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Bienvenue dans l’ère tant attendue du service de prochaine génération

Alors que le Canada continue de progresser vers la mise en œuvre complète du service 9-1-1 de prochaine génération (PG) et du routage géospatial des appels, les autorités 9-1-1 et les administrations municipales du pays examinent de plus près les données SIG qu’elles seront tenues de relayer à leur fournisseur de réseau du service 9-1-1.

Main tenant un téléphone intelligent qui affiche le numéro d’appel d’urgence 911.

Les couches de données SIG requises pour le service 9-1-1PG sont bien définies dans le modèle de données SIG du service 9-1-1PG (version NENA). Toutefois, on n’y trouve pas de directives précises ni de meilleures pratiques en matière de gestion de ces données. Récemment, la NENA a publié un document ayant suscité beaucoup d’impatience qui s’intitule Information Document for GIS Data Stewardship for Next Generation 9-1-1 (fascicule de documentation sur l’intendance des données SIG pour le service 9-1-1PG). La première version de ce document donnait des directives sur la prise en compte des limites pour les centres d’appels de la sécurité publique (CASP). Dans la nouvelle version, on peut trouver des précisions sur les couches d’axes médians des routes et de limites des services. Les adeptes de meilleures pratiques seront ravis d’y obtenir de précieux conseils sur la façon de développer des couches de données SIG actuelles, complètes et précises qu’ils pourront intégrer aux systèmes 9-1-1PG de leur fournisseur de réseau du service 9-1-1.

Il est possible que les bases de données SIG et les processus de gestion des données connexes de certains responsables de données n’aient pas été mis à jour depuis 1989, ou depuis la création du système E-911 actuel et du répertoire d’adresses municipales principal (RAMP). Il y a fort à parier qu’une refonte majeure des processus sera nécessaire pour bien implanter la gestion et l’échange des données du service 9-1-1PG. Êtes-vous bien préparé?

Dans ce billet, nous examinerons de plus près le guide de l’intendance des données SIG et certains éléments clés qui y sont présentés, afin que vous puissiez faire bon usage de votre nouvelle lecture de chevet.

Limites des centres d’appel de la sécurité publique (CASP)

Cette couche de polygones définit la zone géographique où un CASP est responsable du traitement des appels d’urgence et des demandes d’urgence dans la zone de couverture d’une autorité 9-1-1 ou d’une administration municipale. Dans le système 9-1-1PG d’un fournisseur de réseau du service 9-1-1, la fonction d’acheminement des appels d’urgence (FAAU) utilise cette limite pour déterminer où acheminer un appel 9-1-1. Lors d’un appel 9-1-1PG, l’élément fonctionnel reçoit des informations de localisation (soit une adresse municipale, soit des coordonnées géographiques) et interroge la couche de limites pour acheminer l’appel vers le CASP approprié. Étant donné qu’un lieu géographique ne peut compter qu’un seul CASP principal désigné, les responsables de données qui créent la couche de limites doivent s’assurent qu’elle couvre l’intégralité de sa zone de couverture, qu’elle s’aligne sur les zones de couverture contiguës et qu’elle ne contient pas de lacune ni de chevauchement. Créer cette couche nécessite la coopération des responsables de données et des fournisseurs de services d’urgence de la municipalité et des localités voisines, ce qui n’est pas une mince affaire. Outre les aspects topologiques, cette couche de polygones doit également contenir des attributs spécifiques qui sont nouveaux pour le service 9-1-1PG, soit l’adresse URN (Uniform Resource Name) de service et l’adresse URI (Uniform Resource Identifier) de service. Les limites du CASP doivent toujours avoir une adresse URN de service, et celle-ci doit suivre une nomenclature stricte qui ressemble à ceci : urn:emergency:service:sos:psap. Cette adresse est utilisée pour sélectionner un service donné (dans ce cas, un CASP) avec la fonction d’acheminement des appels d’urgence, laquelle détermine l’adresse URI de service grâce à une combinaison de l’adresse URN de service et de l’emplacement. L’adresse URI de service définit l’itinéraire vers le service sélectionné (dans ce cas, le CASP de la municipalité de Lavender Haze). Cette adresse URI, généralement avec protocole d’initiation de session (SIP), suit une syntaxe stricte comme celle-ci : sip:sos.psap@TownOfLavenderHaze.ts.

