Cartographier l’avenir : les SIG et la voie vers la souveraineté autochtone
Les communautés autochtones changent la donne et valorisent leurs histoires grâce aux SIG, en cartographiant les injustices historiques, en affirmant leur souveraineté et en protégeant leur patrimoine culturel. L’autodétermination dans le contexte des données garantit la préservation des connaissances autochtones pour les générations à venir.
Le rôle des données et de la technologie est devenu un important sujet de discussion, en cette ère numérique où se fait plus pressante la revendication des droits autochtones à l’autodétermination. La souveraineté des données autochtones est un concept essentiel qui souligne le droit des peuples autochtones à contrôler leurs propres données, en veillant à ce qu’elles reflètent leurs valeurs, leurs priorités et leurs contextes culturels. Pour les communautés des Premières Nations, des Métis et des Inuits, le débat que suscite cette souveraineté devient particulièrement pertinent dans le contexte des systèmes d’information géographique (SIG).
Comprendre la souveraineté des données autochtones
La souveraineté autochtone en matière de données fait référence au droit des peuples autochtones à régir la collecte, la propriété et l’utilisation des données qui les concernent. Ce concept est né de mouvements plus larges prônant l’autodétermination des nations autochtones et la reconnaissance de leurs droits à gérer les ressources, les langues et le patrimoine culturel.
Historiquement, les données relatives aux peuples autochtones et à leurs territoires traditionnels ont souvent été collectées et utilisées par des entités externes, sans consentement ni consultation. Dans certains cas, cela a conduit à une représentation erronée, à une exploitation et à une déconnexion générale entre les données et l’autodétermination. La souveraineté des données autochtones vise à rectifier ce déséquilibre en donnant aux communautés autochtones les moyens de reprendre le contrôle de leurs données. L’on parle non seulement des données personnelles et communautaires, mais également des méthodes utilisées pour les collecter et les interpréter, ainsi que les pratiques de gestion associées tout au long de leur cycle de vie.
Le rôle des SIG
Les cultures autochtones sont profondément ancrées dans la terre. Elles prônent la connaissance et le respect de cette terre. Les SIG connexes ont été créés dans le même esprit, en tirant parti des données et de la technologie pour faciliter cette compréhension et ce respect. Ils fournissent aux communautés autochtones des données et des solutions technologiques qui correspondent à leur façon d’être et de savoir. Le rapprochement des SIG et de la culture autochtone favorise une approche plus holistique et des connaissances plus approfondies pour tous.
Les solutions SIG sont essentielles pour la collecte, l’analyse et la visualisation des données. Ils jouent un rôle capital dans divers domaines, notamment la gestion de l’environnement, l’urbanisme et la santé publique. Pour les communautés autochtones, les SIG offrent des possibilités évidentes de visualiser et de gérer les données relatives à la terre, aux ressources et au bien-être de la communauté.
Vous trouverez ici plusieurs exemples de la façon dont les clients autochtones d’Esri Canada utilisent les SIG pour répondre aux besoins de leur communauté, tout en exerçant leurs droits à la souveraineté des données.
Page Peuples autochtones d’Esri Canada. Sachez-en plus sur nos collaborations et nos solutions SIG avec les communautés autochtones d’un océan à l’autre.
Considérations relatives aux SIG et à la souveraineté des données autochtones
Contrôle et propriété des données :
L’un des principes fondamentaux de la souveraineté autochtone en matière de données est le contrôle des données. Les données SIG, qui contiennent souvent des informations sensibles sur l’utilisation des terres et les pratiques culturelles, doivent être gérées par les populations autochtones afin de garantir qu’elles reflètent leurs valeurs et leurs priorités. Les communautés doivent régir la collecte, le stockage et le partage des données SIG, en veillant à ce qu’elles correspondent à leurs objectifs particuliers et à ce que le consentement approprié soit maintenu.
Sensibilité culturelle et initiatives de cartographie collaborative :
Les projets de cartographie collaborative permettent aux communautés autochtones de participer activement à la collecte et à l’analyse des données. Ces initiatives facilitent le partage des connaissances et renforcent les capacités des communautés en matière de technologies SIG. En impliquant les détenteurs de savoirs locaux, les anciens et les gardiens, ces projets contribuent à créer des informations géographiques plus précises et culturellement pertinentes qui reflètent les perspectives autochtones.
