Projets SIG : série « Considérations sur le triage » : partie 4

March 5, 2025

Suite de cette série en six parties sur un cadre à six piliers pour aider à naviguer et à hiérarchiser les projets SIG. La partie 4 traite de la compréhension de la technologie. À la fin de la série, vous disposerez d’un guide pratique pour vous aider à trier les projets, ce qui rendra le processus plus fluide et plus facile à gérer. Si vous restez à l’écoute jusqu’à la fin, j’inclurai également pour vous un aide-mémoire.

Comme indiqué dans les parties 1, 2 et 3, il est important de noter que ce cadre se fonde sur mes expériences en tant que conseiller et spécialiste en solutions technologiques. Il s’appuie sur une expérience personnelle sur les projets et l’évaluation des risques connexes et peut ne pas correspondre totalement à la position de votre organisation en matière de technologie, de formation et de capacité, de flux de travaux ou de sécurité et de protection de la vie privée.

Les six piliers du triage de projets SIG

Illustration du cadre de triage comprenant six piliers

Le cadre de triage comprend six piliers

Pour revenir à mes billets précédents, ce cadre prend en compte six piliers pour le triage des demandes de projets SIG :

Rendement de l’investissement : Le projet a-t-il un rendement de l’investissement tangible?
Risque : Quels sont les risques associés au projet?
Intervenants : Quelles sont les capacités requises pour le projet et son maintien tout au long de son cycle de vie typique?
Technologie : Quels sont les éléments de technologie ou d’équipement nécessaires à la réussite du projet?
Données : Les données impliquées dans le projet sont-elles exactes, sécurisées, accessibles et opportunes?
Application et projet : Quels sont les livrables, les résultats et les mesures de réussite du projet?

Ce billet de blogue traite de la compréhension de la technologie pour une mise en œuvre réussie du projet.

Compréhension de la technologie

Illustration de la technologie

Compréhension de la technologie

Comprendre son utilité

Illustration du graphique de cinq propositions de piliers pour une municipalité

Cinq piliers proposés pour une municipalité

Un projet SIG doit présenter une proposition de valeur commerciale claire. Quelle valeur ce projet apportera-t-il à mon organisation? Supposons que nous soyons une administration municipale; j’ai suggéré cinq piliers pour lesquels un projet apporterait une valeur commerciale. Conseil d’expert : examinez les valeurs fondamentales et l’énoncé de mission de votre organisation et construisez vos piliers à partir de là.

Notre capacité à gérer du contenu officiel serait améliorée par la mise à niveau d’une solution ArcGIS Enterprise consistant à incorporer une géodatabase moderne de niveau entreprise qui sera accessible par l’intermédiaire de services web et s’intégrera à d’autres systèmes d’affaires essentiels. Imaginez que ce déploiement d’ArcGIS Enterprise participe également à une collaboration distribuée avec le déploiement d’ArcGIS Enterprise d’un autre service, ce qui permet au contenu officiel de circuler de manière transparente entre les propriétaires et les gestionnaires de données.

En nous appuyant sur ce contenu officiel, nous pouvons résumer, analyser, visualiser et rendre compte de l’état de la ville à l’aide d’applications de veille stratégique comme ArcGIS Insights ou ArcGIS for PowerBI. Avec un SIG d’entreprise intégré à notre système de permis et de licences ou à un puissant logiciel de gestion des actifs, nous pouvons obtenir encore plus d’informations.

Un autre pilier essentiel est la prise en compte de la localisation. Dans le contexte d’une administration municipale, un projet SIG qui, par exemple, met en œuvre un système de gestion des infrastructures tenant compte de la localisation, tel que Cityworks, permettrait d’optimiser la gestion des ressources, d’améliorer l’entretien et les opérations et de prendre des décisions fondées sur des données. Si l’une des valeurs de la ville est de promouvoir l’équité et l’égalité d’accès à ses services, le fait qu’une application visualise les zones des quartiers mal desservis peut contribuer à stimuler les initiatives et les nouvelles politiques.

Peut-être que les dirigeants et les décideurs n’ont pas facilement accès à des informations opportunes qu’ils peuvent utiliser lors des réunions du conseil et des comités. Plutôt que de faire appel aux ressources SIG de manière ponctuelle, la mise à disposition d’outils en libre-service tels que des cartes web, des applications et des tableaux de bord permet aux cadres de visualiser les informations rapidement et d’un seul coup d’œil. ArcGIS Dashboards est spécialement conçu pour afficher des statistiques sommaires, des indicateurs de rendement clés et même pour visualiser des statistiques comparatives.

