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La valeur des données géospatiales pour le gouvernement

L’écosystème technologique ArcGIS d’Esri change radicalement la signification de « l’approche géographique » pour le gouvernement en introduisant des données spatiales à son architecture de TI d’entreprise. Dans une série de billets de blogue, j’expliquerai ce que cela signifie pour le succès du gouvernement fédéral et des communautés qu’il sert.

La pensée géographique est probablement aussi ancienne que la pensée humaine. Dans sa forme la plus fondamentale, elle consiste à reconnaître que le monde ne peut pas être compris sans étudier la relation qui existe entre les personnes et les lieux.

C’est en suivant cette philosophie qu’Esri place l’approche géographique au rang de concept stratégique. En rassemblant les données de notre monde d’une manière qui intègre cette relation géospatiale, Esri aide ses clients à être informés et à prendre des décisions importantes pour les communautés.

Quelle est la proportion des données spatiales?

Comme l’explique Matthew Lewin, directeur des services-conseils en gestion d’Esri Canada, entre 60 % et 80 % de toutes les données détenues par les organisations gouvernementales ont une composante spatiale. Dans de nombreux cas, comme à Statistique Canada, à Postes Canada ou aux Forces armées canadiennes, les données spatiales sont au cœur de presque tous les services fournis aux Canadiens.

La taille des fonds de données dans le monde – et a fortiori celle des fonds de données des gouvernements – connaît une croissance fulgurante. Une étude récente de Forbes a montré que 90 % des données mondiales ont été créées au cours des deux dernières années et que nous y ajoutons chaque jour 2,5 trillions d’octets. Plus il y a de données, plus il y a de données spatiales, et donc plus de possibilités pour le gouvernement de les utiliser pour améliorer les services et gagner en efficacité.

Pourquoi les données spatiales sont-elles importantes pour la prise de décision?

Pour comprendre pourquoi les données spatiales sont essentielles, nous devons d’abord réfléchir à notre façon de penser. Nous, les humains, avons tendance à visualiser les choses afin de comprendre leur composante spatiale, le « où ». Les cartes nous permettent de désencombrer nos représentations et de nous concentrer sur les détails nécessaires à la compréhension, puis à la prise de décisions.

Pendant la guerre d’Afghanistan, en 2008, mes équipes militaires à Kandahar utilisaient des « survols » d’imagerie 3D pour communiquer avec des informateurs locaux sur des cibles d’intérêt. Beaucoup d’Afghans à qui nous avons parlé n’avaient jamais vu de vue à vol d’oiseau ni d’images satellitaires et avaient du mal à comprendre la perspective. Les représentations en 3D donnaient un point de vue beaucoup plus familier.

J’ai passé de nombreuses années de ma carrière militaire à explorer comment la visualisation pouvait être utilisée pour résoudre des problèmes complexes. En œuvrant pour une compréhension spatiale partagée, nous réalisons que nous sommes dépendants de nos géographies et constamment influencés par le « où » que nous connaissons ou percevons. Il est presque impossible de dissocier les idées complexes de leur géographie. Au lieu d’ignorer ce biais, le cartographe qui sommeille en chacun de nous doit y prêter attention. Les cartes sont des facilitateurs et des accélérateurs intuitifs pour résoudre des problèmes complexes.

Cette notion est donc particulièrement critique au sein du gouvernement, où les décisions peuvent avoir un impact sur des milliers, voire des millions, de vies. Au cours d’une discussion, Chris DeJager, directeur général, Intelligence d’affaires, gestion des données et analyse à Postes Canada, m’a fait part de sa philosophie, qui est la suivante : « Je ne veux pas avoir accès aux données pour répondre à des questions, je veux que les données me racontent le récit. »

Les décideurs ont peu de temps pour comprendre les divers problèmes qui leur sont soumis chaque jour. Ils veulent que ces données racontent un récit qui puisse être compris de manière intuitive et simple. Et comme les problèmes complexes ont tendance à se frayer un chemin vers le haut de la hiérarchie, les cartes deviennent d’autant plus importantes pour naviguer dans la complexité.

Au cours de ma carrière militaire, j’ai également constaté que la plupart des hauts responsables veulent qu’on leur explique rapidement un problème avant de décider s’il faut l’approfondir ou le déléguer, et rien ne permet de le faire mieux qu’une carte. En tant que conseiller militaire auprès du sous-ministre de la Défense nationale, je n’ai bien sûr jamais vu de décision prise uniquement à partir d’une carte, mais il a été très rare que nous approfondissions des sujets de valeur pour l’organisation sans une certaine forme de visualisation. Et si le problème avait une composante spatiale, on utilisait une carte. C’était vrai pour les opérations, l’intelligence géospatiale, l’analyse commerciale et opérationnelle, les ressources humaines, le recrutement, etc. En d’autres termes, dans un monde inondé de données, les décisions de niveau stratégique sont prises grâce à des informations fournies par incréments. Le premier est l’élément visuel – le récit raconté par les données spatiales. Ce n’est qu’alors que nos fonctionnaires, très occupés, pourront généralement approfondir le sujet pour s’attaquer à un problème.

Pourquoi les données spatiales sont-elles importantes pour les Canadiens?

En tant que contribuables, nous voulons savoir le « pourquoi », mais aussi le « où » sur les questions qui nous concernent et qui concernent nos communautés. Comprendre ce que le gouvernement fait ou ne fait pas pour nos communautés nous permet de participer plus activement. Si les données spatiales et les analyses connexes ne sont pas accessibles au public, cette entreprise est beaucoup plus difficile.

En fournissant des données spatiales au public, les services gouvernementaux sont plus transparents et plus responsables. Il est important de tenir compte du fait que les questions sociales sont souvent hyperlocalisées et qu’il faut donc une combinaison unique de données pour comprendre réellement les facteurs systémiques. Cela s’applique particulièrement à des questions telles que l’inégalité, la sûreté et la sécurité. En partageant les données qu’il utilise pour prendre des décisions, le gouvernement peut instaurer la confiance.

Compte tenu de l’explosion des données spatiales et de la complexité des systèmes, les décideurs doivent à la fois prendre et communiquer des décisions à l’aide de données spatiales. Le gouvernement dépend de l’utilisation efficace des données spatiales dans l’ensemble de son « système de service » – ou « système d’entreprise » – pour servir avec succès les communautés auxquelles nous tenons tous. 

Pour relever ces défis, Esri fournit un écosystème d’outils ArcGIS qui connectent les données spatiales dans l’ensemble d’une architecture informatique d’entreprise pour servir tous ses utilisateurs connectés. C’est le résultat de décennies d’investissements dans ce qui est le plus grand effort de recherche et développement du secteur. Cela va certainement bien au-delà de l’archétype d’ArcGIS pour (seulement) l’analyse spatiale. Comme le décrit notre partenaire de Microsoft, Derek Dobson : « Cela dépendra de la réorientation du gouvernement vers des plateformes d’infrastructure numérique communes sur lesquelles une collaboration sans badge peut être menée [...] et de l’élimination de ces embêtants obstacles liés aux politiques de données. » Ce sera le sujet du prochain billet de cette série.