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Qu’en est-il des données ouvertes?

Il y a quelques années s’ouvrait une nouvelle ère d’ouverture gouvernementale. En effet, bien des paliers d’administration au Canada et à l’international participaient avec enthousiasme au mouvement promulguant les données gouvernementales ouvertes. Récemment, la communauté des données ouvertes s’est faite plus silencieuse qu’à l’habitude. Doit-on s’inquiéter de ces signes d’essoufflement, ou s’agit-il d’une simple halte avant que la machine ne se remette à tourner de plus belle?

On a donné le nom de « données ouvertes » au concept voulant que certaines données doivent être accessibles à tout un chacun qui souhaiterait les utiliser, les réutiliser et les republier comme bon lui semble, sans être soumis aux restrictions des droits d’auteur, des brevets ou de tout autre mécanisme de contrôle. Bien que ce terme soit en usage depuis un certain temps, il a fait l’objet d’une attention particulière au cours des dernières années, notamment grâce à la ratification de la Charte du Groupe des Huit (G8) sur les données ouvertes en 2013. Cette charte encourage les gouvernements de partout dans le monde à rendre leurs données ouvertes, et ce, par défaut. De nombreux gouvernements se sont déjà dotés de politiques en matière de données ouvertes. Néanmoins, la Charte du G8 les incite à enrichir leur programme existant, en plus d’encourager d’autres administrations à lancer le leur.

En nommant Tony Clement, ministre fédéral et président du Conseil du Trésor, comme champion et porte-parole des données ouvertes au Canada, notre pays a été parmi les premiers à adopter les données ouvertes et la Charte sur les données ouvertes. Le ministre Clement a créé le comité consultatif sur le gouvernement ouvert, dans le cadre duquel il a ensuite invité le président d’Esri Canada, Alex Miller, à prodiguer des conseils et des recommandations sur les activités du Gouvernement ouvert. (Prenez note que le mouvement s’appelle dorénavant Gouvernement ouvert, ce qui lui confère un mandat qui ne se limite pas à la simple gestion des données.)

Les gouvernements de l’ensemble du Canada ont répondu rapidement à l’initiative des données ouvertes. À cet effet, de nombreuses organisations des paliers fédéral, provincial et municipal ont transféré des renseignements auparavant inaccessibles sur des sites Web de données ouvertes. Ces données renferment des renseignements gouvernementaux de nature générale, certaines d’entre elles consistant en données géospatiales très utiles. Par exemple, Ressources naturelles Canada a rendu accessibles toutes les données de ses cartes topographiques nationales aux termes de la licence fédérale du gouvernement ouvert. Statistique Canada a rapidement emboîté le pas en mettant à la disposition de tous de nombreux fichiers de données statistiques, tableaux et cartes.

Au palier provincial, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, l’Ontario et la Colombie-Britannique ont rendu accessibles, en partie ou en totalité, leurs données spatiales aux termes d’une licence de données ouvertes. Des municipalités telles que Toronto, Vancouver, la municipalité régionale d’Halifax et Ottawa ont suivi leur exemple.

Quel est le problème, alors? Un grand nombre de données spatiales ouvertes sont à la disposition de personnes et d’organisations qui en font bon usage. Esri Canada, par exemple, tire parti d’un bon nombre de ces données pour construire les fonds de sa carte communautaire. Les gouvernements encouragent la réutilisation de leurs données par quiconque est prêt à investir le temps et les efforts nécessaires. À cet effet, ils ont notamment recours aux « hackatons », aux conférences et aux sites Web afin de promouvoir le gouvernement ouvert et les données ouvertes.

Figure 1: Carte communautaire du Canada

Le mouvement des données ouvertes n’a pas dit son dernier mot. En effet, les communautés nationale et internationale des données ouvertes convergeront à Ottawa en mai 2015 à l’occasion de deux conférences d’envergure qui auront lieu la même semaine. Le Sommet canadien sur les données ouvertes est un événement annuel où l’on examine sous une perspective nationale les enjeux les plus urgents auxquels fait face la communauté des données ouvertes. La Conférence internationale sur les données ouvertes, qui en est à sa troisième édition, aspire quant à elle à renforcer la coordination et à élargir le dialogue entre les initiatives de données ouvertes des multiples paliers gouvernementaux, régions et secteurs, et ce, dans divers domaines. Cette conférence internationale vise à s’assurer que tous les citoyens bénéficient des données ouvertes et à faire croître la communauté de façon stratégique et collaborative.

Il ne fait aucun doute que la communauté des données ouvertes est active. Cependant, est-elle en expansion? Ces activités et ces conférences ne servent-elles qu’à prêcher les convertis? Bien qu’il y ait de plus en plus d’ensembles de données ouvertes, le nombre d’administrations canadiennes qui soutiennent le mouvement et fournissent des données ouvertes ne semble pas croître aussi vite qu’auparavant.

Que pouvez-vous faire pour y remédier? Tout d’abord, si votre administration n’est pas encore sensible aux données ouvertes, encouragez votre organisation à se joindre au mouvement. Si elle en fait déjà partie... félicitations! Mais attendez – ce n’est pas tout. Vous devez entrer en contact avec une administration voisine ou un gouvernement que vous connaissez bien, puis présenter la notion de données ouvertes à leurs membres. Encouragez-les à s’informer à ce sujet et à prendre part à la communauté des données gouvernementales ouvertes. Si vous parvenez à les convaincre de se joindre à nous, vous contribuerez au mouvement des données ouvertes d’un océan à l’autre et partout autour du globe.