Les municipalités sont au service de leurs habitants et doivent parfois prendre des décisions difficiles pour le bien de la communauté. Les activités d’engagement communautaire ou public sont l’occasion pour le personnel de présenter le problème et les solutions potentielles, et pour toutes les parties prenantes de faire part de leurs commentaires. Un projet SIG potentiel dans ce domaine serait la mise en œuvre d’outils de visualisation tels que ArcGIS StoryMaps, la visualisation 3D, les applications spécialisées, etc. Ces outils offrent aux parties prenantes une expérience interactive qui leur permet d’explorer des scénarios et de réfléchir aux questions et aux hypothèses qu’elles se posaient avant ces événements. Pour les parties prenantes qui ne sont pas en mesure d’assister à des événements en personne, les organisations pourraient déployer des plateformes virtuelles d’engagement du public telles que ArcGIS Hub, lesquelles permettent aux citoyens de faire entendre leur voix dans un environnement privé et sécurisé.

Bien que nous ayons utilisé un exemple de ville pour le contexte, l’identification des piliers pour lesquels la technologie peut être utile dans n’importe quel contexte améliorera considérablement la proposition de valeur commerciale et, par conséquent, l’adhésion des dirigeants.

Comprendre l’intégration

Lors du triage des projets, il est essentiel de comprendre les intégrations potentielles impliquées. Les projets sans intégration, tels que la configuration d’un tableau de bord ArcGIS, présentent généralement un risque plus faible. Toutefois, si des recherches supplémentaires révèlent qu’une couche requise pour le tableau de bord doit être intégrée par le biais d’une API, le risque du projet augmente légèrement. Cela dépend de la qualité de la documentation de l’API et de la disponibilité d’outils d’extraction, de transformation et de chargement (ETC) en temps réel.

L’intégration au niveau de la base de données présente un risque plus élevé, car elle nécessite l’expertise d’un ingénieur de base de données pour écrire du code SQL et créer des déclencheurs et d’autres fonctions qui assureront la réussite de l’intégration. Cela augmente les coûts, les délais et les besoins en ressources du projet.

Je classe ensuite les risques élevés en deux catégories : les « inconnues connues » et les « inconnues inconnues ». Les inconnues connues sont des risques d’intégration lorsque nous savons qu’une intégration est nécessaire, mais que nous ne comprenons pas encore la solution. Les inconnues inconnues sont des projets qui comportent des points d’intégration potentiels dont nous n’avons pas connaissance. Ces facteurs influencent considérablement la manière dont nous trions un projet.

Comprendre les attentes en matière de niveau de service

Lors du triage et de l’évaluation d’un projet, il est essentiel de prendre en compte les attentes des parties prenantes en matière de niveau de service. La criticité de la réalisation du projet influencera considérablement ces attentes.

Non critique (faible risque) : si un certain temps d’arrêt est acceptable, le projet est considéré comme non critique. Ce scénario implique généralement un risque moindre et des exigences moins strictes en matière de niveau de service.
Critique (risque moyen) : si l’on préfère un temps d’arrêt minimal, le projet est considéré comme critique. Cela nécessite un niveau plus élevé de performance du service et implique un risque moyen, car les parties prenantes s’attendent à ce que le système soit disponible la plupart du temps.
Critique à la mission (risque élevé) : si aucun temps d’arrêt n’est prévu, le projet est critique à la mission. Ce scénario comporte un risque élevé, car il exige le plus haut niveau de performance des services. Tout temps d’arrêt peut avoir des conséquences importantes pour l’entreprise.

Comprendre ces attentes nous permet de mieux évaluer les risques du projet et d’affecter les ressources en conséquence.

Comprendre la pile d’Esri

Lors de l’évaluation de la composante technologique d’un projet potentiel, il est essentiel de prendre en compte les logiciels Esri requis. Voici une ventilation des niveaux de risque associés à différents scénarios :

Utiliser ce que l’on a (faible risque) : projets utilisant des logiciels et des licences d’Esri déjà disponibles dans le système par le biais d’un contrat d’achat ou d’une entente d’entreprise. Ces projets sont considérés comme peu risqués, car les logiciels sont déjà mis en œuvre et connus de l’équipe.
Nécessité d’inclure d’autres logiciels qui n’ont pas encore été mis en œuvre, mais qui figurent dans notre entente d’entreprise (risque moyen) : projets nécessitant des logiciels Esri qui n’ont pas encore été mis en œuvre, mais qui sont inclus dans une entente d’entreprise. Ces projets présentent un risque moyen, car ils nécessitent un certain niveau de formation et de familiarité pour être déployés avec succès.
Nécessité d’un nouveau logiciel (risque élevé) : projets impliquant un logiciel entièrement nouveau, qu’il vienne d’Esri ou autre. Ces projets présentent le plus grand risque pesant sur la réussite en raison de la courbe d’apprentissage plus prononcée et des intégrations possiblement plus complexes.

La compréhension de ces niveaux de risque peut vous aider à prendre des décisions éclairées et à garantir le succès du déploiement des logiciels d’Esri dans vos projets.

Comprendre l’environnement

C’est l’un des exemples où la politique informatique de votre organisation pourrait ne pas correspondre à mon point de vue. C’est pourquoi, sur les deux côtés de l’échelle de Likert ci-dessus, j’ai indiqué SaaS comme étant à la fois vert et rouge, ainsi que sur le côté On-premises (sur place). Une organisation peut estimer qu’une application hébergée et gérée dans le nuage présente un risque élevé, tandis qu’une autre peut estimer que cela réduit le risque. Là encore, nous envisageons la question sous l’angle de la technologie.

