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L’urbanisme doit passer au numérique

Pour relever le défi de la crise du logement au Canada, les municipalités doivent adopter des systèmes modernes d’urbanisme. Nous sommes en 2025, et pourtant, l’accès aux données de zonage ou aux demandes d’aménagement passe encore trop souvent par un échange de courriels avec un fonctionnaire… suivi de l’envoi d’un fichier PDF. Dans certains cas, il faut même se présenter en personne pour obtenir un cartable ou un CD-ROM.

Nous étions en 2019. Nous avions besoin des anciens règlements de zonage de Toronto. Nous avons envoyé la stagiaire en métro jusqu’aux bureaux de Scarborough, North York et Etobicoke pour aller les acheter. Voici ce qu’elle a rapporté :

Une table avec d’énormes cartables et dossiers contenant d’anciennes informations sur les règlements de zonage de Toronto.

Anciens cartables de règlements de zonage

Pour relever le défi de la crise du logement au Canada, les municipalités doivent adopter des systèmes modernes d’urbanisme. Nous sommes en 2025, et pourtant, l’accès aux données de zonage ou aux demandes d’aménagement passe encore trop souvent par un échange de courriels avec un fonctionnaire… suivi de l’envoi d’un fichier PDF. Dans certains cas, il faut même se présenter en personne pour obtenir un cartable ou un CD-ROM.

Nous vivons à une époque où il est possible de collaborer en temps réel sur des documents avec des collègues aux quatre coins du monde, de suivre un colis de Scugog à Saskatoon, ou de commander un transport d’un simple toucher. Il est donc d’autant plus désuet que nos systèmes d’urbanisme s’appuient encore autant sur des processus analogiques. L’urbanisme a grand besoin d’une mise à niveau.

Cartes papier et chaînes de courriels : le récit d’une infrastructure dépassée

Partout au Canada, l’accès aux données d’urbanisme ressemble souvent à ceci : on repère une référence sur le site web d’une municipalité, on envoie un courriel… puis on attend. Parfois quelques jours. Parfois plusieurs semaines. On reçoit peut-être un fichier PDF ou SHP, ou encore une invitation à se rendre à l’hôtel de ville pour consulter les documents sur place. Non seulement ce processus est inefficace, mais il freine considérablement le travail des promoteurs, architectes et urbanistes qui cherchent à construire plus de logements.

Et ce ne sont pas seulement les promoteurs et les urbanistes qui subissent les effets de ce système dépassé : les services municipaux d’urbanisme, souvent débordés et manquant de ressources, doivent eux aussi composer avec ces processus analogiques qui nuisent à leur efficacité.

Nous avons organisé un webinaire en mars 2025 et demandé aux participants comment ils collaborent actuellement avec leurs équipes de projet. Voici les résultats :

Les résultats d’un sondage Zoom à choix multiples montrent que 78 % des participants collaborent sur des projets en utilisant le courriel, et que 86 % collaborent lors de réunions. Seuls 41 % d’entre eux utilisent des applications en ligne.

Comment nous collaborons actuellement à des projets d’urbanisme.

Ne vous méprenez pas : les courriels et les réunions ont leur place, mais il existe des moyens plus efficaces de collaborer, qui laissent moins de place aux erreurs et aux mauvaises communications.

La technologie existe déjà – nous ne l’utilisons tout simplement pas

Les outils pour remédier aux problèmes existent déjà.

Les villes pourraient utiliser des plateformes SIG, des API ouvertes et des outils de collaboration numérique pour rendre les données d’urbanisme accessibles en temps réel. Les outils existent pour que les services municipaux d’urbanisme coordonnent leurs activités avec celles des promoteurs, des cabinets d’urbanisme et d’autres services municipaux, afin que tout le monde examine les mêmes données dans le même contexte et au même moment.

Lorsque toutes les parties ont accès aux mêmes informations et peuvent collaborer en temps réel, nous réduisons les erreurs de communication et la correspondance par courriel.

Et non, la solution n’est pas que tout le monde soit dans la même pièce et regarde la même carte papier.

Voyez l’exemple du jumeau numérique d’Ottawa. Une merveilleuse utilisation de la technologie SIG pour rassembler de multiples sources de données en un seul plan d’ensemble.

Ou jetez un œil à la fonctionnalité Teams de Ratio.City, qui permet aux utilisateurs de partager un projet avec un collègue et de collaborer en temps réel.

Et que pensez-vous de l’utilisation d’ArcGIS Urban par le district de Saanich pour illustrer aux résidents à quoi ressemblera l’avenir de leur ville?

Ce n’est pas seulement une question de données ouvertes (même si, oui, c’est extrêmement important). Il s’agit aussi de mettre en place un moyen permettant à toutes les parties de collaborer efficacement pour construire davantage de logements.

Ce qu’il faut faire maintenant

Il ne s’agit pas d’adopter la technologie pour elle-même, mais de tirer parti des outils qui nous permettront de bâtir les communautés dont nous avons réellement besoin.

La crise du logement ne relève pas uniquement d’un manque d’offre : c’est une question de systèmes. Tant que ces systèmes ne seront pas adaptés au 21e siècle, nous tenterons de résoudre une crise de l’ère numérique avec des PDF vagues et des courriels en pièce jointe.

Vous souhaitez discuter d’outils de collaboration? Écrivez à katharine@esri.ca.

Ce billet a été écrit en anglais par Katharine Stanbridge et peut être consulté ici.