Limites des services

Ces couches de polygones définissent l’étendue géographique de services d’intervention donnés. Elles comprennent des couches représentant les principaux services d’urgence, notamment la police, les pompiers et les services médicaux d’urgence, et peuvent également être utilisées pour définir d’autres services tels que les gardes-côtes, les forces municipales et les centres antipoison. Les CASP se servent de ces limites pour déterminer les premiers répondants qui doivent être envoyés à un emplacement spécifique. Avec ces couches, la FAAU effectue une requête géographique (points en polygone) afin d’établir les organismes responsables d’un emplacement. En outre, dans le cas d’un transfert sélectif, ces limites sont utilisées pour transmettre un objet de données de situation d’urgence (ou EIDO, pour Emergency Incident Data Object) à la l’organisme afin qu’il envoie les ressources appropriées. Comme les limites du CASP, les limites du service doivent également contenir une adresse URN de service (par exemple, urn:emergency:service:responder.fire) et une adresse URI de service (par exemple, sip:folklore-fire@TownOfLavenderHaze.ts). Ces limites de service ne doivent pas contenir de lacune ou de chevauchement involontaire avec des territoires voisins pour le même type de service. Si la localisation d’un appel se produit dans une zone présentant une lacune, la FAAU ne pourra pas utiliser ces limites pour déterminer l’organisme qui doit être envoyé. En cas de chevauchement, il sera tout aussi difficile de bien déterminer l’organisme devant recevoir les appels parmi les zones mal délimitées.

Autres conseils sur les limites

Outre les précédents conseils, notez bien que d’autres facteurs doivent être pris en compte lors de la création d’ensembles de données polygonales. Prenons le cas des limites qui, parfois, ne correspondent pas aux limites de compétence. Si les limites officielles d’une administration peuvent être contestées par les territoires voisins, une limite de service plus informelle peut être établie par les territoires en fonction des meilleurs scénarios d’acheminement des appels. Par exemple, il se peut que des municipalités voisines contestent les limites officielles, mais conviennent de définir les limites du service d’incendie en fonction des délais d’intervention. Dans le même ordre d’idées, il n’est pas nécessaire de restreindre les limites des services à un littoral. Les zones situées le long de la côte ou d’une autre grande voie navigable devraient envisager d’étendre leurs limites afin de couvrir tous les plans d’eau d’où pourrait provenir un appel, en particulier un appel sans fil, même si cet appel est transféré à un corps de gardes-côtes pour l’acheminement.

Approche progressive

Pour les fournisseurs de données qui partent de zéro, le guide de l’intendance des données SIG propose une approche progressive des plus efficaces. La première phase, ou phase de développement initial, porte sur le processus souvent itératif d’acquisition et de développement des couches initiales. Il est recommandé de créer une ébauche des limites potentielles en se coordonnant avec le CASP et les organismes d’intervention de votre région. On préconise également de ne s’attarder qu’à l’attribution de base de ces couches, telles que le nom d’affichage de l’organisme et l’adresse URN de service.

La deuxième phase, ou phase de modification et d’affinage, est celle où les détails se précisent du fait de la collaboration avec l’organisme d’intervention. À cette étape, on peut avoir l’impression de ne passer son temps qu’à déplacer des limites. C’est aussi au cours de cette phase que vous devez envisager de synchroniser vos données avec les données disponibles du RAMP ou de la zone de service d’urgence (ZSU) de votre région, pour peu qu’il en existe. L’alignement du RAMP est un élément important de la transition d’un organisme vers le 9-1-1PG. Par ailleurs, la NENA recommande une correspondance de 98 % ou plus, de sorte que cette phase n’est jamais définitivement terminée. Précisons également que cette phase peut se poursuivre jusqu’à la phase finale, voire jusqu’à la maintenance à long terme, et qu’il faut donc envisager d’établir des processus pour optimiser l’affinement des limites. À la phase finale, ou phase de préparation au 9-1-1PG, l’objectif principal consiste à obtenir des limites de services permettant de prendre en charge l’acheminement des appels 9-1-1PG. Pour ce faire, il faudra veiller au développement des autres attributs requis pour le service de prochaine génération. Le soutien du fournisseur de données, de l’autorité 9-1-1 ou de l’administration municipale ainsi que du fournisseur de réseau du service 9-1-1 sera probablement nécessaire. Cette phase est essentielle pour s’assurer que les limites peuvent prendre en charge à la fois la validation de la localisation et l’acheminement des appels d’urgence.

