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L’importance de disposer d’adresses détaillées en cas d’interventions d’urgence

Lors d’une situation d’urgence, chaque seconde compte. C’est pourquoi il est essentiel d’améliorer les délais d’intervention en cas d’urgence grâce à des données cartographiques exhaustives et à jour. Les lacunes actuelles dans la cartographie, en particulier en ce qui concerne les routes privées et les propriétés complexes, peuvent retarder considérablement l’arrivée des premiers répondants sur les lieux d’une urgence. En relevant ces défis et en explorant des solutions réalistes, nous visons à améliorer la précision de la cartographie, ce qui permettra ultimement d’accroître la rapidité et l’efficacité des services d’urgence.

 Carte stylisée monochrome avec un tracé de rues et de pâtés de maisons. Dans le coin supérieur droit, une épingle rouge indique le lieu d’une urgence signalée. Dans la partie inférieure gauche de la carte, une étoile noire indique le lieu réel de l’urgence, à une distance importante de l’épingle rouge.

Figure 1. Exemple de carte montrant l’écart entre l’endroit où un drapeau est placé et celui où se trouve réellement l’urgence.

Les services de police ont répondu à un appel pour un incident hautement prioritaire. Leur système de répartition assistée par ordinateur a placé un drapeau sur la carte à l’adresse de l’incident afin d’indiquer où les policiers devaient se rendre. Ces derniers se sont précipités vers le lieu indiqué par le drapeau. Mais à leur arrivée, ils n’ont constaté aucune situation d’urgence. « Répartition, pouvez-vous confirmer l’adresse? Il n’y a rien ici; nous n’avons toujours pas trouvé ce que nous cherchons. » L’adresse était bonne; le problème était l’emplacement du drapeau. Dans ce cas-ci, le drapeau (indicateur rouge à droite de l’image) a été placé à l’entrée de la grande parcelle de terrain comportant des routes privées et plusieurs unités, y compris celle où la situation d’urgence s’est produite. Comme les routes privées et les numéros d’unités ne faisaient pas partie des données cartographiques, les policiers ne disposaient pas des détails nécessaires pour se rendre sur les lieux de l’incident (indicateur noir en forme d’étoile). Il a fallu plusieurs minutes aux policiers pour déterminer où se trouvait exactement l’unité en question, sans compter que certaines routes étaient reliées entre elles, tandis que d’autres menaient à des culs-de-sac, et que la numérotation n’était pas cohérente. Le temps nécessaire pour trouver l’endroit exact d’une situation d’urgence peut en changer complètement l’issue.

Cet incident illustre un défi courant qu’il est essentiel d’aborder : la nécessité de disposer de données cartographiques précises et complètes pour garantir une intervention rapide en cas d’urgence.

Le défi d’une cartographie inadéquate

En cas d’urgence, chaque seconde compte. L’arrivée rapide des secours peut faire la différence entre la vie et la mort. Alors, comment faire pour que les premiers répondants arrivent rapidement sur les lieux d’une urgence? En veillant à ce qu’ils aient accès à des données cartographiques exhaustives et à jour. Il s’agit notamment de procéder à l’adressage de l’ensemble des routes et autres éléments des grandes parcelles de terrain telles que les campus scolaires ou commerciaux, les grands complexes de condominiums ou de maisons en rangée, les parcs de maisons mobiles et les centres commerciaux, pour n’en citer que quelques-uns. 

Imaginez que votre neveu Colin fréquente le collège local. Un soir, il traverse le campus avec ses amis. Il trébuche et tombe, se cognant la tête contre une grande sculpture rocheuse; il perd connaissance et saigne abondamment. Soudain, sa respiration devient irrégulière. Ses amis appellent le 9-1-1. L’une des premières informations qui leur est demandée est le lieu de l’urgence. Ils expliquent qu’ils se trouvent à environ 20 mètres de la bibliothèque du campus. On leur dit que de l’aide est en route, et on leur donne des instructions pour aider Colin. Chaque seconde leur semble atrocement longue alors qu’ils attendent l’arrivée des secours. Ils entendent les sirènes, mais personne n’arrive. Le répartiteur leur demande de confirmer leur position exacte. Les équipes sont proches, mais elles ont des difficultés à se situer sur les routes du campus. Observez les images ci-dessous. Celle de gauche correspond à ce que les premiers répondants voient sur leur carte. Celle de droite représente la réalité ou ce qu’affichent des solutions de cartographie commerciales. Il est facile de comprendre d’où proviennent les difficultés des équipes d’intervention d’urgence. La bibliothèque est située sur une route privée à l’intérieur du campus, mais les ambulanciers qui interviennent n’ont pas accès à cette information. Ils ne disposent que de détails sur l’accès principal au campus par la route locale de la municipalité. Une fois de plus, le drapeau de l’adresse du collège se trouve à l’entrée de la propriété plutôt qu’à l’endroit où l’urgence s’est produite.

