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Andre Boutin-Maloney : Utiliser ArcGIS pour enseigner la vérité et la réconciliation

Andre Boutin-Maloney est un enseignant de l’école secondaire communautaire Bert Fox de Fort Qu’Appelle, en Saskatchewan. L’école est située sur le territoire du Traité no 4. Découvrez comment il utilise ArcGIS pour soutenir l’enseignement de la vérité et de la réconciliation dans son école.

Dans le cadre de mon travail à Esri Canada, j’ai le privilège de soutenir des éducateurs de partout au Canada qui réalisent des projets intéressants et pertinents sur le plan pédagogique grâce à ArcGIS Online. L’un de ces éducateurs est Andre Boutin-Maloney, de l’école secondaire communautaire Bert Fox de Fort Qu’Appelle, en Saskatchewan. Il utilise ArcGIS Online pour soutenir l’enseignement de la vérité et de la réconciliation en faisant appel à des relations et à des ressources locales.

Andre enseigne à cette école depuis 2007 et donne des cours de base et des cours facultatifs, allant des mathématiques et des sciences à l’entrepreneuriat pour jeunes autochtones, en passant par la robotique, selon l’année. En enseignant une variété de matières, Andre a l’avantage de côtoyer un plus grand nombre d’élèves au moment où ces derniers découvrent leur passion. Il estime que l’école devrait être axée sur l’exploration et la découverte du « métier » de chacun.

J’ai « rencontré » Andre en septembre 2019 lorsqu’il a demandé un compte ArcGIS Online. Son ami Madoka Otani, une ambassadrice des SIG de Regina, lui a suggéré d’essayer ArcGIS Online, un logiciel de système d’information géographique (SIG) offert à tous les enseignants du primaire et du secondaire au Canada et dans le monde entier. Nous lui avons proposé un abonnement à ArcGIS Online pour son école.

Andre en période de détente dans le JoyLab du Saskatchewan Science Centre.

Après quelques échanges de courriels, nous avons convenu de discuter par téléphone. Je voulais en savoir plus sur ce qu’Andre prévoyait de faire avec ArcGIS Online et comment nous pourrions le soutenir. J’ai été très heureuse d’apprendre qu’il allait utiliser le logiciel pour cartographier des lieux importants en rapport avec le Traité no 4, l’école étant située sur le territoire du traité.

Andre a expliqué que cette activité de cartographie était inspirée du projet « La promenade du Traité » de Sheena Koops, une ancienne professeure de son école. L’objectif du projet est de permettre aux élèves « de combiner des lieux physiques dans la communauté avec des possibilités d’apprendre et de réfléchir sur les responsabilités collectives envers le Traité. Chaque étape de la marche est l’occasion de remettre en question et de réévaluer les croyances et la compréhension actuelles du point de vue des autochtones et des non-autochtones. » Andre estime que le fait d’aborder des points de vue différents fait partie du travail de réconciliation.

J’ai suggéré qu’ils essaient ArcGIS StoryMaps. Il s’agit d’un excellent moyen de promouvoir les lieux historiques importants de Fort Qu’Appelle et de créer une visite numérique autoguidée du Traité no 4 pour les visiteurs et le grand public, comme Andre et ses élèves l’avaient envisagé.

Au début du projet, les élèves de la 10e à la 12e année sont devenus des chercheurs citoyens et ont recueilli des renseignements pour nourrir la carte récit. Afin d’inclure autant de détails que possible, ils ont examiné des documents historiques originaux, visité des musées et consulté des gardiens du savoir local et des membres de la communauté pour s’assurer que leur collecte de données était exhaustive. Selon Andre, leur salle de classe ressemblait à un croisement entre une salle de rédaction et une scène d’enquête policière, avec des photos, des textes, des flèches, des lignes et des notes griffonnés et épinglés sur la carte murale et partout dans la classe.

En quelques semaines, ils ont achevé leur première ébauche de Trouver un terrain d’entente, une carte récit qui met en évidence « l’objectif de promouvoir une histoire commune et de travailler ensemble en quête de vérité et de réconciliation, en réfléchissant au Traité et à notre rôle au sein de celui-ci. »

« En plongeant dans l’histoire et le contexte qui entourent chaque point, nous avons souvent dû nous arrêter pour revoir notre compréhension et réfléchir à la manière de la transmettre à quelqu’un dans le cadre d’une visite autoguidée » – Andre explique le processus que ses élèves et lui ont adopté en travaillant sur la carte récit Trouver un terrain d’entente.

Avantages et perspectives pour les élèves

Ce projet de carte récit a permis aux élèves, dont beaucoup sont touchés directement par le Traité no 4, d’en apprendre davantage sur ce dernier et de mieux comprendre leur communauté. Il a également initié les élèves aux SIG et à la manière d’utiliser les cartes pour relier la raison d’être d’un territoire à une histoire.

