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Approche de la date butoir du Défi des villes intelligentes : réponses à vos questions

Le 22 février 2018, la section de la Colombie-Britannique de la Urban and Regional Information Systems Association (URISA) s’est réunie à Burnaby pour un séminaire sur la façon dont les communautés utilisent les technologies SIG (système d’information géographique) pour travailler mieux sans travailler plus.

Les membres sont également venus pour entendre Gerard Peets, directeur général d’Infrastructure Canada, parler du Défi des villes intelligentes (ci-après le « Défi »). En tant que responsable du secteur des solutions municipales à Esri Canada, j’ai demandé à M. Peets de répondre à certaines des questions que me posent plus fréquemment les municipalités d’un bout à l’autre du pays et de préciser comment les communautés peuvent participer au Défi.

Avant de passer aux questions d’entrevue, passons en revue les détails concernant le Défi.

Le Défi des villes intelligentes s’adresse à toutes les communautés du Canada : aux municipalités, aux administrations régionales et aux collectivités autochtones de toute taille, qu’il s’agisse d’organisations individuelles ou de groupes de type consortium. Les communautés doivent proposer leurs meilleures idées de façons d’utiliser les données et les technologies connectées en vue de générer des retombées significatives pour leurs résidents.

Les communautés ont jusqu’au 24 avril 2018 pour faire parvenir leur demande. Prix offerts :

  • un prix d’au plus 50 millions de dollars auquel toutes les collectivités sont admissibles, quelle que soit leur nombre d’habitants;
  • deux prix d’au plus 10 millions de dollars chacun auxquels toutes les collectivités dont la population est inférieure à 500 000 habitants sont admissibles;
  • un prix d’au plus 5 millions de dollars auquel toutes les collectivités dont la population est inférieure à 30 000 habitants sont admissibles.

[Entrevue avec Gerard Peets]

Q : Pourquoi le gouvernement a-t-il mis ce Défi sur pied?

R : Dans bien des cas, le gouvernement utilise son pouvoir de dépenser de manière très ciblée pour modeler la façon dont l’économie ou la société civile fonctionne. Toutefois, notre pays est aux prises avec de nombreuses priorités concurrentes et nous sommes confrontés à des enjeux à tous les paliers de gouvernement, bon nombre d’enjeux auxquels nous n’avons jamais été confrontés auparavant. Nous ne pouvons tout simplement pas nous attendre à avoir la solution à tous les problèmes.

Partout au Canada, les communautés font face à des problèmes semblables qui touchent la santé, la mobilité, la santé et la sécurité, l’habitabilité, l’environnement, l’inclusion, les perspectives économiques, etc.

Plutôt que d’adopter une approche descendante pour décider des priorités, nous avons fait l’inverse en créant le Défi des villes intelligentes : nous ratissons large. Nous demandons aux communautés de proposer des idées au sujet des problèmes les plus importants auxquels leurs résidents sont confrontés. Ce que nous appelons « Énoncé de défi » est vraiment l’élément essentiel qui nous intéresse dans la demande; c’est ce qui est principalement pris en compte au moment de l’évaluation. Les finalistes retenus recevront le soutien du gouvernement fédéral pour étoffer leurs solutions visant les secteurs prioritaires particuliers indiqués dans leur énoncé de défi.

Laisser le champ libre aux communautés nous permettra également d’acquérir de précieuses connaissances à partir des demandes reçues. Par exemple, nous pourrons constater le pourcentage de communautés qui se concentrent sur des enjeux semblables, comme l’itinérance, la réduction de la criminalité, l’atténuation des incidents météorologiques ou l’inclusion sociale. Nous pourrons déterminer les importants thèmes communs, ce qui nous aidera à orienter l’élaboration de politiques et de programmes fédéraux à l’avenir.

Q : Êtes-vous à la recherche d’une seule idée ou solution maîtresse?

R : Non. Nous nous attendons à recevoir un certain nombre, peut-être une dizaine, d’idées ou de solutions qui contribuent à résoudre un problème particulier.

Nous demandons aux gens de prendre des risques et d’essayer de trouver des solutions nouvelles ou n’ayant pas été mises à l’essai. Nous devons donc être en mesure de surmonter les échecs si les choses ne se passent pas exactement comme prévu. Si une communauté n’a qu’une solution et que celle-ci s’avère un échec, que fait-on? Si, au contraire, la communauté avait dix idées différentes pour aborder son énoncé de défi sous différents angles, elle pourrait réaliser des projets pilotes à petite échelle pour chacune des idées et en faire passer sept à la prochaine étape. Avoir beaucoup d’idées ne peut qu’être positif.

Les communautés devraient-elles unir ces idées pour contribuer à l’atteinte de l’énoncé de défi? Absolument. C’est un point que les membres du jury prendront en considération.

Q : Pouvez-vous nous donner un exemple?

