fossé entre les technologies SIG et BIM.
1. ArcGIS GeoBIM
Une application web qui connecte de manière transparente le système ArcGIS d’Esri avec la plateforme Autodesk, y compris Autodesk Construction Cloud, de sorte que les équipes de projet peuvent visualiser en parallèle les données SIG et les modèles BIM dans un contexte géospatial. Cette intégration améliore la coordination entre les équipes de conception et de construction, en plus de réduire les retards liés au projet et d’éviter les retouches.
ArcGIS GeoBIM – Capture d’écran présentant des données SIG et BIM côte à côte dans un projet authentique.
2. ArcGIS for AutoCAD
Ce module d’extension donne accès aux données SIG directement dans AutoCAD, de sorte que les concepteurs peuvent superposer des données spatiales sur des dessins CAO sans quitter l’environnement Autodesk.
3. Flux de travaux pour l’interopérabilité des données
En utilisant des formats standard comme IFC et CityGML, ainsi que des outils d’interface API d’Esri, les organisations automatisent l’échange de données entre les plateformes SIG et BIM, ce qui réduit le temps de traitement manuel.
Meilleures pratiques pour une intégration SIG-BIM efficace
Pour réussir l’intégration SIG-BIM, les entreprises en AIC doivent suivre les stratégies suivantes :
- Adopter des normes ouvertes – Utiliser des formats et des API interopérables pour assurer un échange de données transparent entre les plateformes SIG et BIM.
- Normaliser les flux de travaux – Établir les meilleures pratiques pour l’intégration SIG-BIM en assurant la cohérence entre les projets.
- Exploiter les solutions infonuagiques – Assurer la collaboration en temps réel et l’accessibilité à distance grâce à des plateformes comme ArcGIS GeoBIM.
- Lancer d’abord des projets pilotes – Tester l’intégration SIG-BIM sur de petits projets avant de l’appliquer à l’échelle de l’organisation.
Conclusion
L’intégration SIG-BIM n’est désormais plus qu’une simple possibilité théorique, mais bien un indispensable pour les flux de travaux modernes d’AIC. En tirant parti de solutions comme ArcGIS GeoBIM et ArcGIS for AutoCAD, ainsi que de normes de données ouvertes, les organisations éliminent les silos de données, renforcent la collaboration et améliorent considérablement les résultats des projets.
Cette intégration réduit le besoin de processus ETC (extraction, transformation, chargement) et permet d’éliminer la duplication manuelle des données, en plus de garantir que toutes les équipes travaillent avec les informations les plus récentes et les plus précises. Ainsi, les entreprises gagnent un temps précieux et économisent des ressources, ce qui accélère la livraison des projets et diminue le risque d’erreurs.
Devant l’évolution rapide des technologies SIG et BIM, la capacité d’intégrer ces plateformes devient bien plus qu’une amélioration facultative – c’est un nouveau standard de l’industrie. Les entreprises qui investissent aujourd’hui dans l’intégration SIG-BIM profiteront d’une efficacité, d’une innovation et d’une durabilité accrues qui leur donneront un avantage concurrentiel dans l’environnement bâti.
Dans le prochain billet, nous explorerons le haut niveau de valeur de l’adoption des SIG et la manière dont les organisations y ont recours pour mesurer le rendement de l’investissement; un excellent cas d’utilisation dans les secteurs de l’AIC et de l’environnement.
Alors demeurez à l’affût.
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Ne manquez pas le premier blogue de la série :
Les SIG, moteurs de la transformation numérique du secteur de l’AIC
Dans notre premier billet, nous avons exploré la façon dont le secteur de l’AIC s’approprie les SIG et les avantages d’intégrer l’intelligence géospatiale à différents projets.
Ce billet a été écrit en anglais par Tiffany Chisholm et peut être consulté ici.