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Les SIG, moteurs de la transformation numérique du secteur de l’AIC

Évitez les erreurs coûteuses et repérez les risques à temps. Dans ce premier billet de notre série, découvrez comment les données connectées permettent de créer des flux de travaux plus fluides et intelligents, conçus pour relever des défis comme les conflits d’utilisation des sols et les conceptions désuètes.

Aperçu

Le secteur de l’architecture, de l’ingénierie et de la construction (AIC) connaît une évolution importante vers la transformation numérique. Les systèmes d’information géographique (SIG) sont à l’avant-garde de ce mouvement, fournissant des outils puissants qui intègrent l’intelligence spatiale dans les flux de travaux traditionnels des projets. Cependant, malgré les avantages avérés des SIG, leur adoption dans le secteur n’est pas encore généralisée. Dans ce billet, nous explorerons la valeur ajoutée des SIG dans le secteur de l’AIC, les défis courants liés à leur adoption, ainsi que les stratégies permettant de les intégrer efficacement aux processus existants.

L’importance grandissante des SIG en AIC
Le secteur de l’AIC fait face à des exigences croissantes en matière d’amélioration de l’efficacité, de réduction des coûts et de renforcement de la collaboration. Les SIG offrent une solution complète en fournissant des informations géoréférencées qui optimisent la planification, la conception et la gestion des actifs. Voici quelques-uns des principaux avantages : 

  • Amélioration de la prise de décision : Les données SIG servent d’appui aux décisions en donnant la possibilité de visualiser et d’analyser les relations spatiales. La technologie SIG offre aux décideurs la possibilité d’évaluer différents scénarios de projet en intégrant plusieurs jeux de données, comme ceux qui sont liés aux flux de circulation, à la densité de population, aux contraintes environnementales, aux zones inondables et aux règles de zonage – le tout sur une seule carte interactive. En plus des facteurs physiques, les SIG permettent d’examiner les retombées sociales en analysant les données démographiques et l’accessibilité aux services. Ils contribuent également aux analyses économiques, notamment à travers l’analyse coûts-avantages, l’optimisation des investissements et la prise en compte d’aspects techniques tels que la gestion des actifs et l’évaluation des risques. En proposant une vue d’ensemble intégrée des dimensions spatiales, environnementales, sociales et économiques, les SIG renforcent les capacités prédictives et facilitent une planification plus éclairée dans une optique de développement durable.

  • Amélioration de la collaboration : Les parties prenantes issues de diverses disciplines accèdent aux données géospatiales et les partagent de manière fluide. Les flux de travaux traditionnels du secteur de l’AIC impliquent souvent plusieurs équipes travaillant en silos, ce qui engendre des inefficacités et des problèmes de communication. La duplication et le transfert des données entre systèmes compliquent davantage la collaboration, parce qu’ils entraînent des problèmes de gestion des versions et l’utilisation d’informations obsolètes. Grâce aux SIG, les ingénieurs, architectes et gestionnaires de projets collaborent en temps réel en accédant à un environnement commun de données intégrant des informations spatiales dynamiquement mises à jour. Les modifications de conception, les incidences environnementales et l’avancement des travaux sont systématiquement communiqués à toutes les équipes. L’on réduit ainsi les risques d’erreurs, le travail en double et les coûteuses tâches à recommencer.

  • Réduction des risques : Les SIG permettent de détecter rapidement les risques liés à un projet, comme les contraintes environnementales, les conflits d’utilisation des sols et les exigences réglementaires. Les SIG, s’ils sont intégrés dès les premières phases du cycle de vie d’un projet, facilitent l’évaluation des risques et la planification de scénarios. Par exemple, une entreprise de construction peut prendre les données d’utilisation des sols et les superposer à l’activité sismique pour repérer les zones particulièrement exposées aux tremblements de terre. Les SIG offrent aussi une surveillance en temps réel des conditions environnementales, ce qui permet de prévenir les litiges liés à l’érosion, à la pollution de l’eau ou à la perturbation des écosystèmes. Ils contribuent également à la sécurité des travailleurs en localisant les conditions dangereuses, en optimisant la logistique du chantier et en assurant la conformité aux normes de sécurité. En cartographiant les zones très risquées et en suivant les conditions météo ou les accès au chantier, les SIG réduisent les accidents de travail et améliorent la planification des interventions d’urgence.

