Skip to main content

Transformer les randonneurs en défenseurs environnementaux avec la technologie de cartographie SIG

Le Sentier national au Québec s’étend sur plus de 1 500 km et traverse plus de 100 aires protégées dans le sud du Québec. Mais certaines parties du sentier ne sont pas bien protégées. Ces dernières années, l’organisation à but non lucratif Rando Québec a élaboré une proposition visant à créer une zone protégée de 300 mètres de part et d’autre du sentier (pour une zone tampon totale de 600 mètres). Elle diffuse cette proposition en se servant de la technologie de système d’information géographique (SIG) d’Esri. Découvrez comment Rando Québec utilise les SIG pour faire connaître l’histoire du Sentier national aux amateurs de randonnée de toute la province.

Rando Québec est une organisation à but non lucratif basée au Québec qui promeut la randonnée pédestre et la raquette dans la province, en donnant aux randonneurs les outils nécessaires pour comprendre et profiter de leur environnement de manière responsable. Avec environ 12 employés, l’organisation est petite mais efficace.

Pour comprendre comment cette équipe se sert de la technologie Esri pour remplir sa mission, je me suis entretenu avec Frédéric Minelli, analyste SIG qui utilise cette solution logicielle depuis des années pour créer des applications interactives destinées aux organisations environnementales québécoises. Frédéric a commencé à travailler pour Rando Québec en 2020. L’un de ses premiers projets importants a consisté à mettre en place la fonction géomatique de l’organisation. Son équipe s’occupe désormais de toutes les questions et de tous les projets liés aux SIG pour l’organisation, y compris le développement d’outils de communication qui rendent les sentiers du Québec plus accessibles au grand public.

Le Sentier national au Québec : sans protection et en danger

Le Sentier national au Québec s’étend sur plus de 1 500 km non continus et traverse plus de 100 zones protégées dans le sud de la province. Les utilisateurs du sentier peuvent traverser plusieurs biomes, y compris des forêts anciennes et des zones humides, et rencontrer plus de 71 espèces végétales et 35 espèces animales protégées. Si un usager parcourait les 1 500 km du sentier, il croiserait plus de 440 points de vue, belvédères, chutes d’eau et tours d’observation.

Forêt de grands pins éclairée par le soleil. Une borne kilométrique est fixée à l’un des arbres. La borne indique « Sentier pédestre National Hiking Trail » et précise qu’il s’agit du kilomètre 16 de la distance totale. Source de la photo : D. Caron

Source de la photo : D. Caron

Malgré son patrimoine naturel, le Sentier national ne fait pas l’objet d’une protection juridique complète, sauf aux endroits où s’appliquent les règlements de foresterie durable. Selon Rando Québec, la protection actuellement en place n’est pas suffisante et ne garantit pas non plus une bonne expérience aux usagers du sentier. Certaines parties du sentier présentent également un intérêt à la fois pour les amateurs de loisirs de plein air et pour l’industrie privée; elles constituent donc une cible potentielle d’activités forestières ou minières perturbatrices.

Rando Québec et la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) ont collaboré à l’élaboration d’une proposition visant à élargir à 300 m la bande de protection de part et d’autre du Sentier national (correspondant donc à une emprise de 600 m). L’objectif : faire du sentier un vaste corridor écologique traversant la province.

Mais les gens doivent être au courant d’une proposition d’une telle envergure pour qu’elle aboutisse à un résultat. Rando Québec et SNAP Québec ont dû décider de la façon de communiquer cette proposition à un public plus large, d’une manière accessible et attrayante.

Comment élaborer une bonne proposition pour un nouveau corridor écologique? Soutenir l’idée avec des données

Pour donner de la substance à sa proposition d’élargissement de bande de protection, l’équipe de Rando Québec a d’abord dû collecter les données nécessaires. Il s’agissait d’un effort important pour l’équipe de Frédéric, qui consistait à collecter des données sur des espèces végétales et animales menacées, ainsi que des données sur la forêt en général.

En plus de se servir des données fournies par SNAP Québec obtenues auprès du Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec, Rando Québec a effectué des recherches sur le site de données ouvertes du Québec. Les données ouvertes utilisées comprenaient des renseignements provenant du ministère des Ressources naturelles et des Forêts. À partir des données recueillies, l’équipe a ensuite extrait ce dont elle avait besoin en fonction de la bande de protection de 600 mètres proposée tout au long du Sentier national.

Après la phase de collecte, Rando Québec a converti ses données en une géodatabase à l’aide du logiciel ArcGIS Pro d’Esri, puis a transféré cette géodatabase à ArcGIS Online. Ainsi, son équipe disposerait de cette base pour développer des produits d’information destinés à une grande diffusion, notamment un récit ArcGIS StoryMaps.

Faire connaître la proposition à un large public à l’aide d’ArcGIS StoryMaps

Rando Québec souhaitait informer un large public de sa proposition. Un public constitué de professionnels de l’environnement et de la randonnée, d’utilisateur du sentier (y compris les randonneurs et les raquetteurs) et de toutes personnes intéressées. Pour ce faire, l’organisation devait rendre sa présentation attrayante et partageable. En raison de leur grand volume et de leur complexité, ces données devaient être contextualisées dans l’espace pour les rendre plus compréhensibles par un plus grand nombre de personnes. Car Rando Québec ne voulait pas s’arrêter à diffuser la proposition. L’organisation souhaitait également parler de la riche biodiversité et de l’important patrimoine culturel se rattachant au Sentier national, de sorte à bien faire comprendre au public l’environnement dont il était question.

