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Pourquoi vous avez besoin d’un réseau d’échange de pratiques géospatiales

L’un des moyens les plus efficaces de développer les compétences géospatiales au sein de votre organisation est de créer un réseau d’échange de pratiques. Les spécialistes des SIG doivent exploiter le pouvoir de la communauté pour partager leurs connaissances à l’appui des maîtres à penser – un réseau d’échange de pratiques est un moyen d’y parvenir. Dans ce billet de blogue, Allen Williams et Sarah Hughan, conseillers en gestion d’Esri Canada, expliquent la manière d’établir un réseau d’échange de pratiques qui ouvrira de nouvelles possibilités pour les SIG au sein de votre organisation.

En travaillant avec nos clients au cours des dernières années pour les aider à concevoir des stratégies géospatiales et des programmes de gouvernance, nous avons constaté un changement radical des attentes des entreprises à l’égard des professionnels du secteur géospatial. Les connaissances, les compétences et les responsabilités des équipes SIG évoluent en réponse à la demande croissante en intelligence de localisation. Aujourd’hui plus que jamais, les organisations reconnaissent la puissance de la surveillance en temps réel, de l’analyse spatiale et des analyses basées sur la localisation. Les organisations qui exploitent les technologies et analyses géospatiales dans le cadre de nombreuses fonctions opérationnelles sont à même de tirer une bien plus grande valeur de leurs investissements liés aux SIG. Qui plus est, les personnes, à savoir les spécialistes des SIG, constituent un paramètre important de cette équation de valeur.

Les spécialistes des SIG travaillent auprès de divers secteurs organisationnels. De plus en plus, ils sont appelés à comprendre divers secteurs d’activité pour appliquer leurs connaissances géospatiales et mettre en œuvre des solutions spatiales afin de résoudre des problèmes opérationnels uniques.

Par exemple, l’emplacement est au centre de toutes les pratiques d’aménagement et de design communautaires et les pratiques d’urbanisme. Les urbanistes déterminent comment, où et quand un design est susceptible d’avoir la plus grande incidence sur les communautés intelligentes et d’améliorer la qualité de vie des résidents. Les spécialistes du secteur géospatial aident à analyser, visualiser et évaluer les besoins démographiques de la communauté, alors que les urbanistes peuvent concevoir et mesurer l’effet de différents scénarios de conception. En pareil cas, afin d’assurer l’efficacité des spécialistes des SIG, ceux-ci doivent avoir une connaissance pratique du domaine de l’urbanisme. Ils doivent analyser les modèles et les tendances de la communauté pour relayer aux urbanistes de l’information précieuse.

Il ne s’agit que d’un exemple, mais dans de nombreux cas, un spécialiste des SIG qui s’y connaît doit posséder des compétences géospatiales, en plus d’un sens aigu des affaires, d’une expertise en gestion, d’habiletés communicationnelles et de compétences analytiques. Combiner des compétences géospatiales et des compétences en affaires est essentiel pour créer une organisation intelligente sur le plan géospatial.

Un nuage de mots-clés montrant les mots liés aux réseaux d’échange de pratiques géospatiales. Voici ces mots-clés en ordre décroissant de taille de police : collaboration; réseautage; partage des meilleures pratiques; engouement géospatial; accès aux leaders; innovation; accès à l’expertise; amélioration de la communication; amélioration de la prise de décision; mentorat; résolution de problèmes; acquisition de nouvelles connaissances; leçons apprises; partage des connaissances; plaisir avec les collègues; appartenance à une équipe; valorisation géospatiale; croissance personnelle; sensibilisation accrue.

L’un des moyens les plus efficaces de développer ces compétences au sein de votre organisation consiste à créer un réseau d’échange de pratiques géospatiales. Un réseau d’échange de pratiques est un forum où les praticiens du secteur géospatial (y compris les spécialistes des SIG, le personnel des technologies de l’information et les experts en affaires) se réunissent pour mettre en commun leurs connaissances, collaborer sur des enjeux et élaborer des ressources accessibles à tous les membres. En favorisant la participation des praticiens du secteur géospatial et leurs interactions à l’échelle de l’organisation, on cherche à établir un dialogue soutenu sur la façon d’utiliser efficacement les SIG pour résoudre des problèmes opérationnels importants d’une manière que ne permet tout simplement pas la technologie non spatiale. Le but ultime d’un réseau d’échange de pratiques géospatiales est de former des maîtres à penser de haut niveau du domaine spatial au sein de l’organisation. Ainsi, on enrichit le savoir géographique, en plus d’ouvrir la voie à des innovations permettant la contribution stratégique des SIG au succès de l’organisation.

La mise en place d’un réseau d’échange de pratiques géospatiales prend du temps, mais représente des avantages potentiels considérables pour votre organisation. Pour tous les membres qui en font partie, le réseau d’échange offre la possibilité de collaborer, de partager des idées et de cerner des enjeux. Avec le temps, l’utilisation géospatiale augmente à l’échelle organisationnelle. Au fil des interactions avec d’autres parties prenantes du domaine des SIG se forme un réseau interne d’experts en mesure d’expliquer comment exploiter les SIG à bon escient dans le contexte actuel.

