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Infrastructure Ontario et Metrolinx coordonnent les services publics avec ArcGIS

Le texte qui suit est un article de Paul Collins, directeur des services publics, Groupe des projets d’immobilisations, Metrolinx. L’article examine comment Metrolinx et Infrastructure Ontario ont mis à profit ArcGIS pour faciliter un projet pilote consistant à vérifier de nouvelles procédures et pratiques pour gérer et résoudre les conflits avec les services publics tiers pendant les projets de développement de transport en commun en service, dans le cadre de la Loi de 2020 sur la construction plus rapide de transport en commun de l’Ontario.

En avril 2019, la province de l’Ontario a annoncé un plan de transport historique de 28,5 milliards de dollars pour la région du Greater Golden Horseshoe (région du Grand Toronto et de Hamilton, ou RGTH), y compris quatre projets de métro prioritaires dans la ville de Toronto. En juin de la même année, la Loi de 2019 pour un Ontario en mouvement a été adoptée, accordant à la province la propriété des nouveaux projets de métro. Metrolinx, un organisme du gouvernement de l’Ontario, est responsable de la planification, du développement et de l’exploitation d’un réseau de transport intégré pour la région du Grand Toronto et de Hamilton. Metrolinx travaille actuellement à la livraison de plus de 40 kilomètres de nouvelles lignes de métro, de plus de 50 kilomètres de nouvelles lignes de métro léger, de plus de 200 kilomètres de nouvelles voies ferrées GO Transit et de plus de 100 nouvelles stations et arrêts pour aider les gens à se déplacer dans la région du Grand Toronto, Hamilton et Niagara. Infrastructure Ontario est un organisme d’État de la province qui appuie les initiatives visant à moderniser et à maximiser la valeur des infrastructures et biens immobiliers publics. Travaillant ensemble, ces deux organismes élaborent de nouveaux programmes et processus. Ils veulent s’assurer du bon déroulement des projets complexes de transport en commun. De tels projets impliquent la coordination de plusieurs acteurs, comme les services publics et les transports collectifs en tant que tels.

Compte tenu du nombre et de la complexité des actifs de services publics dans la RGTH, il est nécessaire de régler de façon proactive les problèmes (comme les conflits de services publics) qui pourraient causer des retards dans la construction de nouvelles infrastructures de transport en commun. Dans ce contexte, le gouvernement de l’Ontario a adopté la Loi de 2020 sur la construction plus rapide de transport en commun (LCPRTC). Cette loi donne droit à Metrolinx à accéder aux emprises municipales et à accélérer la diligence raisonnable avant la construction et le démarrage des services publics pour tous les projets de transport en commun prioritaires de la province, y compris :

  • la Ligne Ontario;
  • le prolongement de la ligne de métro vers Scarborough;
  • le prolongement vers le nord de la ligne de métro Yonge;
  • le prolongement vers l’ouest de la ligne Eglinton Crosstown;
  • le système léger sur rail de Hamilton.

L’objectif de la loi est de permettre une relocalisation plus rapide des actifs de services publics et, en fin de compte, d’accélérer la réalisation des projets de transport en commun, en réduisant les conflits et les retards. Pour atteindre cet objectif, Metrolinx et Infrastructure Ontario se sont associés à l’Université de Waterloo et au Centre for Advancement of Trenchless Technologies pour mener une étude qualitative visant à explorer les pratiques normalisées de coordination des services publics dans différentes zones géographiques et à trouver des solutions qui pourraient être appliquées aux projets de transport en commun prioritaires de l’Ontario. Cet examen exhaustif des pratiques exemplaires a donné lieu à une série de recommandations. Metrolinx et Infrastructure Ontario les ont mises à profit pour élaborer des pratiques de gestion de conflits de services publics (UCM, pour Utility Conflict Management), qui permettent de détecter et de résoudre les conflits de services publics. Ces recommandations ont également conduit à la mise en place d’un bureau de coordination des services publics (OUC, pour Office of Utility Coordination), dont la mission consiste à coordonner les services publics tiers en vue de gérer et de résoudre les conflits.

Pour vérifier les pratiques UCM et la coordination du bureau OUC, Metrolinx (en collaboration avec Infrastructure Ontario) a réalisé une mise en œuvre pilote liée à l’un des projets du programme de métro, la Ligne Ontario. Le système ArcGIS d’Esri a été choisi pour faciliter et appuyer les pratiques UCM et les interventions du bureau OUC pour ce qui est de la gestion des conflits de services publics. ArcGIS joue un rôle essentiel dans ces fonctions, car ce système utilise la localisation pour prendre en charge différents types de données et de sources provenant de plusieurs organisations, et les intégrer en une vue uniforme qui peut être partagée entre parties intéressées.

