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Des chercheurs étudient les liens entre les écoles, la pollution et le transport

De nombreuses villes encouragent leurs citoyens à adopter le transport actif (marche, vélo et transport en commun), à la fois pour réduire la pollution et pour augmenter l’activité physique. Pourtant, les zones les plus propices à la marche sont souvent celles où la pollution de l’air est la plus élevée. Stefania Bertazzon et Rizwan Shahid ont cartographié les changements de la qualité de l’air à Calgary en été et en hiver, puis ont superposé à leurs cartes les emplacements des écoles classées selon leur potentiel piétonnier afin d’explorer les liens entre ces deux éléments.   

L’arrivée du printemps signifie des journées plus longues et un temps plus chaud pour la plupart des gens. Stefania Bertazzon, docteure et professeure de géographie à l’Université de Calgary, et Rizwan Shahid, docteur, professeur auxiliaire et spécialiste de l’information géographique à Services de santé Alberta, ont découvert que les changements de saisons entraînent également des variations des niveaux de pollution atmosphérique dans toute la ville de Calgary. En hiver, la qualité de l’air est moins bonne dans toute la partie sud-est de la ville, tandis qu’en été, le problème survient autour des couloirs de circulation et des zones industrielles.

Les chercheurs ont utilisé un réseau de moniteurs pour mesurer les concentrations de dioxyde d’azote, de particules et d’ozone sur deux périodes de deux semaines, une à l’été 2010 et l’autre à l’hiver 2011. Ils ont également appliqué des modèles de régression de l’utilisation des terres pour estimer le niveau de pollution atmosphérique dans toute la ville. Ils ont ensuite utilisé ces estimations pour calculer une pseudo-cote air-santé (pseudo CAS) pour chaque aire de diffusion. On parle de pseudo CAS parce que la valeur est basée sur les concentrations estimées des trois polluants, alors que la cote normale est calculée en fonction des concentrations réelles mesurées. De plus, la pseudo CAS est basée sur des données recueillies sur une période de deux semaines, alors que la cote air-santé est basée sur une moyenne de trois heures. 

Bien que Mme Bertazzone et M. Shahid aient classé les valeurs de pseudo CAS calculées comme étant à risque faible, modéré ou élevé aux fins de leur étude, elles se situaient toutes entre 1 et 4, ce qui est considéré comme étant à faible risque sur l’échelle de la CAS. Une campagne de suivi en 2015-2016 a montré une légère diminution des niveaux de pollution, mais des résultats assez homogènes dans l’ensemble.

La qualité de l’air à Calgary varie selon l’endroit et la saison, certaines régions connaissant une baisse de la qualité de l’air en hiver et d’autres en été.

Pour l’étape suivante de leur étude publiée dans l’International Journal of Environmental Research and Public Health, Mme Bertazzon et M. Shahid ont utilisé le site Walkscore afin de calculer le potentiel piétonnier d’une école dans chacune des aires de diffusion qui en contenait au moins une. Les écoles ont été classées en trois groupes en fonction de leur potentiel piétonnier : située dans une zone dépendante de l’automobile, située dans une zone assez propice à la marche ou située dans une zone propice à la marche. Ils ont notamment observé qu’un plus grand nombre d’enfants d’âge scolaire vivent dans des zones dépendantes de l’automobile que dans les zones propices à la marche. 

Lorsqu’ils ont comparé les emplacements des écoles aux cartes montrant la pseudo CAS, ils ont constaté que de nombreuses écoles étaient situées dans des zones plus polluées. Ils ont également constaté qu’il y avait une corrélation négative entre la population infantile et le potentiel piétonnier, ce qui signifie que de nombreux enfants vivent dans des zones dépendantes de l’automobile, mais, à l’inverse, que beaucoup d’enfants vivent dans des zones où la pollution atmosphérique est moins élevée.

En comparant le potentiel piétonnier à la pollution de l’air, les chercheurs ont identifié deux types d’endroits pouvant poser de plus grands risques pour la santé des enfants d’âge scolaire. Le premier type d’endroit est associé à un faible potentiel piétonnier et à une pollution de l’air élevée. Dans ces lieux, les effets potentiels d’une moins bonne qualité de l’air sont combinés aux effets potentiels d’un mode de vie moins actif. Le deuxième type d’endroit est associé à la fois à un fort potentiel piétonnier et à une pollution de l’air élevée. Comme le décrit un article paru sur Utoday, le service de nouvelles en ligne de l’Université de Calgary, dans ces endroits, un mode de vie plus actif pourrait en fait poser de plus grands risques pour la santé en raison d’une plus grande exposition à la pollution.

Bien que les niveaux globaux de pollution atmosphérique à Calgary ne posent pas de risques importants pour la santé, de simples mesures comme le choix d’itinéraires de marche qui éloignent les enfants des sources directes de pollution peuvent aider à minimiser les risques. Mme Bertazzon et M. Shahid ont créé une carte récit en cascade qui montre la superposition des emplacements des écoles et de la pseudo CAS afin de sensibiliser le public. Ils ont également parlé de leurs découvertes avec un certain nombre de médias, notamment la CBC. Ils ont l’intention de communiquer leurs résultats au conseil scolaire, à l’administration municipale et aux services de santé et prévoient enquêter davantage sur les circonstances dans lesquelles les enfants d’âge scolaire sont exposés à la pollution atmosphérique.

La carte récit en cascade créée par Mme Bertazzon et M. Shahid montre la superposition des emplacements des écoles et de la pseudo CAS.

Ce billet a été écrit en anglais par Krista Amolins et peut être consulté ici.