Remédier aux injustices historiques :
Les SIG sont de plus en plus utilisés pour remédier aux injustices historiques subies par les peuples autochtones. En cartographiant la dépossession historique des terres, l’extraction des ressources, les activités commerciales et industrielles et d’autres formes de colonisation, les communautés peuvent mieux exprimer leurs griefs et plaider en faveur d’une justice réparatrice. Les solutions, les idées et les visualisations fondées sur les SIG constituent des outils puissants dans les contextes juridiques et politiques, en aidant à mettre en évidence l’incidence qu’exerce encore le colonialisme, les effets cumulatifs et le changement climatique.
L’importance de la résidence :
La résidence fait partie intégrante de la discussion sur la souveraineté des données autochtones. Pour de nombreuses communautés autochtones, les données ne sont pas seulement une collection de chiffres ou de statistiques; elles sont profondément liées à leur identité, à leur histoire et à leur relation à la terre. Par conséquent, les politiques de gouvernance qui concernent l’emplacement des données à tout moment doivent s’aligner sur les objectifs d’autodétermination et la conception de la résidence propres à chaque communauté. Qui appartient au territoire et a le droit de parler en son nom? Qui peut représenter les communautés dans les récits dégagés des données?
Des défis persistants
Si l’impulsion donnée à la souveraineté des données autochtones offre d’importantes possibilités d’autonomisation et d’autodétermination, elle n’est pas sans poser de problèmes. Les obstacles persistants sont les suivants.
Le manque de ressources :
De nombreuses communautés autochtones ne disposent pas des ressources financières et techniques nécessaires pour développer leurs cadres de gouvernance des données géospatiales, y compris des capacités SIG de base. Les initiatives de renforcement des capacités sont essentielles pour aider ces communautés à mettre en place leurs systèmes de données SIG. Cela comprend une formation aux technologies SIG, à l’analyse des données et aux meilleures pratiques.
SIG grand public ou professionnel :
Il convient d’établir une distinction importante entre les technologies spatiales grand public et les outils SIG et systèmes de données professionnels. Les outils géospatiaux grand public sont omniprésents dans nos vies personnelles, sur les appareils mobiles, dans les automobiles et dans toute la société. Dans un contexte autochtone où les capacités et les ressources sont une contrainte courante, les outils grand public peuvent être attrayants. Il est essentiel de comprendre les accords de licence pour l’utilisateur final et les ententes de partage de données qui accompagnent ces solutions. Quand avez-vous lu pour la dernière fois une licence d’utilisateur final ou une entente de partage de données pour une application grand public que vous avez téléchargée sur votre téléphone portable? Il s’agit généralement de contrats juridiques longs, mais ils définissent des droits particuliers concernant vos données, qui peuvent parfois être surprenants.
La marche vers l’avenir :
Le mouvement en faveur de la souveraineté des données autochtones au Canada prend de l’ampleur, et les SIG occupent une place de plus en plus importante dans la conversation. Diverses organisations s’efforcent de soutenir les communautés autochtones. Le Centre de gouvernance de l’information des Premières Nations et ses principes PCAP est un exemple d’entité sous l’égide des autochtones prônant l’amélioration de la gouvernance des données et des pratiques associées, notamment en ce qui concerne les SIG.
Esri Canada appuie l’autodétermination et la collaboration avec ses clients autochtones. La promotion de la souveraineté des données autochtones et l’application des principes PCAP constituent la pierre angulaire de sa culture.
Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec Kelsey Davis, gestionnaire du programme des communautés autochtones à Esri Canada.
Ressources
Découvrez comment Makwa7, une entreprise autochtone du Canada et partenaire commercial d’Esri Canada, travaille avec les communautés des Premières Nations et la technologie SIG d’Esri pour défendre la souveraineté des données en tant que composante fondamentale de l’autodétermination. MAWKA7 | L’importance de la souveraineté des Premières Nations en matière de données
Ce billet a été écrit en anglais par Kelsey Davis et peut être consulté ici.