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La crise des opioïdes au Canada : une bataille que nous devons gagner

Il est probable que vous ou une personne que vous connaissez ayez été touché par la crise des opioïdes. En ce qui me concerne, cette personne fut l’amie de ma fille, qui a été victime d’une surdose et en est morte dans sa chambre, à quelques pas de ses parents endormis. Elle n’était pas toxicomane; c’était une belle jeune femme avec des rêves et un avenir prometteur.

Sa mort a brisé ma conception naïve selon laquelle, si je pouvais parler à mes enfants des dangers de la drogue, qu’ils étaient à la maison tous les soirs (plutôt que de vagabonder ou de vivre dans la rue), qu’ils allaient à l’école (même à contrecœur certains matins), qu’ils étaient entourés par des amis et une famille leur prodiguant de l’attention et de l’amour, ils seraient à l’abri de tels risques. Mais, et c’est là où le bât blesse, l’ami de ma fille avait tout cela.

En juin, l’Agence de la santé publique du Canada a annoncé que la crise des opioïdes avait causé le décès de 2 400 personnes au pays en 2016, et il semble que le bilan soit bien pire cette année. Nous ne pouvons pas simplement nous en remettre aux corps policiers pour endiguer cette crise. Nous devons tous nous sentir préoccupés par la situation et trouver comment la résoudre. Plus particulièrement les gouvernements, car ils jouent un rôle clé, les administrations locales et les provinces possédant en effet le pouvoir, les ressources et les connaissances nécessaires pour agir de manière efficace. Toutefois, a-t-on une idée claire de la complexité et de l’ampleur de cette crise?

Peut-être pas.

Nous devons mieux comprendre ce qui se passe. En ayant recours à une technologie de pointe et à des techniques novatrices de collecte et d’analyse des données, nous pouvons découvrir des tendances relatives à la consommation, aux crimes et à la mortalité, et partager ces renseignements avec des partenaires et des intervenants. De nombreux organismes gouvernementaux de divers paliers devront collaborer, notamment les premiers répondants (forces de l’ordre, services d’incendie et services médicaux d’urgence), mais aussi les régimes publics et privés de soins de santé (assureurs) et les services sociaux (famille, développement des jeunes, promotion sociale), les ministères de la Justice, les dirigeants des villes et les décideurs. Une fois que nous avons accès à des données géographiques pertinentes, sur la démographie, les tranches de revenu, l’état de santé, etc., nous pouvons développer une compréhension qui nous permet de trouver les solutions adéquates.

Dans de précédents billets, j’ai abordé le rôle de la géographie (et plus particulièrement des SIG) dans la gestion des urgences qui touchent les communautés, par exemple les incendies de forêt, les inondations ou les tempêtes. Grâce aux SIG, l’échange de données en temps réel avec le personnel de terrain et entre organisations partenaires permet non seulement d’acquérir une connaissance de la situation, mais aussi d’obtenir une représentation exacte de ce qui se passe dans les rues, représentation sur laquelle les organismes peuvent s’appuyer pour évaluer et déployer des ressources plus efficacement. Il en va de même pour les opioïdes, les SIG permettant aux administrations locales et aux autres intervenants de mieux comprendre la dynamique de la crise et de prendre des décisions éclairées afin de sauver un plus grand nombre de vies.

Sur ce, voici quelques excellentes ressources qui peuvent aider les administrations locales et les intervenants à s’attaquer à la crise des opioïdes :

  • GovLoop a collaboré avec Esri pour publier Using GIS To Tackle The Opioid Crisis ‒ une brochure qui s’appuie sur des entrevues avec des dirigeants d’États ou de municipalités ainsi que sur des conversations avec des leaders d’opinion de la communauté Esri pour exposer le point de vue du secteur sur l’utilisation des SIG dans la lutte contre la crise des opioïdes. Bien que son contenu soit centré sur les États-Unis, elle s’applique également en grande partie au Canada.
  • La page Tackle Opioid Epidemic regroupe un ensemble de cartes et d’applications que les organismes chargés de la santé et de la sécurité peuvent utiliser pour communiquer à propos de la gravité de l’épidémie, pour promouvoir des solutions de traitement et pour évaluer l’efficacité de leurs interventions.
  • Le groupe de travail sur les opioïdes est un groupe GeoNet privé conçu pour offrir à des personnes de tous horizons un espace où elles peuvent offrir de l’aide, discuter de leur méthode pour contrer l’épidémie des opioïdes et partager de nouvelles idées.
  • Le webinaire Les communautés intelligentes pour tous explique comment une approche collaborative de la résolution de problèmes peut aider les communautés à s’attaquer à des situations comme la crise des opioïdes.
  • Vidéos :

Le webinaire How Location Can Support Opioid Reduction Strategies montre comment une stratégie reposant sur l’emplacement peut vous aider à sensibiliser la communauté, à faire le suivi du déploiement de la naloxone, à faire des rapports sur les activités reliées à la drogue, à mesurer l’efficacité de l’abandon des drogues, à promouvoir des options de traitement et à suivre la réponse aux opioïdes.

Le webinaire Counter Drug – Managing the Opioid Epidemic explore la façon dont la crise des opioïdes touche toutes les communautés et toutes les couches démographiques (aux États-Unis). La crise des opioïdes représente un défi unique, mais la technologie SIG permet aux organismes gouvernementaux de répondre en temps réel aux questions « qui?», « où? », « quand? » et « comment? », et de sauver des vies.

Pour finir, peu importe où vous êtes et avec qui vous travaillez, et peu importe l’origine, la religion, la situation financière et le statut social des gens que votre organisation dessert, la crise des opioïdes est locale : elle vous touche de près. Cette situation peut sembler accablante, mais comme je l’ai mentionné plus haut, il faudra plus que la loi et l’ordre pour y remédier. Il faudra compter sur les efforts coordonnés de plusieurs organisations œuvrant à différents niveaux pour mieux comprendre l’ampleur de la tâche qui nous attend et parvenir à régler le problème.

Mettez les bons outils à la disposition des premiers répondants, afin qu’ils comptent sur des données précises. Rassemblez, analysez et partagez vos données, sensibilisez le grand public sur l’épidémie en cours dans votre région et faites connaître vos modes d’intervention. Avec les SIG, les gouvernements et les intervenants peuvent obtenir un portrait détaillé de la situation qui leur permet de s’attaquer plus efficacement à la crise des opioïdes dans leurs communautés. Au même titre que lors d’une catastrophe naturelle, l’accès à des données visuelles en temps réels est une arme dans cette lutte contre la drogue, et elle pourrait permettre de sauver un nombre incalculable de vies.

Ce billet a été écrit en anglais par David Hamilton et peut être consulté ici.