L’un des clients avec lesquels nous travaillons étroitement utilise un terme qui nous plaît bien : l’« engouement géospatial ». Disposer d’un réseau d’échange de pratiques peut aider à générer cet engouement géospatial dans l’ensemble de l’organisation. Partager les réussites, se rassembler pour célébrer et innover ensemble est susceptible de renforcer la positivité au sein du groupe et de faire avancer votre programme géospatial.

Voici quelques avantages courants liés à l’établissement d’un réseau d’échange de pratiques :

  1. permet aux meilleurs talents en matière de SIG dans l’organisation de faire autorité sur les enjeux opérationnels liés au secteur géospatial;
  2. fournit un niveau de responsabilité et de surveillance partagées pour gérer la mise en œuvre d’une stratégie SIG;
  3. réduit le risque de perte en matière de connaissances et de processus opérationnels de valeur liés au secteur géospatial;
  4. met l’accent sur l’amélioration de l’intégrité des données spatiales et des pratiques de gestion des données;
  5. encourage l’innovation et les maîtres à penser du secteur géospatial dans toute l’organisation;
  6. met en relation les utilisateurs de SIG et les groupes de leaders de l’organisation.

Pour établir un réseau d’échange de pratiques géospatiales, vous devez obtenir l’aval des dirigeants. Déterminez les cadres dont les secteurs d’activité sont de grands consommateurs de données, de solutions et de services géospatiaux; ceux-ci ont tout intérêt à développer les compétences géospatiales de leur personnel pour améliorer leurs propres opérations. Fort du soutien accru d’un groupe de leaders actifs et engagés, le réseau d’échange de pratiques se place dans une meilleure position d’autorité pour définir comment votre organisation maximisera la valeur de la technologie, de vos processus et de votre personnel sur le plan géospatial.

Ensuite, il vous faut la participation de membres fondateurs stratégiquement situés dans l’organisation. Les membres du personnel qui utilisent des données et des solutions géospatiales dans leur travail devraient participer, qu’il s’agisse de techniciens ou de cadres supérieurs. Cela dit, ne confondez pas le réseau d’échange de pratiques et l’équipe opérationnelle des SIG qui soutient et fournit des services géospatiaux au quotidien. La puissance d’un réseau d’échange de pratiques réside dans le fait que ses membres proviennent d’un large éventail de secteurs d’activité et de différents échelons de l’organisation. Ainsi, le réseau permet non seulement de soutenir la collaboration interfonctionnelle au sein du service, mais aussi de contribuer grandement à la communication externe des pratiques géospatiales développées par les membres.

Au départ, vous pouvez commencer par un petit groupe d’utilisateurs de différents services. Étendez ensuite progressivement la participation à mesure que l’intérêt grandit. La présence d’invités extérieurs à l’organisation est souhaitable, car les participants de votre réseau d’échange de pratiques peuvent profiter du point de vue d’autres personnes.

Faites connaître tout de suite l’idée du réseau d’échange de pratiques géospatiales. Recueillez des informations sur les sujets et les points qui sont intéressants et passionnants pour votre équipe SIG et les utilisateurs professionnels. Pour consolider et organiser les informations que vous avez recueillies, nous vous recommandons de créer une charte de réseau. Cette charte est un document qui présente des renseignements importants sur le but, les objectifs et la portée du réseau d’échange. Les rôles et responsabilités de la tête dirigeante, des membres et des groupes de travail potentiels du réseau, ainsi que les processus de prise de décision, les droits de vote et les questions spécifiques à aborder peuvent aussi y figurer.

L’objectif de la charte est d’officialiser les niveaux décisionnels, les résultats attendus et le mode de fonctionnement du réseau. Les réseaux qui ont établi des chartes claires et bien conçues, acceptées et approuvées par la direction de leur organisation, ont tendance à mieux réussir que celles qui sont informelles et, par conséquent, survivent rarement à l’absence d’orientation et au manque de soutien.

Une fois votre charte établie, nous vous recommandons de la réviser et de la mettre à jour chaque année, à mesure que croît votre pratique. Ainsi, vous vous assurerez que le réseau se concentre sur les questions géospatiales et les problèmes opérationnels les plus urgents.

La première année suivant l’établissement de votre nouveau réseau d’échange de pratiques, privilégiez un mandat restreint. Ensuite, élargissez progressivement le champ des responsabilités à mesure que croît la pratique. D’emblée, concentrez-vous sur la valeur et l’adoption de modèles classiques d’utilisation géospatiale tels que la cartographie, la visualisation et l’intendance des données. Au fil du temps, élargissez le champ d’application aux cas d’utilisation plus avancés comprenant la gestion des actifs, la surveillance en temps réel et l’analyse spatiale.

Vous trouverez ci-dessous quelques thèmes que peut aborder votre réseau d’échange de pratiques comme points de départ. Retenez les points qui sont pertinents pour votre organisation.