En effet, avec une longueur de plus de 1 500 km traversant plusieurs biomes différents, le Sentier national constitue un corridor écologique potentiel. S’il est protégé, le Sentier national pourrait contribuer à la santé et au bien-être du Québec et de ses habitants pour les années à venir. « Ce n’est pas seulement un sentier, c’est tout un écosystème, une mosaïque vivante », affirme Frédéric. Dans l’idéal, cette communication devrait attirer plus de gens au sentier et éveiller leur désir de défendre la nature.

Sentier de randonnée traversant une forêt de pins courts et d’arbustes variés. Au loin, des montagnes couvertes de brume et de nuages. La photo représente la Traversée de Charlevoix, sentier de randonnée qui relie le parc national des Grands-Jardins au mont Grand-Fonds, dans le sud du Québec. Source de la photo : D. Caron.

La Traversée de Charlevoix est l’un des nombreux sentiers qui font partie du Sentier national au Québec. Il relie le parc national des Grands-Jardins au mont Grand-Fonds, dans le sud du Québec, et présente une impressionnante biodiversité et une extraordinaire beauté naturelle.

Plus d’interactivité signifie plus d’engagement

L’utilisation d’ArcGIS StoryMaps a permis à Rando Québec d’englober la complexité du Sentier national en une expérience interactive. L’organisation s’est servie de la solution pour créer la carte narrative intitulée « Le Sentier national au Québec : Reconnecter l’humain et la biodiversité ». Les éléments cliquables sur chaque carte font surgir des fenêtres contextuelles informatives renfermant des photos et de brèves descriptions. Les éléments interactifs rendent l’information attrayante. Ils captent l’attention et donnent le goût de tout connaître du Sentier national.

En plus de l’interactivité, ArcGIS StoryMaps a également offert à Rando Québec la possibilité d’intégrer des éléments multimédias dans son récit. Des vidéos et des sons viennent enrichir les éléments textuels. L’on peut entendre le chant d’une  espèce d’oiseau menacée, ce qui confère une tout autre dimension au récit.

Partie d’une carte narrative ArcGIS StoryMaps intitulée « Le Sentier national au Québec : Reconnecter l’humain et la biodiversité », plus particulièrement la section « La faune », avec une photo de la grive de Bicknell, espèce d’oiseau menacée. L’oiseau a des plumes brunes, un ventre et une gorge tachetés, ainsi qu’un bec court et pointu. Il a approximativement la taille d’un moineau. La photo est accompagnée d’un texte sur la grive de Bicknell et d’autres animaux vivant autour du Sentier national au Québec, ainsi que d’un extrait de deux minutes du chant de la grive.

Une présentation qui connecte les randonneurs québécois à la proposition

Les cartes présentées dans le récit ont également été adaptées aux normes cartographiques établies par Rando Québec. Ainsi, l’ouvrage reproduit l’aspect et la convivialité d’une carte officielle de Rando Québec. Le tout s’harmonise donc avec les autres cartes de randonnée dressées par l’organisation. De cette façon, le récit ArcGIS StoryMaps donne l’impression de faire partie d’un effort plus large en parlant le même langage que l’ensemble de la collection.

Transformer les randonneurs en défenseurs de l’environnement

La carte narrative de Rando Québec s’est avérée un instrument utile, non seulement pour le partage en ligne, mais aussi pour attirer et retenir l’attention du public lors de présentations en direct. Dans l’ensemble, les réactions du public ont été excellentes.

Partie d’une carte narrative ArcGIS StoryMaps intitulée « Le Sentier national au Québec : Reconnecter l’humain et la biodiversité », plus particulièrement la section « La forêt, un lieu de vie », avec une photo d’une famille de cinq personnes – deux parents et trois enfants – prenant des poses loufoques sur le sentier, au milieu des arbres et de la verdure.

Tout comme le Sentier national est plus qu’un simple sentier, le récit StoryMaps créé par Rando Québec est plus qu’une simple carte. Désormais, les gens peuvent obtenir plus de détails sur les parties du sentier qui sont à proximité de leur résidence. Ils peuvent également comprendre le sentier dans son contexte provincial et en tant qu’écosystème à part entière. Certains utilisateurs ont même déclaré que le récit leur avait permis de prendre conscience de la biodiversité et du patrimoine culturel du Sentier national.

Rando Québec espère que cet outil et d’autres du même genre changeront la façon dont les gens perçoivent la randonnée et le Sentier lui-même. Grâce à ce type de communication, l’organisation espère que le public prendra davantage conscience de l’importance de la protection de l’écosystème. Après tout, si l’écosystème souffre, la randonnée pédestre en subira les conséquences.

Rando Québec utilisera-t-elle à nouveau StoryMaps?

Absolument! Cet outil est devenu essentiel à la communication de masse. On l’utilisera donc sans hésiter.

Vous souhaitez découvrir d’autres récits sur l’engagement du public à l’aide de la technologie SIG? Regardez notre vidéo sur la façon dont une Ville du Nouveau-Brunswick a utilisé ArcGIS StoryMaps pour recueillir des commentaires sur des scénarios d’urbanisme, ou lisez notre billet de blogue sur la façon dont une entreprise a adopté StoryMaps pour transformer la participation du public au plus fort de la pandémie de COVID-19.

Explorez les solutions de narration d’Esri

Ce billet a été écrit en anglais par Dani Pacey et peut être consulté ici.