Deux vues adjacentes d’une carte détaillée affichées en côte à côte. À gauche, un plan de rues en nuances de gris. Une étoile noire désigne le site réel d’une urgence sur la rue Ashland, à proximité de plusieurs bâtiments anonymes. À droite, un plan coloré du campus. Diverses installations sont mises en évidence et étiquetées, telles que la « bibliothèque Jennings » et la « résidence Mother Joseph ». Une épingle rouge sur l’« avenue Bloomfield » indique le lieu d’une urgence signalée, à une certaine distance du site réel désigné à gauche.

Figure 2. Placement des drapeaux et importance des étiquettes pour aider à déterminer l’endroit où se produit une urgence.

Souvent, lorsqu’ils doivent intervenir sur de grandes parcelles de terrain, les premiers répondants disposent de renseignements limités, car les étiquettes des routes privées et des bâtiments ne font pas partie des données municipales locales. S’ils peuvent avoir facilement accès à l’adresse municipale principale, les choses se corsent si le site comporte plusieurs structures et sous-adresses. Dans certains cas, il peut s’avérer difficile de choisir le bon itinéraire pour se rendre auprès d’un patient. Souvent, les intervenants se heurtent à des routes bloquées ou à des culs-de-sac, et ils doivent faire demi-tour et essayer un itinéraire différent. Il serait donc préférable que les données sur les routes et les adresses privées soient collectées et intégrées à l’ensemble de données municipales officielles. Cela aiderait les intervenants et leur permettrait d’arriver plus rapidement sur les lieux d’une urgence.

Implications et conséquences dans le monde réel

Parfois, des routes privées se voient attribuer des noms utilisés localement, alors qu’elles ne font pas partie de l’ensemble de données officielles. Prenons l’exemple d’un grand complexe dont la route principale est reliée à plusieurs culs-de-sac, chacun portant un nom différent. Cela peut faciliter la recherche d’une unité particulière, mais créer de la confusion si le nom local est utilisé dans l’adresse. Imaginons le 1700, rue Bear Hill Estates, unité 62. Si la route sur laquelle se trouve l’unité 62 s’est vu attribuer le nom de Muskrat par les résidents et que ceux-ci commencent à désigner leur adresse comme le 62, rue Muskrat, cela posera un problème s’ils essaient de donner cette adresse en cas d’urgence. En effet, il est probable que cette route située sur un terrain privé ne figure pas dans les données utilisées par le service d’urgence 9-1-1. En outre, si ces noms de routes locaux ne sont pas réglementés d’une manière ou d’une autre, des doublons pourraient être créés au sein d’une même communauté, ce qui accentuerait la confusion.

Large carte monochrome montrant une partie d’un quartier résidentiel avec des noms de rue tels que « Orchid Lane », « Deer Place », « Muskrat Lane » et « Bear Hills Road ». Des icônes de maisons sont disséminées un peu partout pour indiquer les habitations. Sur la « Bear Hills Road », deux indicateurs circulaires verts étiquetés « 21-1700 Bear Hills Road » et « 61-1700 Bear Hills Road » sont présents, avec une étoile rouge à proximité de l’extrémité droite de la carte, indiquant un lieu d’urgence sur la « Bear Hills Road ».

Figure 3. Lorsque des voies privées sont nommées par le propriétaire, mais ne sont pas incluses dans les données officielles, cela peut semer la confusion chez les intervenants et les retarder.