Un projet de mise en œuvre d’un système de gestion des actifs qui sera entièrement géré dans le nuage, par exemple, réduit le risque technologique pour certaines organisations, car il est plus rentable et réduit les besoins en spécialistes informatiques pour les mises à niveau, l’entretien et le dépannage. Les applications impliquant une infrastructure-service (IaaS) (par exemple, lorsqu’un SIG d’entreprise entier est déployé dans le nuage comme Azure ou AWS et géré en interne) nécessitent des ressources importantes pour l’entretien, la mise à niveau et le dépannage. Toutefois, si la politique informatique de l’organisation consiste à migrer les applications commerciales dans un environnement infonuagique privé, le risque est réduit, car les ressources correspondantes sont déjà disponibles.

Les projets qui impliquent la mise en œuvre de systèmes dans un environnement hybride ou partiellement infonuagique peuvent présenter un risque plus élevé en raison de plusieurs facteurs critiques. Tout d’abord, il est nécessaire de disposer d’un réseau interconnecté robuste, qui doit intégrer de manière harmonieuse divers composants et services. Cette intégration nécessite souvent des fédérations d’identité pour garantir une gestion sûre et efficace des accès sur différentes plateformes et dans différents environnements. En outre, ces projets doivent donner la priorité à la sécurité des données, tant au repos qu’en transit. Cela implique la mise en œuvre de protocoles de cryptage solides, des audits de sécurité réguliers et le respect des réglementations en vigueur en matière de protection des données. La complexité de la gestion de ces aspects peut accroître le risque global, d’où la nécessité pour les organisations de disposer d’une stratégie globale et d’un personnel qualifié pour atténuer les vulnérabilités potentielles.

Je considérerais un projet qui met en œuvre des systèmes et des applications sur place comme présentant le risque le plus élevé en raison de la nature de l’hébergement du matériel physique et de la charge de travail à forte intensité de ressources qu’il représente, laquelle comprend l’évaluation du plan de continuité des activités, de la reprise après sinistre, de la haute disponibilité et, d’une manière générale, des mesures de sécurité et de confidentialité liées à ce projet.

Un facteur essentiel à prendre en compte est le niveau d’effort nécessaire pour promouvoir votre projet dans chaque environnement : développement, test, préparation et production.

Comprendre la diffusion du projet

La mise en œuvre d’un projet accessible à partir d’un environnement connecté est relativement simple. Cependant, une plus grande attention est requise lorsque le projet doit être axé sur la mobilité. Il peut s’agir d’une application web qui intègre des conceptions adaptatives de l’expérience utilisateur, en passant des appareils mobiles aux postes de travail. L’on peut également parler d’un projet qui fournit des applications natives à l’aide d’une trousse SDK (applications téléchargeables à partir de divers magasins d’applications de systèmes d’exploitation).

Lorsque les utilisateurs ont besoin qu’une application fonctionne dans un environnement déconnecté ou hors ligne, le niveau d’effort et la complexité du projet augmentent considérablement. La compréhension de cette exigence technique dès le début du processus de proposition permettra d’orienter les discussions sur le stockage des données hors ligne, la synchronisation des données, la sécurité et les autorisations, l’expérience de l’utilisateur et les tests d’acceptation. Envisagez des configurations prêtes à l’emploi de solutions ArcGIS, comme les fonctionnalités hors ligne d’ArcGIS Pro, ou ArcGIS Enterprise dans un environnement déconnecté, ou encore les applications mobiles conçues d’emblée pour fonctionner hors connexion.

Un projet exige une planification rigoureuse quand il nécessite une transition harmonieuse au gré de l’exécutant entre des environnements connectés et déconnectés sur des appareils mobiles. Cela implique un grand nombre des mêmes considérations qu’un environnement « déconnecté uniquement », avec un accent supplémentaire sur la compréhension de la façon dont la transition transparente se produira et l’exploration des options d’optimisation des performances. Bien que les configurations prêtes à l’emploi des solutions ArcGIS soient idéales, les outils de développement d’Esri peuvent fournir des capacités supplémentaires.

Dans ce billet, nous avons examiné les principales considérations technologiques à prendre en compte lors de l’évaluation d’une proposition de projet. Il est essentiel de comprendre comment la technologie soutiendra la mission de l’organisation. Nous avons également examiné l’effort requis pour intégrer diverses technologies, y compris les logiciels et les licences d’Esri, ce qui nous aide à évaluer les attentes en matière de niveau de service, d’environnement d’exploitation et d’accès des utilisateurs aux livrables. Une fois ces aspects technologiques bien compris, nous pouvons approfondir les exigences en matière de données qui guideront nos décisions technologiques. Restez à l’écoute de notre prochain billet de blogue, dans lequel nous aborderons en détail les considérations relatives aux données.

Ce billet a été écrit en anglais par Nathan Enge et peut être consulté ici.