  • Mettre l’accent sur l’élaboration ou l’exécution de la stratégie SIG de l’organisation.
  • Définir une matrice des compétences géospatiales pour mieux comprendre les forces et les faiblesses sur le plan des compétences.
  • Établir des lignes directrices, des procédures et des processus en matière de gestion et de maintenance des données spatiales.
  • Définir une liste de politiques et de directives que doit mettre en place le réseau d’échange.
  • Dresser une liste des besoins opérationnels afin que le réseau puisse planifier de nouvelles capacités techniques.
  • Coordonner des équipes de travail dans l’ensemble du réseau pour étudier les nouvelles pratiques et solutions du secteur d’activité.
  • Effectuer le suivi et rendre compte de l’efficacité des pratiques, processus et initiatives en matière de participation.
  • Suivre et promouvoir les avantages à long terme tirés des investissements géospatiaux.
  • Organiser un registre des leçons apprises au cours des projets SIG antérieurs.

Au fil du temps, votre réseau d’échange de pratiques développera sa propre culture. Avec la présence de nouveaux participants au sein du réseau, la dynamique de groupe peut être appelée à évoluer. C’est là que la charte entre en jeu; elle vous aidera à faire respecter les règles de participation. Le réseau d’échange sera composé de personnalités, d’expériences et de styles de communication en tout genre. Néanmoins, bâtir le réseau sur les valeurs fondamentales que sont l’inclusion, la diversité, le sentiment d’appartenance, la confiance, l’ouverture et un objectif commun peut contribuer à sa réussite future.

Enfin, assurer la participation des personnes à long terme constitue l’un des facteurs de réussite les plus importants. Le secret consiste à faire en sorte que les activités de votre réseau d’échange de pratiques demeurent à la fois divertissantes et pertinentes. Qui n’a jamais participé à une réunion récurrente qui, d’abord intéressante, devient redondante à force de toujours conserver le même ordre du jour. Obtenez des suggestions de sujets à aborder et recueillez des commentaires sur les séances pour avoir une idée de ce qui a bien fonctionné et des points à améliorer.

Quelques tactiques simples peuvent contribuer à maintenir la participation et le dynamisme de votre réseau d’échange de pratiques. Voici quelques suggestions utiles :

  • Collaborez avec des partenaires d’affaires locaux, des municipalités voisines ou des Premières Nations pour montrer leurs façons d’exploiter la technologie géospatiale.
  • Invitez des fournisseurs à présenter et à exposer les nouveautés en matière de produits et de technologies SIG.
  • Demandez d’assister à des présentations d’étudiants sur les SIG auprès des universités ou des programmes d’enseignement supérieur de la région.
  • Prévoyez du temps au calendrier pour souligner les réalisations et les histoires de réussite.
  • Lancez un programme de mentorat au sein du réseau d’échange de pratiques afin de jumeler les nouvelles recrues avec du personnel expérimenté.
  • Enregistrez les présentations pour constituer une bibliothèque de ressources auxquelles pourront accéder d’autres utilisateurs.
  • Inscrivez-vous aux webinaires ou aux événements virtuels du secteur d’activité et visionnez les séances ensemble.
  • Confiez les hautes fonctions administratives aux principaux membres, chacun à tour de rôle, en alternant tous les ans.
  • Organisez des séances à différents endroits pour changer l’ambiance et le décor.
  • Considérez organiser un événement social lié au réseau d’échange de pratiques géospatiales.

Restez à jour et assurez-vous de maintenir l’intérêt. Ne laissez pas à une seule personne le soin de déterminer l’ordre du jour et de diriger les séances. Si l’administration de votre réseau d’échange de pratiques repose sur un ou deux organisateurs, la tâche deviendra lourde et chronophage. C’est une communauté, alors partagez le travail! Donnez à tous les membres de votre réseau d’échange de pratiques les moyens de contribuer, déléguez les tâches administratives et créez un contexte d’apprentissage, de partage et de mentorat.

N’oubliez pas que bâtir un réseau propice à l’échange de pratiques géospatiales est un travail de longue haleine. Élaborez une charte, puis servez-vous du document comme guide pour établir l’ordre du jour, consigner les décisions et publier les résultats sous forme de normes approuvées par le réseau d’échange de pratiques, qui sont accessibles et profitent à tous les utilisateurs de SIG de l’organisation. Communiquez les enjeux aux leaders, faites des recommandations et amenez l’organisation à évaluer les nouvelles solutions et les nouveaux services géospatiaux.

À long terme, un réseau propice à l’échange de pratiques deviendra le carrefour des maîtres à penser du secteur géospatial au sein de votre organisation. Vous deviendrez de véritables conseillers de confiance qui collaborent à l’échelle de l’organisation pour résoudre des problèmes opérationnels uniques grâce à des solutions géospatiales concrètes. Le pouvoir de notre réseau est ce qui fait des SIG un domaine si passionnant. C’est un travail important que d’exploiter cette communauté et de la mettre au service de votre organisation pour réellement faire avancer les choses.

Bonne chance, et dites-nous comment se déroule votre parcours!


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Ce billet a été écrit en anglais par Allen Williams et peut être consulté ici.