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Comment prendre des mesures en faveur de la durabilité avec la modélisation des cours d’eau locaux

Cartographier les détails des cours d’eau de l’ensemble de votre communauté peut sembler un peu fastidieux. Mais si vous avez subi des inondations ces dernières années, ou si vous êtes préoccupé par la qualité de l’eau, vous pourriez être prêt à faire un peu plus d’efforts pour mieux comprendre les parcours que l’eau est susceptible de suivre et ce qui se trouve le long de ces parcours. La cartographie de ces détails aidera les parties intéressées à surveiller plus efficacement les conditions, à agir plus rapidement en cas de besoin et à mieux prévenir les problèmes graves. Dans ce billet de blogue, nous examinerons les avantages que présente la modélisation des cours d’eau dans les moindres détails, ainsi que les ressources qui vous aideront à vous lancer.

À ce sujet, j’ai décidé de faire appel à l’expertise de ma collègue Audrey Beaudoin-Arcand, spécialiste en solutions technologiques à Esri Canada. En septembre dernier, elle a rédigé un billet de blogue répondant à la question suivante : Pourquoi une cartographie fine des cours d’eau? Ce billet comprend des détails importants sur les données LiDAR qui sont offertes publiquement pour les administrations municipales du Québec, les licences ArcGIS dont vous aurez besoin pour modéliser votre bassin-versant local et les ressources de formation pour vous aider à démarrer.

Cette fois-ci, j’ai demandé à Audrey de nous parler des avantages de ce type de modélisation pour les administrations municipales, des étapes à envisager et de ce qu’il faut faire avec ce nouvel outil une fois qu’il est prêt à être partagé.

Question 1 : Audrey, la cartographie des cours d’eau pour un territoire entier semble être une tâche impossible pour les administrations municipales. Quelles sont les raisons importantes pour lesquelles elles devraient l’envisager?

Les milieux hydriques (comme les cours d’eau, les lacs, les zones humides, les rivages, les côtes et les plaines inondables) jouent tous un rôle écologique important et doivent donc être protégés. Une fois qu’ils sont endommagés et détruits par le développement urbain, l’agriculture, les rejets d’eaux usées non traitées, la mauvaise gestion des eaux de pluie et la perte d’habitats naturels, ils n’ont plus la capacité de fournir aux humains les services écologiques dont nous avons besoin pour nous épanouir. Par exemple, les milieux hydriques réduisent le risque d’inondation, filtrent l’eau des lacs et des rivières, remplissent les nappes phréatiques, fournissent un habitat à la faune, séquestrent le carbone et améliorent la qualité du paysage, entre autres choses. La destruction de ces milieux hydriques a de graves conséquences.

Si nous améliorons notre connaissance de ces environnements en les cartographiant, nous augmentons nos chances de pouvoir les protéger et d’atténuer les conséquences de la perte des services écologiques qu’ils nous fournissent. Cette perte serait vraiment catastrophique.

À titre d’exemple de ce qui est fait au Canada pour réduire les effets négatifs du développement humain, la province de Québec a mis en œuvre en 2021 une nouvelle loi qui améliore la conservation des zones humides et des plans d’eau. Cette loi permettra non seulement d’améliorer la gestion des terres humides, mais aussi de prévenir la perte nette de terres humides dans toute la province. Cette loi rend les administrations municipales responsables de créer et de maintenir une cartographie détaillée de ces milieux hydriques à titre d’outil permettant de parvenir au développement durable.

Question 2 : La création d’un modèle 3D semble représenter beaucoup de travail. Que peuvent faire les administrations municipales pour rendre ce processus aussi efficace que possible?

Pour alléger ce processus et le rendre aussi efficace que possible, je recommande trois étapes clés.

Tout d’abord, recherchez les données qui sont accessibles au public (par exemple, les données LiDAR du ministère, la cartographie détaillée des zones humides de Canards Illimités Canada et la cartographie des cours d’eau du ministère) et apprenez à travailler avec ces données dans ArcGIS.