Colten, un élève de 11e année de la classe d’Andre, nous a fait part de son expérience.

« Même si je vis à Fort Qu’Appelle depuis longtemps, j’ai beaucoup appris sur la région et l’histoire du Traité en participant à ce projet. Réaliser une carte avec ArcGIS Online a été toute une aventure! Cela m’a permis de voir ma ville d’un nouvel œil. »

« Trouver un terrain d’entente » utilise la technologie SIG pour relier les enseignements essentiels du Traité à l’histoire locale et à des lieux concrets. Cette carte récit part du principe que tous les territoires sont liés aux Premières nations et qu’il y a toujours des possibilités d’y retrouver l’esprit et l’intention du Traité. L’exploration d’une histoire commune et des ententes et des mésententes entre les autochtones et les non-autochtones est une composante intégrale de la vérité et de la réconciliation. » – Andre

Autre projet avec ArcGIS Online

Andre est un enseignant passionné qui aime essayer de nouvelles choses. Cette année, il a fait appel à la collaboration de sa collègue Elizabeth Ingram pour donner avec elle un cours s’adressant à un groupe d’élèves de 11e et 12e années, qui combinait l’apprentissage en plein air et la photographie. Leur objectif était de concevoir des activités qui donneraient à leurs élèves l’occasion d’apprendre en explorant le monde qui les entoure. Tout a commencé par une aventure en plein air avec des élèves qui faisaient du canoë sur les ruisseaux et les lacs des alentours. De retour en classe, les élèves ont utilisé ArcGIS Online pour explorer la topographie et les caractéristiques du paysage avant de se lancer dans de futures aventures pour tracer des itinéraires d’urgence dans leur région.

Pour donner cette formation interdisciplinaire, Andre et Elizabeth se sont servi à la fois d’ArcGIS Online et des ressources d’Esri Canada pour le primaire et le secondaire. Ils se sont particulièrement intéressés aux cartes qui portaient sur la situation des autochtones et qui liaient les données historiques à des lieux physiques comme les pensionnats.

 « Il est indéniable que la technologie SIG est un outil utile pour relier le territoire à l’apprentissage. Il est déjà question de l’utiliser pour cartographier différentes plantes indigènes et formations géologiques dans le cadre de nos initiatives d’apprentissage en plein air, ainsi que pour créer des promenades-visites semblables pour différents groupes d’âge et sur différents sujets. » – Andre
Canoë dans la vallée de la rivière Qu’Appelle – Elizabeth Ingram (en bas à droite),
Andre (en haut à droite), avec des élèves de 11e et 12e année en apprentissage en plein air.

Inspirer les autres avec la carte récit Trouver un terrain d’entente

La carte récit Trouver un terrain d’entente a également été utilisée comme ressource pédagogique en dehors de la classe d’Andre. Sheena Koops, aujourd’hui professeure à la faculté de l’éducation de l’Université de Regina, l’utilise dans le cadre du cours ECCU 400 – Les traités dans la salle de classe. Ce cours fournit une base historique, un lien avec le curriculum de la Saskatchewan et une approche pratique de l’étude et de l’enseignement des traités entre les Premières nations et la Couronne dans ce qui est maintenant la Saskatchewan. 

Andre et Elizabeth ont récemment soumis une demande pour animer un atelier qui vise à décrire le travail qu’ils ont effectué sur le projet du Traité no 4 à la conférence Boucler la boucle de la Fédération des enseignants de la Saskatchewan en juin. Le travail cadre bien avec l’accent mis par l’événement sur des séances qui « traitent de manière authentique du travail de réconciliation dans la salle de classe, à l’école ou dans la communauté ». Grâce au projet Trouver un terrain d’entente, Andre a pu utiliser la technologie SIG pour relier des lieux précis de Fort Qu’Appelle à des enseignements essentiels du Traité – un document utilisé comme guide de référence pour comprendre les aspects fondamentaux du cours « Enseigner les traités en classe ».

Andre est très enthousiaste à l’idée que la carte récit ait trouvé un écho auprès des élèves et des enseignants. « Le fait que près de 500 enseignants débutants examinent la carte récit Trouver un terrain d’entente nous donne beaucoup d’espoir en l’avenir », explique-t-il. En essence, cette carte récit est un modèle, un exemple facilement reproductible des possibilités de la cartographie SIG et des moyens que nous pouvons utiliser pour aborder la réconciliation de manière proactive avec nos élèves.

Nous avons hâte d’entendre parler des prochains projets d’Andre. Nous espérons qu’il inspirera d’autres éducateurs à utiliser ArcGIS Online et ArcGIS StoryMaps comme outils d’enseignement et comme moyen de faire participer les élèves à leur apprentissage.

Aux éducateurs, faites-nous part de vos aventures avec les SIG. Vous pourriez tenir la vedette d’un prochain billet de blogue.

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Ce billet a été écrit en anglais par Angela Alexander et peut être consulté ici.