  • Gestion du cycle de vie : Les SIG deviennent essentiels en accompagnant tout le cycle de vie des projets d’infrastructures, que l’on parle de la sélection du site ou de l’entretien des actifs, entre autres. Leur utilité ne s’arrête pas après la phase de planification. Les entreprises en AIC s’en servent pour la gestion constante des actifs. En effet, les SIG permettent de créer des jumeaux numériques – des répliques virtuelles d’actifs physiques qui intègrent des données en temps réel. Les organisations peuvent surveiller l’état des infrastructures, planifier leur entretien préventif et optimiser l’efficacité des opérations. Résultats : des coûts réduits d’entretien et une durée de vie prolongée des infrastructures essentielles.

Un diagramme circulaire montrant comment les flux de travaux SIG et BIM sont liés, les SIG se concentrant sur la planification et la réglementation, tandis que le BIM couvre la conception, la construction et la documentation.

L’amélioration des flux de données permettra de prendre de meilleures décisions et de façonner la prochaine évolution de la conception, de la gestion et de l’optimisation des infrastructures, des services publics, des transports et de la logistique.

  • Développement durable et résilience : Les SIG sous-tendent les évaluations environnementales et aident les organisations à planifier les effets du changement climatique, garantissant ainsi une résilience à long terme. Face à la montée des préoccupations climatiques mondiales, les entreprises d’AIC sont de plus en plus amenées à prendre en compte le développement durable dans leurs projets. Les SIG permettent aux entreprises de modéliser les scénarios climatiques futurs, tels que la hausse du niveau de la mer et les phénomènes météorologiques extrêmes, afin de développer des infrastructures résistantes. En outre, les SIG facilitent la planification des infrastructures vertes en identifiant les emplacements optimaux pour les installations d’énergie renouvelable, les systèmes de drainage durables et les espaces verts urbains. 

     

Malgré ces avantages, de nombreuses entreprises d’AIC n’en sont encore qu’aux premiers stades de l’adoption des SIG. Quels sont donc les obstacles qui les retiennent? 

Défis liés à l’adoption des SIG

Plusieurs facteurs contribuent à la lenteur de l’adoption des SIG dans le secteur de l’AIC, notamment les suivants :

  • Manque de familiarité et de compréhension : De nombreuses entreprises perçoivent encore les SIG comme un outil secondaire, plutôt que comme un élément central de leurs flux de travaux. Très souvent, l’on pense à tort que les SIG ne servent qu’aux géographes ou aux arpenteurs, alors qu’il s’agit d’un outil qui améliore toutes les étapes des flux de travaux AIC. Plus qu’un simple outil de cartographie, la technologie SIG constitue une plateforme complète de science des données qui permet une analyse spatiale avancée, une modélisation prédictive et une intégration des données en temps réel, fournissant des informations bien au-delà d’une simple carte. Pour combler ce manque de connaissance, les entreprises doivent investir dans des initiatives éducatives et des programmes de formation qui démontrent les applications pratiques des SIG dans la conception, la construction et la gestion des installations.

  • Résistance au changement : Les flux de travaux traditionnels sont profondément ancrés, et l’adoption d’une nouvelle technologie nécessite un changement de mentalité et de processus. De nombreux professionnels de l’AIC sont à l’aise avec les logiciels de CAO et de BIM actuels, et l’intégration d’un SIG peut initialement sembler une perturbation inutile. Toutefois, les entreprises qui réussissent à mettre en œuvre des stratégies d’adoption des SIG, par exemple, en désignant des champions SIG au sein des équipes et en introduisant progressivement des solutions fondées sur les SIG, peuvent faciliter la transition et l’acceptation.

  • Données en silos : Les projets AIC impliquent de nombreuses disciplines, chaque service s’appuyant sur ses propres solutions de gestion des données, ce qui complique l’intégration des systèmes. Souvent, les données géospatiales sont collectées et stockées séparément des données techniques, ce qui entraîne un manque d’efficacité et une duplication des efforts. Pour remédier à ce problème, les entreprises doivent mettre en œuvre des politiques de gouvernance des données et des cadres d’interopérabilité qui permettent un partage transparent des données entre les plateformes SIG, BIM et CAO.