Axes médians des routes

Les entités linéaires de cet ensemble de données représentent le centre d’une route, d’une voie de communication ou d’une voie d’accès. Ces entités contiennent également plusieurs attributs permettant de localiser une adresse municipale située sur sa longueur grâce à un processus de géocodage. En plus de servir couramment à des fins de sécurité publique (par exemple, les cartes des systèmes de répartition assistée par ordinateur ou les itinéraires des véhicules), cet ensemble de données est également utilisé par les éléments fonctionnels du système 9-1-1PG, soit la fonction de validation de l’emplacement (FVE) et la fonction d’acheminement des appels d’urgence (FAAU), pour valider une localisation ou pour acheminer un appel d’urgence vers un CASP ou un organisme de répartition approprié. En règle générale, cet ensemble de données prend en charge de nombreuses fonctions au sein de l’organisation d’un fournisseur de données au-delà de l’acheminement des appels 9-1-1PG. Toutefois, il faut veiller à ce que l’ensemble de données soit construit de manière à pouvoir prendre en charge le service 9-1-1PG, ou une routine d’exportation des données permettant sa mise à disposition auprès du fournisseur de réseau du service 9-1-1. Plusieurs attributs sont requis pour cette couche, mais les plages d’adresses municipales sont ceux que vous devriez toujours avoir sous la main. Lorsqu’aucun point d’adresse municipale n’est disponible, la FVE et la FAAU utiliseront ces plages pour géocoder l’emplacement de l’adresse municipale. Il existe plusieurs styles de plages d’adresses (plages d’adresses potentielles, plages d’adresses à cent blocs, plages d’adresses par intervalles, plages d’adresses réelles), qui offrent chacun leurs avantages. Cela dit, il faut absolument s’assurer que le style d’adressage est cohérent dans toute votre organisation et, à tout le moins, que les axes médians ne présentent pas de lacune ni de chevauchement. En outre, lors de la construction de la couche d’axes médians des routes, sachez que le système 9-1-1PG exige que les éléments du nom de la route soient décomposés en entier et en toutes lettres (c’est-à-dire sans abréviations). Cela signifie que si votre ensemble de données actuel contient Speak Now ST dans un champ de nom de rue, dans le système 9-1-1PG, Speak Now sera ajouté au champ de nom de rue et le suffixe ST devra être décomposé dans un nouveau champ de suffixe du type de rue avec Street (rue) écrit au long. L’alignement avec les territoires voisins demeure important dans cet ensemble de données. En fait, les territoires devraient s’entendre sur les points de rattachement et de coupure des routes qui traversent les limites. Cette section présente d’autres conseils sur des sujets comme les culs-de-sac, la division des routes au niveau des limites (ce qui est critique lorsqu’un axe médian franchit une limite administrative telle que la municipalité, le comté ou la région), la représentation des intersections à plusieurs voies, les routes multiniveaux et les géométries empilées.

Approche progressive

Tout comme les limites de services, l’ensemble de données sur les axes médians des routes peut également se construire selon une approche progressive. Si les phases de création, de modification et de préparation au 9-1-1PG restent les mêmes, certaines étapes diffèrent.

À la première phase de création, si des données sur les axes médians des routes provinciales ou fédérales existent déjà, elles peuvent servir de référence pour construire votre ensemble de données local.

Au cours de la deuxième phase (modification et affinement), il est possible d’utiliser les ensembles de données d’adresses existants ou le RAMP à des fins de comparaison pour garantir l’exhaustivité et l’exactitude de votre ensemble de données.

Durant la phase finale de préparation au 9-1-1PG, vous pouvez assigner les attributs finaux nécessaires à l’acheminement des appels d’urgence. Il peut s’agir de nouveaux champs Validation Left (validation gauche) et Validation Right (validation droite), un concept qui n’existe pas dans le système E-911 actuel. Ces champs indiqueront à la FVE d’ignorer les enregistrements codés N dans la validation de l’emplacement.

Quel que soit l’état d’avancement d’un responsable de données dans sa transition vers le service 9-1-1PG, le document sur l’intendance des données SIG est très intéressant à lire. Il ne faut pas sous-estimer le temps nécessaire afin de s’assurer que vos données sont prêtes pour le service 9-1-1PG. En outre, certaines modifications de données peuvent prendre plus de temps que d’autres, en particulier si vous devez vous appuyer sur les administrations voisines. Le Canada prévoit lancer la mise en œuvre du routage spatial des appels en 2025, lequel serait pleinement opérationnel en 2027. Néanmoins, il n’est jamais trop tôt pour commencer à préparer vos données 9-1-1PG et vos processus de maintenance. Même sans échéancier à respecter, il est toujours préférable de disposer de données SIG actuelles, complètes et précises. Apporter ces changements contribuera à assurer un acheminement plus efficace des appels d’urgence par votre fournisseur de réseau du service 9-1-1 et une intervention mieux ciblée de la part des répartiteurs du CASP.

Si vous avez besoin d’aide, un certain nombre de ressources sont à votre disposition. Le NG9-1-1 GIS Validator est un service en ligne gratuit qui compare et évalue vos données par rapport au modèle de données SIG de la NENA pour le service 9-1-1PG. Comme la préparation des données 9-1-1PG est un processus itératif, vous pouvez recourir à ce service régulièrement, jusqu’à ce que vos données soient conformes au 9-1-1PG et prêtes pour le déploiement national du routage spatial des appels.

Vous avez d’autres questions, commentaires ou préoccupations? Nous sommes là pour aider votre organisation à bien se préparer pour la transition des données 9-1-1PG! Communiquez avec nous dès aujourd’hui et notre solide équipe 9-1-1PG sera ravie de vous guider vers le succès. Au plaisir!

Ce billet a été écrit en anglais par Robert Harris et peut être consulté ici.