Skip to main content

Hydro du Grand Sudbury : de petits pas vers une transformation numérique réussie

Hydro du Grand Sudbury (HGS) alimente en électricité quelque 47 000 résidents et entreprises de la ville du Grand Sudbury et de la municipalité de Nippissing Ouest en Ontario. En 2017, Services publics du Grand Sudbury (SPGS), la société mère de HGS, a fondé un bureau d’innovation (appelé L’Atelier) afin de stimuler la transformation numérique dans tous les secteurs de l’entreprise. Son objectif? Veiller à ce que tous les secteurs exécutent leurs activités de manière plus efficace et plus durable à long terme en tirant parti d’une plateforme technologique et de ses capacités, y compris le nuage géospatial. Or, qui dit transformation numérique, dit ressources humaines. C’est à Doug Levesque, fort de ses 30 ans d’expérience au sein de HGS, qu’a été confiée la mission de transformer le processus d’inspection sur le terrain de l’entreprise. Doug, l’administrateur du groupe de travail SIG de l’entreprise, avait déjà assisté à plusieurs transitions matérielles, mais le passage du papier au numérique tardait à venir.

Le problème

Chaque année, HGS exécute un programme d’inspections, conformément aux exigences de la Commission de l’énergie de l’Ontario (CEO). Ces inspections ciblent au moins un tiers du réseau de distribution et visent tous les actifs de l’entreprise dans cette région. En outre, la CEO exige que toutes les sous-stations soient inspectées chaque mois et que les chambres d’appareillage électrique le soient chaque année. Ce programme d’inspections fait l’objet d’une vérification annuelle par l’Office de la sécurité des installations électriques (OSIE).

Il est important de garder à l’esprit que HGS n’a qu’un seul inspecteur qui effectue régulièrement des inspections de la plupart des actifs. De son côté, le personnel du service des sous-stations n’inspecte que les sous-stations et les chambres d’appareillage.

En 2018, HGS se servait encore du papier pour effectuer bon nombre de ses activités sur le terrain, et ce, même si elle utilisait depuis longtemps la technologie SIG. Son équipe SIG imprimait les cartes des régions où se trouvaient les actifs à inspecter sur jusqu’à 200 feuilles de papier de taille D (soit 56 × 86 cm [22 × 34 po]) par région ciblée. L’inspecteur se rendait sur le terrain, effectuait les inspections et notait toute défectuosité sur les cartes à l’aide de surligneurs de différentes couleurs. Il ne rédigeait des rapports que pour les équipements défectueux. Les actifs en bon état étaient désignés à l’aide d’un surligneur vert, tout simplement. On ne conservait donc aucune trace d’inspection des actifs en bon état.

L’inspecteur transmettait ensuite ses observations papier au bureau, où elles devaient être transcrites et intégrées à une feuille de calcul.

Pendant près de 15 ans, Doug a essayé de transformer ce processus incroyablement exigeant en main-d’œuvre, au bénéfice de son équipe ainsi qu’à celui de l’inspecteur. Son équipe avait déjà fait l’essai d’un appareil portatif ainsi que de logiciels internes. Cependant, elle avait eu de la difficulté à faire adopter ces outils complexes et à en assurer la maintenance.

La solution

« En interagissant avec le personnel et en lui démontrant l’incidence positive que le passage au numérique pourrait avoir dans toute l’organisation, j’ai constaté un changement dans la façon dont les gens envisageaient l’avenir de nos actifs. Tout, des commutateurs aux transformateurs, en passant par les conducteurs et les poteaux – la liste est infinie – était désormais considéré d’un point de vue numérique », affirme Doug Levesque, Hydro du Grand Sudbury.

Ce dont HGS avait besoin, ce n’était pas d’un progiciel complexe de gestion des actifs, mais d’un ensemble d’outils simples et faciles à utiliser qui pourraient simplifier la collecte de données et lui permettre de faire un premier pas vers le numérique. Étant donné que la plupart des inspections sont effectuées par une seule personne et que l’équipe en était à ses débuts avec la technologie de localisation, la solution devait être facile à utiliser et à maîtriser. Parallèlement, SPGS voulait être en mesure de convertir ses données en informations lisibles et exploitables pour aider les dirigeants à prendre des décisions.