Solutions pour améliorer les interventions en cas d’urgence

Au niveau de la rue, l’adressage est souvent réglementé, et la signalisation doit être clairement visible et lisible. En outre, la numérotation des adresses suit des schémas prévisibles, typiquement ascendants ou descendants dans la même direction sur chaque route. Les panneaux situés sur une propriété privée ne sont pas soumis à la même rigueur que celle appliquée aux routes municipales environnantes. Mais qui a dit que ce devait être le cas? Parfois, les propriétaires choisissent d’installer des panneaux avec des caractères fantaisistes difficiles à lire et illisibles la nuit, car ils ne sont pas réfléchissants, avec des schémas de numérotation déroutants. Parfois, la numérotation suit le schéma de développement. Dans un tel cas, la numérotation ne se poursuit pas toujours de manière séquentielle et la recherche d’unités précises n’est pas intuitive. Si la numérotation n’est pas logique et qu’elle change soudainement, il est difficile de trouver une unité en particulier. Certains complexes comprennent des culs-de-sac et des routes de transit, ce qui peut compliquer considérablement les déplacements des premiers répondants sur les lieux en cas d’urgence. Selon le type d’urgence, les véhicules d’intervention doivent négocier des virages serrés, se heurtent à des culs-de-sac et ont de la difficulté à se situer en raison d’une numérotation imprévisible, autant d’éléments qui peuvent retarder l’arrivée des secours.

Les exemples de ce type sont plus fréquents qu’on ne le pense, et ce, sur diverses propriétés. Il est essentiel de recueillir des données sur ces voies de circulation et sous-adresses afin d’aider les ambulanciers, les pompiers et les policiers.  

Votre ville recueille-t-elle ce type d’informations? Celles-ci sont-elles communiquées aux intervenants? Avez-vous mis en place des politiques obligeant les propriétaires à fournir ces informations? Certains de ces propriétaires nomment-ils leurs voies de circulation internes? Existe-t-il des règles ou des lignes directrices pour les schémas de numérotation?

Il se peut qu’une autorité locale n’ait pas besoin de ces données en interne (p. ex., pour les impôts, le déneigement ou la collecte des ordures). Elles sont toutefois très importantes pour les premiers répondants. Toute information cartographique permettant d’assurer l’arrivée rapide des secours sur les lieux d’une urgence est non seulement appréciée, mais absolument nécessaire. Les intervenants ont besoin de données d’itinéraire à jour, précises et complètes afin de ne pas avoir à jouer aux devinettes comme Marco Polo. De telles situations se produisent réellement, comme lorsqu’une équipe active et désactive ses sirènes pour permettre à l’appelant de déterminer si le son se rapproche ou s’éloigne de lui. Une situation d’urgence n’est pas un bon moment pour jouer avec la localisation.

Action communautaire : les prochaines étapes

Plusieurs choses peuvent être faites dès aujourd’hui :

  • Dressez la liste des régions ou zones qui ne figurent pas dans vos données. Parmi celles courantes à prendre en considération, citons :
  • les campus scolaires;
  • les parcs commerciaux;
  • les propriétés en copropriété (p. ex., les condominiums et les maisons en rangée);
  • les parcs pour caravanes;
  • les zones commerciales.
  • Discutez avec les intervenants pour bien cerner les régions ou zones susceptibles de leur poser problème aujourd’hui.
  • Établissez un plan pour déterminer ce à quoi vous voulez vous attaquer en premier. Les parcs pour caravanes et les condominiums constituent un bon point de départ, car de nombreux citoyens vivent dans des unités ayant chacune leur propre entrée.
  • Envisagez d’élaborer une politique concernant les routes et les adresses privées. Si vous leur donnez des conseils, les propriétaires seront mieux outillés pour adopter des schémas de numérotation faciles à comprendre par les intervenants.

Les routes et les adresses privées ne sont peut-être pas une nécessité pour votre organisation. Mais si une tragédie se produit et qu’elle aurait pu être évitée grâce à de meilleures données de localisation, ne voudriez-vous pas savoir que vous avez fait tout ce qui était en votre pouvoir pour donner aux citoyens les meilleures chances d’obtenir de l’aide rapidement? Et si c’était votre mère ou votre oncle qui appelait à l’aide?

Veuillez consulter la page Address Manager d'Esri Canada pour découvrir comment vous pouvez améliorer la précision et la gestion des adresses au sein de votre organisation.

Ce billet a été écrit en anglais par Sharon Koch et peut être consulté ici.