  • Problèmes d’interopérabilité : De nombreux professionnels de l’AIC utilisent des solutions Autodesk telles qu’AutoCAD et Revit, et ils ne savent pas comment les SIG s’intègrent dans leurs flux de travaux de conception et de construction. Ce défi peut être relevé grâce à des intégrations logicielles, telles qu’avec le logiciel ArcGIS GeoBIM d’Esri, qui relie l’intelligence géospatiale aux modèles BIM, permettant ainsi aux utilisateurs de visualiser les projets d’infrastructure dans leur contexte spatial plus large. Grâce à l’accord d’alliance stratégique entre Esri et Autodesk, ces intégrations continuent d’évoluer, garantissant un échange de données transparent et une meilleure collaboration entre les environnements SIG et BIM. Ces progrès permettent en fin de compte de prendre des décisions plus efficaces, en toute connaissance de cause.

Diagramme entrelacé montrant l’intégration du BIM et des SIG à travers la création, la gestion des données et l’extraction de renseignements, avec les principaux outils logiciels ArcGIS et AutoCAD.

La convergence du BIM et des SIG, par leur intégration au moyen d’applications de bureau ou infonuagiques, transforme la planification, la conception, la construction et la gestion des infrastructures.

  • Coûts perçus comme élevés : L’investissement initial dans la technologie SIG et la formation connexe peut dissuader certaines entreprises de l’adopter, même si les avantages à long terme surpassent les coûts. Les organisations devraient réaliser des analyses coûts-avantages afin de quantifier les économies et les gains d’efficacité liés à l’adoption des SIG. De plus, les solutions SIG infonuagiques et les modèles de logiciels-services (SaaS) offrent des options plus flexibles et évolutives qui réduisent les coûts initiaux. 

Stratégies gagnantes favorisant l’adoption des SIG

Pour accélérer l’adoption des SIG, les entreprises d’AIC devraient miser sur les stratégies essentielles suivantes :

  1. Éducation et sensibilisation : Il faut proposer des formations et des ressources pour aider les équipes à comprendre la valeur des SIG et la manière dont ils complètent les flux de travaux actuels.

  2. Intégration harmonieuse avec les outils actuels : L’utilisation de solutions telles que l’intégration d’Esri dans Autodesk, notamment par l’intermédiaire de l’application ArcGIS GeoBIM, permet de connecter les SIG et le BIM, de sorte à obtenir une vision plus complète des projets.

  3. Appui de la direction : Il s’agit d’obtenir le soutien de la direction aux initiatives de transformation numérique, par exemple, par l’affectation de ressources pour la mise en œuvre de la technologie SIG.

  4. Projets pilotes : Commencez à petite échelle avec des projets pilotes pour démontrer l’impact réel des SIG avant d’en étendre l’adoption. Ces projets permettent de mettre en évidence et de mesurer le rendement de l’investissement et les gains de temps par l’atténuation des risques de duplication de données et de versions, ce qui constitue un argument probant en faveur d’une mise en œuvre plus large.

  5. Décloisonner les données : Établissez des protocoles de partage des données afin de garantir l’accessibilité des informations géospatiales dans tous les services.

  6. Élaborer une stratégie SIG : Créez une feuille de route d’adoption à long terme de la technologie SIG, comprenant des objectifs, des points de référence et des indicateurs de rendement clés (IRC).

Conclusion

L’adoption des SIG dans le secteur de l’AIC n’est pas seulement une question de mise à niveau technologique. C’est un impératif stratégique pour les entreprises qui cherchent à rester concurrentielles dans un paysage qui évolue rapidement. Bien que des défis existent, les organisations qui investissent dans la formation, l’intégration et le soutien au leadership en matière de SIG récolteront les avantages d’une amélioration de la prise de décision, de la collaboration et de la réussite des projets. 

Les SIG deviennent un élément essentiel des flux de travaux de l’AIC, et les entreprises qui prennent des mesures proactives en vue de leur adoption seront mieux placées pour réussir à l’avenir. En adoptant la technologie SIG et en tirant parti de son intégration avec les outils Autodesk, les professionnels de l’AIC peuvent favoriser l’innovation, l’efficacité et la résilience dans leurs projets. 

Dans notre prochain billet, nous approfondirons l’intégration technique des outils Autodesk et Esri, en explorant comment la technologie rend l’adoption des SIG plus facile pour les professionnels de l’AIC. Alors demeurez à l’affût. 

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Découvrez comment vos pairs de l’AIC améliorent l’efficacité, réduisent les risques et renforcent la prise de décision grâce aux SIG : ressources.esri.ca/aic.

Ce billet a été écrit en anglais par Brad Ashley et peut être consulté ici.