Lorsque HGS a fondé L’Atelier, un bureau d’innovation dont l’équipe SIG relève désormais, Doug a finalement pu obtenir l’appui dont il avait besoin pour convertir au numérique le processus d’inspection sur le terrain de SPGS. Il n’a pas été difficile de convaincre l’inspecteur. Il s’est avéré toutefois moins aisé de persuader les superviseurs et le personnel des opérations, qui tenaient à ce qu’un essai soit d’abord réalisé. Autrement dit, ils avaient besoin de découvrir les avantages de la nouvelle solution en l’essayant.

En 2019, HGS a donc lancé un projet d’essai pilote de son nouveau système de collecte de données optimisé par Esri. Aligné sur une approche de mise en œuvre centrée sur le nuage, ce nouveau processus d’inspection repose sur ArcGIS Online et fait appel à plusieurs applications simples, toutes reliées les unes aux autres. Le processus est conçu pour être facilement extensible. Il sera donc possible d’y intégrer d’autres applications et tableaux de bord de terrain et de gestion, au besoin, au fur et à mesure que le personnel de terrain et de bureau se familiarise avec la technologie.

Les détails

HGS se sert principalement d’ArcGIS Collector pour collecter des données sur le terrain à l’aide d’un téléphone cellulaire ou d’une tablette. Grâce à ArcGIS Collector, l’inspecteur de HGS est en mesure de répertorier à la fois les actifs défectueux et en bon état à l’aide d’un système de codage par couleur.

Dans le cadre de son ancien flux de travaux sur papier, HGH désignait les défectuosités sur une carte à l’aide d’un surligneur rose. Les actifs en bon état, quant à eux, étaient surlignés en vert. Le passage à la plateforme ArcGIS a permis à l’inspecteur d’entrer encore plus d’informations, avec moins d’efforts. Dans les tableaux ArcGIS Dashboards d’Hydro du Grand Sudbury, qui sont alimentés par Collector, les défectuosités majeures s’affichent en rouge, les défectuosités mineures en jaune et celles réparées à l’inspection sont en bleu. Le vert est utilisé pour indiquer qu’aucune défectuosité n’a été constatée.

Collector exploite la technologie GPS pour suivre l’inspecteur dans tous ses déplacements. Ce dernier n’a donc pas besoin de passer à travers 200 feuilles pour chercher la prochaine section de carte sur laquelle travailler. Le système crée un registre horodaté pour chaque actif inspecté, pas seulement pour les équipements défectueux.

« Maintenant, tout est enregistré dans le téléphone de l’inspecteur, quel que soit l’état de l’actif », affirme Doug.

Les données recueillies grâce à la technologie de terrain s’affichent en temps réel dans plusieurs applications intégrées à ArcGIS Dashboards.

L’application Operations Dashboard enregistre les défectuosités relevées par la Commission de l’énergie de l’Ontario. Elle donne aux superviseurs un aperçu des inspections en cours, prévues, attribuées et terminées, et comprend des liens pour accéder aux dossiers et les modifier dans une application de gestion des données, ArcGIS Web AppBuilder.

Les renseignements recueillis dans Collector alimentent les tableaux ArcGIS Dashboards de HGS. Les services d’ingénierie et de gestion des opérations les consultent pour vérifier l’état des inspections et des actifs tiers, et pour suivre les opérations associées à leurs propres actifs.

Les données sont aussi transmises en aval. Une fois ajoutées aux tableaux de bord, les défectuosités peuvent être attribuées aux équipes de réparation par les superviseurs. Les défectuosités s’affichent sur une carte ArcGIS Online associée à l’équipe. Ainsi, les superviseurs peuvent répartir les tâches en fonction de l’emplacement de chaque équipe, ou encore planifier les tâches futures par priorité.