R : Bien sûr. Imaginons qu’un énoncé de défi concerne l’inclusion sociale dans une communauté. Une seule et unique solution de données ou de technologies connectées ne sera probablement pas suffisante pour résoudre entièrement ce problème. Il faudra mettre en place plusieurs initiatives différentes pour s’occuper des différents groupes de personnes et répondre à leurs besoins. Donc, la proposition soumise pour le Défi des villes intelligentes peut englober plusieurs solutions qui touchent divers aspects de la vie sociale, comme la langue dans laquelle les services sont offerts en ligne, la formation et l’éducation adaptées sur le plan culturel, les forums communautaires en ligne, etc. Ces aspects nécessiteraient la participation de différents intervenants et s’attaqueraient au problème sous des angles différents. Au bout du compte, ces aspects feraient tous partie d’un plan qui contribuerait à un objectif commun : améliorer l’inclusion sociale.

Q : Vous offrirez des prix seulement à quatre communautés... Pourquoi ne pas offrir un plus grand nombre de prix plus petits?

R : Nous voulons que les communautés de toute taille participent d’un océan à l’autre. Alors, nous voulons des prix significatifs et pertinents pour les communautés de différentes tailles et voulons les inciter fortement à participer. Par ailleurs, nous ne voulons pas offrir de trop petits montants, car les solutions mises de l’avant pourraient manquer d’ambition.

Nous sommes conscients qu’une grande ville dispose de davantage de ressources qu’une petite communauté, et ce, même pour l’élaboration d’une proposition. Nous avons conçu le programme de sorte à encourager la participation du public et à recueillir des idées à la base. Tout le monde peut le faire, peu importe la taille de sa communauté. Le Défi semble fonctionner. Nous savons que de nombreuses petites communautés ont déjà entamé le processus.

De plus, nous voulons également régler directement la question de la capacité. Les 20 finalistes retenus obtiendront une subvention de 250 000 $ qu’ils utiliseront pour élaborer leur proposition finale. Les petites communautés pourront donc utiliser ces fonds pour concevoir un document de conception de projet plus détaillé.

Q : Les communautés peuvent-elles former des partenariats?

R : Oui, elles le peuvent. Je sais que plusieurs groupes de type consortium se sont ralliés à un même enjeu. Comme nous cherchons des solutions ayant une incidence locale, s’associer n’est pas nécessairement la meilleure idée. Si elles s’unissent, les communautés doivent s’assurer que leur énoncé de défi concorde véritablement et ne diminue pas l’importance que chaque communauté accorde à obtenir une incidence locale, étant donné que c’est ce que les membres du jury évaluent.

Q : Ce programme se poursuivra pendant 11 ans. Est-ce exact?

R : Il se poursuivra jusqu’en 2026-2027. Au total, 300 millions de dollars ont été affectés sur dix ans, ce qui nous permettra de mener à bien trois Défis. Quiconque connaît les programmes gouvernementaux reconnaîtra que cette longueur de piste est en fait une bonne chose extrêmement rare. Nous aurons l’occasion d’apprendre et de modifier les programmes à venir.

Nous n’avons pas déterminé ce à quoi ressemblera le prochain Défi, mais vous verrez que, sur le formulaire de demande, nous demandons aux organisations de cerner les grandes priorités de leur communauté, ainsi que de déterminer leurs besoins technologiques et de les classer par ordre d’importance. Nous recueillons des données en vue d’améliorer la manière dont nous concevons et mettons en œuvre les programmes à venir et de déterminer quels étaient les enjeux et les obstacles de ce premier tour.

Q : Quel message le plus important voulez-vous transmettre aux communautés canadiennes?

R : N’importe quelle communauté ayant beaucoup d’ambition devrait envisager de préparer une proposition, si ce n’est pas déjà fait. Toutes les communautés font face à des problèmes, et ce programme est le moyen idéal de les aider à commencer à les régler.

***

Cette conversation a été instructive. Je suis certaine qu’elle a permis de clarifier certains points et d’encourager les personnes présentes à prendre part au Défi.

Le Défi canadien des villes intelligentes concorde avec les initiatives des communautés intelligentes d’Esri Canada, de même qu’avec le message « travailler mieux sans travailler plus » de la section de la Colombie-Britannique d’URISA. En fait, Alex Miller a récemment rédigé un article sur la façon dont la nouvelle technologie permet d’édifier des villes intelligentes partout au Canada.

Il illustre également ce que je considère comme le véritable esprit des Canadiens. Un esprit qui, lorsque nous sommes confrontés à un enjeu, nous réunit avec détermination, salue les nouvelles approches et idées et encourage la collaboration en vue d’accomplir davantage ensemble plus rapidement et, en bout du compte, de réussir ensemble.

Si votre communauté est en voie de finaliser sa soumission pour le Défi des villes intelligentes et que vous n’avez pas encore interpellé Esri Canada, mais aimeriez avoir notre aide, je vous invite à laisser un commentaire ci-dessous ou à communiquer avec moi à l’adresse kstewart@esri.ca. Je vous aiderai avec plaisir.

Ce billet a été écrit en anglais par Karen Stewart et peut être consulté ici.