Le défi

Si l’on se fie au passé, les projets de transport en commun se heurtent inévitablement à des défis, tels que les conflits qui entraînent des retards importants dans la livraison des projets, des coûts accrus et des désagréments pour les résidents des zones touchées. Comme nous le verrons plus loin, ces défis découlent généralement d’un manque d’exactitude, de cohérence et d’accessibilité des données, tant au sein des organisations qu’entre elles.

Données inexactes et incohérentes
Les parties intéressées ont souvent de la difficulté à détecter, à gérer et à résoudre les conflits, car elles ne disposent pas des données structurées nécessaires pour obtenir dans les meilleurs délais un aperçu complet et cohérent des actifs de services publics existants et des changements d’infrastructure proposés. L’absence de processus efficaces pour coordonner les actions des différentes organisations (comme la relocalisation des actifs des services publics) limite encore plus la capacité des parties intéressées à résoudre les conflits de manière systématique et évolutive.

Informations et processus cloisonnés
Les informations essentielles sur les actifs et leurs emplacements sont souvent verrouillées dans différents modèles de données sans normes définies, en plus d’être cloisonnées dans des organisations distinctes. Sans la capacité de partager efficacement les données entre parties intéressées, des lacunes dans les connaissances s’interposent pendant les phases de planification et de construction des grands projets d’infrastructure. De telles lacunes peuvent alors entraîner des conflits et des retards.

Emplacements relatifs plutôt que tels que construits
Même au sein des organisations, les principales ressources responsables de la planification ou de la construction de nouvelles infrastructures n’ont souvent pas accès aux informations essentielles. Par exemple, le personnel sur le terrain doit travailler à partir de plans d’ouvrage terminé qui ne correspondent pas suffisamment à la réalité sur le terrain. Cette disparité complique et ralentit la coordination de l’action des équipes, ce qui entraîne des cycles de travail inutiles ou redondants.

La solution

Pour favoriser une collaboration simplifiée et évolutive entre les principaux intervenants, Infrastructure Ontario et Metrolinx ont élaboré un programme de coordination des services publics (UCP, pour Utility Coordination Program). Ce programme réunit un ensemble exhaustif de processus en plusieurs étapes servant à détecter systématiquement les conflits et à coordonner leur résolution avec les parties intéressées. Le bureau de coordination des services publics (OUC) sous-tend le programme de coordination des services publics (UCP). Ce bureau, c’est :

  • une équipe opérationnelle vouée à la gestion de la coordination des services publics;
  • un ensemble de pratiques qui définit clairement les enjeux et les responsabilités pour les parties intéressées;
  • une centrale de suivi, de surveillance et de gestion de la conformité à la LCPRTC;
  • un mécanisme proactif, transparent et fiable de gestion des risques.

La capacité de collecter, d’analyser et de partager des données entre intervenants et ressources clés est essentielle aux fonctions du programme UCP et du bureau OUC de coordination des services publics. ArcGIS confère cette capacité. Le système ArcGIS, combiné à Power BI de Microsoft, fournit un contexte visuel riche et un environnement productif de gestion des données provenant de plusieurs sources. La fonctionnalité la plus puissante d’ArcGIS est son utilisation de la localisation comme dénominateur commun entre de nombreuses couches et des types d’actifs différents. Par exemple, bien qu’une ligne de métro proposée et une conduite d’eau principale puissent avoir des attributs respectifs non liés, chacune existe dans une relation spatiale l’une par rapport à l’autre. Ces données peuvent être intégrées et représentées dans des visualisations 2D et 3D avec des informations telles que des données BIM, des images et des données terrestres. De plus, ArcGIS automatise la détection des cas de conflits, ce qui simplifie le processus de résolution connexe.

Flux de travaux ArcGIS adapté au contexte du bureau de coordination des services publics

Flux de travaux ArcGIS adapté au contexte du bureau de coordination des services publics

ArcGIS offrent dans les meilleurs délais une vue précise et exhaustive des changements proposés et de l’infrastructure existante. Cette vue permet aux intervenants et aux ressources clés de savoir où et quand les conflits se produiront. Cette connaissance peut se partager entre organisations et permettre à chacune d’apporter ses efforts et ses contributions dans le cadre d’une image commune de la situation opérationnelle.

Résultats

La mise en œuvre pilote du programme UCP et du bureau OUC de coordination des services publics, appliquée à la Ligne Ontario, a permis de faire bien des constats et de vérifier plusieurs résultats liés à l’utilisation d’ArcGIS. D’une manière générale, le nouveau programme et le nouveau bureau ont permis de simplifier le processus en améliorant la prise de décision et la communication fondées sur les données, en améliorant la cohérence des données, en clarifiant les responsabilités et en assurant la transparence en matière de conformité.