HGS cartographie les affectations dans ArcGIS Online afin de faciliter la répartition aux équipes sur le terrain, en temps réel.

La plateforme ArcGIS permet à HGS de faire le suivi des statistiques en cherchant et en filtrant différentes inspections. Elle permet aussi de voir les réparations effectuées au moment de l’inspection. Rien de tout cela n’était possible dans l’ancien système sur papier.

Par ailleurs, l’inspecteur de HGS peut utiliser ArcGIS Workforce pour collecter des données ponctuelles et recevoir des bons de travail. Durant la COVID-19, ces fonctions ont été d’une grande importance, considérant que les activités de HGS n’ont pas ralenti. Avant la pandémie, l’inspecteur et l’équipe SIG travaillaient dans le même bureau. L’attribution des tâches pouvait se faire simplement en discutant. Maintenant, grâce à Workforce, l’équipe peut gérer les travaux à distance, en toute sécurité.

ArcGIS Workforce permet à l’inspecteur de HGS de voir sur une carte où collecter des données ponctuelles.

Les résultats

« Après 15 ans à tenter de transformer ce processus manuel comportant plusieurs étapes en un processus numérique, nous avons réussi non seulement à éliminer une tonne de papier, mais aussi à gagner du temps, soit plus de deux mois en heures d’inspection et en administration » – Doug Levesque, Hydro du Grand Sudbury.

Un an après cette transition numérique, Doug affirme que « les choses se sont améliorées, de A à Z. » Inspecter un secteur du réseau de distribution ne prend maintenant que les deux tiers du temps. L’équipe SIG de HGS fournit des tableaux de bord à ses superviseurs et à ses chefs d’équipe, ce qui simplifie grandement leur travail et leur permet d’avoir une meilleure vue d’ensemble. Le travail de préparation nécessaire pour envoyer l’inspecteur sur le terrain est ainsi réduit, et l’on peut prendre de l’avance au printemps, une fois le temps froid passé.

Le vérificateur de l’Office de la sécurité des installations électriques profite également du nouveau système : cette année, la vérification a été entièrement réalisée de manière virtuelle. Le vérificateur avait accès aux données en quelques secondes.

HGS a d’ailleurs tiré parti du nouveau système pour mieux cibler certains problèmes. Par exemple, les pics-bois causent de nombreux dommages aux poteaux électriques. Maintenant, en quelques clics, le personnel de HGS arrive à créer des cartes de densité montrant les secteurs les plus gravement touchés par ce problème.

Voici un exemple de carte de densité illustrant les dommages causés aux poteaux électriques par les pics-bois dans la zone de service de HGS. Cette carte a été générée en quelques secondes grâce à l’option de filtre. Sur papier, cela aurait été impossible.

Maintenant que les équipes SIG et d’inspection utilisent au quotidien cet ensemble d’outils conviviaux, L’Atelier réfléchit à d’autres moyens d’exploiter ArcGIS Online pour offrir davantage d’options aux travailleurs sur le terrain et aux chefs d’équipe, tout en renforçant la résilience et en contribuant à l’adoption du système. Les responsables songent déjà à intégrer GeoForm, ArcGIS QuickCapture et ArcGIS Survey123 aux activités de l’entreprise. HGS considère aussi la possibilité d’utiliser du nouveau matériel, comme les récepteurs GPS Arrow Gold d’EOS, pour obtenir une précision inférieure à un mètre.

En conclusion, l’utilisation d’une solution géospatiale permet au personnel d’Hydro du Grand Sudbury de travailler plus rapidement, avec moins d’efforts, et de collecter des données de qualité qui sont faciles à utiliser. Tous les efforts déployés pour intégrer toute l’équipe au projet en ont valu la peine; HGS est la preuve vivante que chaque petit pas vers une transformation numérique d’envergure peut mener à des améliorations spectaculaires.

Un inspecteur peaufine ses cartes Collector dans L’Atelier de HGS.

Ce billet a été écrit en anglais par Dani Pacey et peut être consulté ici.