Skip to main content

Le droit relatif aux choses communes et les SIG sont en œuvre à la Ville de Lévis

Donner aux résidents un moyen de participer de façon proactive à l’entretien des biens communs de leur communauté peut contribuer grandement à prolonger la durée de vie de ces biens. La Ville de Lévis a utilisé la technologie d’ArcGIS pour mettre en place un outil collaboratif de signalement des nids-de-poule à l’intention de ses résidents.

Depuis l’Antiquité, les peuples construisent des biens destinés à un usage commun et les entretiennent collectivement. Selon les archives historiques, le « droit relatif aux choses communes » ou les « biens communs » constituaient une pratique visant l’entretien des biens publics comme les routes, les parcs, les plans d’eau, les tribunaux, les musées ou les monuments. Pour la population, le terme « biens communs » désignait les terres communes qui étaient à la disposition du public. Au fil de l’évolution des civilisations, la migration des personnes s’est accrue et le sentiment d’appartenance à l’égard des biens communs a diminué. Puis ont émergé les concepts de gouvernance et de taxation, selon lesquels le public paie des impôts et élit un gouvernement afin de gérer les biens communs.

Aujourd’hui, le droit relatif aux choses communes revient en force, car les économistes voient des avantages à laisser le public ou les utilisateurs participer de façon proactive à l’entretien des ressources partagées pour l’intérêt commun. Que ce soit pour augmenter la participation des citoyens ou améliorer la durabilité de l’environnement, encourager les résidents à contribuer à l’entretien des biens publics est une tendance croissante. En raison d’un plus grand déploiement sur Internet et d’autres modes de communication avancés, les résidents peuvent maintenant interagir avec les municipalités et superviser la gestion des biens de façon beaucoup plus efficace qu’auparavant.

L’infrastructure d’une ville est un bien essentiel, autant pour le gouvernement que pour les habitants. En entretenant correctement l’infrastructure, on s’assure qu’elle est profitable pour les résidents et avantageuse pour leur qualité de vie.

La Ville de Lévis, dans la région de la Chaudière-Appalaches au Québec, a lancé un système semblable au droit relatif aux choses communes pour améliorer la qualité de vie de ses résidents. La Ville, qui est aussi une municipalité régionale de comté (MRC), compte environ 145 000 habitants selon les statistiques de 2017.

En 2001, la Ville de Lévis a investi dans la technologie ArcGIS d’Esri Canada. Plus tard, en 2008, elle a fait l’acquisition de  l’application GOcité pour la gestion des données géospatiales.  À l’époque, GOcité était un partenariat de 10 villes du Québec et l’application comptait plus de 100 couches d’information spatiales, dont des données d’infrastructures et des données environnementales. Ces données spatiales sont diffusées auprès de centaines d’utilisateurs à l’aide de l’Intranet de la Ville. En plus d’accroître l’efficacité des employés, GOcité améliore les services offerts aux citoyens.  Aujourd’hui, son utilisation s’est répandue dans 25 villes et MRC.

 La Ville de Lévis a adhéré au programme de licence d’entreprise destiné aux petites municipalités (ELA) d’Esri Canada depuis 2011, ce qui lui permet d’accéder de façon abordable et illimitée aux ressources de la technologie de système d’information géographique (SIG). La municipalité entretient les infrastructures de son territoire, notamment un réseau routier de plus de 1000 kilomètres. Il y a quelques années, elle a remarqué qu’au cours de la période de dégel après un hiver glacial, ce réseau routier subissait l’assaut de nombreux nids-de-poule indésirables, et la réparation de ces derniers nécessitait un suivi rigoureux et une coordination soutenue des travaux.

Pour la Ville de Lévis, il était important de rendre le signalement de ces nids-de-poule rapide, automatisé et transparent. Après recherches et réflexions, elle a pris une décision : impliquer les résidents dans le processus de signalement des nids-de-poule. Étant donné que les citoyens sont continuellement en contact avec le réseau routier, ils sont les mieux placés pour informer rapidement la Ville.

En un rien de temps, la division de géomatique a donc lancé un outil de géolocalisation qui permet aux résidents de signaler un nid-de-poule en moins de 15 secondes, tout simplement en pointant son emplacement sur une carte dynamique. La Ville de Lévis a utilisé le modèle d’application Formulaire géographique sur ArcGIS Online pour créer l’application et interagir avec le public. 

Le personnel et les résidents de Lévis utilisent une application de bureau commode pour signaler les nids-de-poule et faire le suivi des problèmes que ceux-ci causent dans la ville.

Aujourd’hui, les employés des travaux publics de la Ville peuvent voir en temps réel les renseignements sur les réparations des nids-de-poule. Les équipes sur le terrain peuvent également planifier et ajuster les horaires en fonction des nouvelles demandes affichées en ligne. Elles peuvent ainsi effectuer plus de réparations en moins de temps, étant donné que toutes les informations dont elles ont besoin sont disponibles en format visuel sur le web et sont accessibles à partir de n’importe quel appareil. Les données peuvent être interrogées rapidement, ce qui réduit le temps passé à rechercher manuellement les enregistrements.

Depuis le lancement de l’application de bureau au début de 2017, plus de 25 000 nids-de-poule ont été réparés, dont 2 100 en 48 heures. Rien qu’en 2017, 1 867 nids-de-poule ont été signalés par les habitants de la ville. Grâce à un simple outil de collaboration, la Ville a renforcé le sentiment d’appartenance des résidents à l’égard de la voirie publique.

Cela nous ramène au droit relatif aux choses communes. Donner aux résidents un moyen de participer de façon proactive à l’entretien des biens communs de leur communauté peut contribuer grandement à prolonger la durée de vie de ces biens. Avec ArcGIS, la Ville a rehaussé le niveau d’efficacité et de transparence de son processus municipal.

Lorsqu’interrogé sur les nouveaux projets, Martin Labrecque, analyste SIG à la division géomatique de la Ville de Lévis, répond : « Nous avons changé l’esthétique du formulaire web cet hiver. Il est maintenant sur notre serveur web interne, ce qui nous permet de modifier le code et de personnaliser l’apparence et la convivialité de notre application. »

« De nouvelles cartes web apparaîtront éventuellement sur le site web de la Ville, en plus des améliorations que nous prévoyons créer avec Web AppBuilder. Nous utilisons également plus de tablettes pour accroître la mobilité sur le terrain », poursuit M. Labrecque et d’ajouter : « Collector for ArcGIS nous permet de rendre les renseignements sur les infrastructures publiques plus fiables et d’améliorer l’efficacité de nos équipes sur le terrain. » Pendant que le personnel de la Ville de Lévis et les citoyens profitent du nouvel outil de géolocalisation pour signaler les nids-de-poule, la division de géomatique explore déjà avec ArcGIS de nouvelles possibilités d’initiatives de gestion des biens municipaux.

Cet article a d’abord été publié dans le numéro du printemps 2018 d’ArcNorth News.