Ensuite, enrichissez ces données avec vos propres données, comme celles de votre administration municipale ou celles recueillies sur le terrain. N’oubliez pas que vous pouvez utiliser ArcGIS Field Maps pour simplifier vos flux de travaux de collecte de données sur le terrain. Ensuite, centralisez toutes vos données dans votre système ArcGIS pour garantir l’interopérabilité de vos données, modèles, cartes et applications.

Troisièmement, effectuez l’analyse qui vous permettra d’obtenir les résultats que vous recherchez. La création d’un réseau hydrologique peut être délicate. Découvrez ce que vous devrez prendre en compte et quels outils peuvent vous aider à le faire dans ArcGIS Pro.

Enfin, n’oubliez pas que votre modèle est un outil vivant. Vous n’obtiendrez probablement pas un modèle parfait le premier jour, mais plutôt un point de départ pour un modèle qui évoluera avec le temps. Au fur et à mesure que les données arriveront et seront validées, le modèle deviendra une représentation plus précise de la réalité. C’est ce que j’appelle avoir une vue d’ensemble de son environnement, qu’il s’agisse de l’environnement bâti ou naturel.

Question 3 : Une fois que le modèle de cours d’eau est prêt, que peut en faire une administration municipale?

Cet outil vous permettra d’analyser, de comprendre et de prévenir certaines situations. C’est ce qu’on appelle l’analyse prédictive pour tous. Vous pouvez obtenir une vue d’ensemble de ce qui se passe dans votre bassin-versant. Par exemple, vous serez en mesure de surveiller les facteurs géographiques qui affectent la qualité de l’eau ou de voir ce qui se trouve en amont d’un ponceau qui provoque l’inondation d’un certain tronçon de route chaque année.

Mettez ces informations à la disposition de vos parties intéressées dans une application web. En fonction du public que vous souhaitez cibler, vous pouvez choisir qui aura accès aux applications web que vous créez. Par exemple, les récits réalisés à l’aide d’ArcGIS StoryMaps sont un excellent moyen de créer un sentiment d’appartenance. Vous pouvez donc les utiliser pour informer le public sur un milieu hydrique particulier qui doit être protégé. Parfois, l’information doit être assimilée avant que l’on puisse prendre des décisions éclairées. Dans ce cas, vous pouvez utiliser ArcGIS Dashboards pour obtenir une représentation visuelle de l’information, dans un format attrayant et facile à lire.

Vous pouvez également aller plus loin et envisager d’utiliser ArcGIS Insights, avec ses puissantes capacités d’analyse, pour créer un classeur de données sur les bassins-versants. Vous pouvez résumer au propre vos analyses dans un visuel attrayant à partager avec d’autres, comme cet exemple étonnant de classeur Insights réalisé pour surveiller le bassin-versant de la rivière Grand en Ontario.

Une capture d’écran d’un classeur ArcGIS Insights consacré à la surveillance du bassin-versant de la rivière Grand dans le sud-ouest de l’Ontario. La capture d’écran montre divers éléments interactifs, notamment les débits des cours d’eau, un graphique montrant les effets des précipitations annuelles et mensuelles sur le profil de débit du bassin-versant, ainsi que l’évolution du débit des cours d’eau d’une année à l’autre, mesurée à diverses stations du bassin versant.

Toutes ces formidables possibilités commencent par la construction de votre modèle. La chose la plus importante à retenir, c’est que le résultat sera un outil vivant qui doit être constamment alimenté de données fraîches pour atteindre son plein potentiel. Mais l’effort en vaut la peine : avec un tel outil, vous aurez accès à toutes sortes de nouvelles capacités de surveillance pour assurer la sécurité de votre zone.

Ce billet a été écrit en anglais par Carole Arseneau et peut être consulté ici.