Les capacités offertes par ArcGIS ont contribué à améliorer les pratiques de gestion des données et à faciliter la normalisation des données. Le système a permis un accès plus facile à une collecte de données précise et en temps opportun. Grâce à la localisation, le regroupement des données d’esquisse « tel que proposé » et « tel que construit » provenant des multiples acteurs a permis d’obtenir une image commune précise et à jour des opérations. Les parties intéressées pouvaient y entrer leurs informations dans les couches qui leur étaient dédiées. Ces données ont été visualisées à l’aide d’outils comme des cartes web et des tableaux de bord pour faciliter et accélérer la détection des conflits dès le début du projet. Résultat : la mise en œuvre pilote a révélé que les projets qui ont utilisé ces capacités ont donné des résultats plus positifs que ceux qui ne l’ont pas fait.

Principales conclusions de la mise en œuvre pilote

  1. L’appui de la direction est essentiel.
  2. Les mises en œuvre du bureau OUC de coordination des services publics ont été plus fructueuses quand elles étaient axées sur l’évolution des pratiques plutôt que sur les composantes informatiques.
  3. Les étapes standard des TI devraient être suivies lors de l’élaboration d’un système d’entreprise.
  4. Le bureau OUC offre un rendement élevé sur l’investissement, principalement en permettant d’éviter les conflits inutiles d’actifs de services publics au début du projet.
  5. De même, les coûts initiaux pour le bureau OUC sont importants, mais doivent être considérés comme un investissement, car ils permettent la saisie des données dès le départ dans le cadre d’un objectif plus large de gestion de l’information sur les actifs.
  6. Pour maximiser les résultats, le bureau OUC doit être mis en œuvre en tandem avec les processus du programme UCP.
  7. À ce titre, il est essentiel de donner de la formation sur le bureau et le programme de coordination des services publics.
  8. La formation sur le programme UCP de coordination des services publics est très efficace en ce qui concerne les gestionnaires et les concepteurs de projet.
  9. Le bureau OUC et le programme UCP sensibilisent le public au processus d’exécution des projets.
  10. Les pratiques de gestion des données doivent être améliorées.
  11. La normalisation est essentielle, autant pour le bureau OUC que pour le programme UCP de coordination des services publics.

Des leçons de ce genre ont servi à l’élaboration des lignes directrices de Metrolinx et d’Infrastructure Ontario sur le déplacement des services publics. Ce guide a été rédigé par Metrolinx et Infrastructure Ontario en vue d’appuyer la LCPRTC en définissant clairement ce que sont la coordination générale et celle des services publics pendant la réalisation des projets de transport en commun.

Tableaux de bord et applications ArcGIS
Infrastructure Ontario a mis à profit ArcGIS et Microsoft Power BI avec le module d’extension ArcGIS pour produire plusieurs applications et tableaux de bord. Il s’agit notamment du tableau de bord et de la bibliothèque spatiale du bureau OUC de coordination des services publics, qui sont utilisés pour suivre et surveiller les projets, rendre compte de la conformité à la LCPRTC et rendre les actifs visibles pour toutes les organisations. En fait, ces outils servent présentement à suivre 39 mesures dans huit catégories définies par Infrastructure Ontario.

Tableau de bord du bureau de coordination des services publics

Tableau de bord du bureau de coordination des services publics

Bibliothèque spatiale du bureau de coordination des services publics

Bibliothèque spatiale du bureau de coordination des services publics

Prochaines étapes
Le système ArcGIS et les résultats de la mise en œuvre pilote permettront à Metrolinx, à Infrastructure Ontario et aux organisations partenaires de terminer les projets plus rapidement et de façon plus rentable, et de tirer parti des données à toutes les étapes du cycle de vie de l’infrastructure. Infrastructure Ontario et Metrolinx entameront d’autres travaux sur la lancée des progrès réalisés.

Les prochaines étapes comprennent une évaluation quantitative (en collaboration avec l’Université de Waterloo) et une étude comparative, qui toucheront cette fois les données numériques sur les actifs souterrains et viseront à estimer pour ce domaine l’échelle des économies qui pourraient être réalisées en recourant au bureau OUC et aux autres plateformes de gestion centralisée qui sont utilisées par d’autres territoires.

Ce billet a été écrit en anglais par Paul Collins, Utilities Director, Capital Projects Group, Metrolinx (blogueur invité extérieur à Esri Canada) et peut être consulté ici.